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N®68 mars 2002Le Chercheur d’OrPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienUN PERSONNAGE CLÉ DE L’HISTOIRE DE NOTRE VILLE :LE CHANOINE ARBELLOTLe 6 décembre 1900, s’éteignait à Saint Léonard, sa ville natale, le chanoineFrançois Arbellot, dont le souvenir est attaché àSaint-Junien.Né le 21 décembre 1816, ordonné à Limoges en 1839, François Arbellot est d’abord professeur au collège de Felletin. En 1843, il est nommé vicaire à Saint-Junien, où l’abbé Etienne Vidal est curé-doyen. Il y reste jusqu ‘en 1847, puispart pour Limoges, vicaire à la cathédrale. D est ensuite curé-archiprêtre de Ro-chechouart, en 1856, avant de retourner à Limoges, chanoifie de la cathédraleen 1877.On doit au chanoine Arbellot des études historiques aussi nombreuses que va-I liées et il sera président de la Société archéoloaque et historique du LimousinI pendant vingt cinq ans, jusqu’à son décès. Cef^pect de sa longue existenceI nous intéresse, car c’est à Saint-Junien que le jeune abbé va y prendre goût.! Déjà attiré par l’histoire, le nouveau vicaire se lie sur place avec unj « cordonnier archéologue », Léonard Joseph Bourgoin (1801-1886), dit Bour-i goin-Mélisse, féru de sa ville. On raillait parfois le brave homme, dépourvuj « absolument d’instruction première, mais il étmt plein de respect pour laj science et passionné par l’antiquité.I Le moindre débris du passé appelait son attention, et il ramassait tout :! morceaux de briqùœ et fragments de meubles, vieux tableaux, vieilles clés,vieilles pierres et vieux papiers. »: Le plus souvent ses récoltes ont enrichi le musée naissant de Limoges. Pour ne; parler que de Saint-Jimien, c’est grâce à Bourgoin-Mélisse qu’en 1872, la ville; entre en possession de l’Estat tonographiQue …. Du chanoine Jean Collin, do-‘ cument précieux s’il en fûtDès 1847, l’abbé Arbellot commence à publier : Notice sur le tombeau de SaintJunien, chronique de Maleu, chanoine de Saint-Junien. L’année suivante il yajoute Documents historiques sur la ville de Saint-Junien, réédités en 1993 parI Res Universis.Quittant Saint-Junien, l’abbé Arbellot n’oublie pas pour autant la ville, souventmentiormée dans des ouvrages ou des articles de revues. En témoi^e, parexemple, la plaquette sur la chapelle de Notre-Dame-du-Pont,tirée de la Semaine reli^euse de Limoges en 1878..J*. ^ -«F-‘3 ‘ ‘Dans notre précédent numéro nous évoquions la « redécouverte » de la statue ditedu « gouverneur » ou « commandeur », et nous nous réjouissions de cela.Aujourd’hui nous vous présentons ce bas relief en calcaire représentant le monogramme des Dominicains et portant la date de 1641, date de construction de l’ancien hôpital-hospice de Saint-Junien, où il était fiché dans le mur du bâtiment principal, et visible de la cour qui donnait rue Defaye.Il mesure environ 0.70m de longueur et 0.50m de large. Lors de la démolition del’édifice en 1983 ce bas relief fut transféré dans les ateliers municipaux pour y êtreconservé. Malheureusement il semble qu’il ait aujourd’hui disparu. Il est toujoursconsternant de constater de tels faitsLes membres de la Société des Vieilles Pierres recherchent activement cette piècequi fait partie du patrimoine des Saint-juniauds afin qu ‘elle leur soit légitimementrendueTG / DC
De moulins en usine 4 : l’usine du GothLe Chercheurd’OrFondée en 1875, l’usine du Goth est la première véritable usine de Salnt-Junlen, cellequi iBit entrer la ville dans l’ère de l’industrie.En 1900, avec ses cinq cents mètres de bâtiments de granit alignés entre la Vienne et lavoie ferrée, elle symbolise la prospérité industrielle de Saint-Junien. Mais par son modernisme (mécanisation et rationalisation) ellepolarise aussi le mécontentement d’une population ouvrière soumise à de nouvelles randi-tions de travail: l’attaque de l’usine, en février1902, est l’épisode le plus violent et le plusmarquant de l’agitation ouvrière du début du20è siècle à Saint-Junien. Cette charge affective très négative a longtemps voilé aux yeuxdesSaint’duniauds la valeur historique et architecturale de ce site Industriel remarquable.Les fondateurs de l’usine, Lucien Dumas etFrançois Raymond, ont vendu la ganteriequ’ils dirigeaient depuis 1871 pour créer unemégisserie industrielle sous la raison socialeL DUMAS & RAYMOND. Ils ont compris quelshorizons nouveaux s’ouvraient à la mé^sserieavec l’arrivée du chemin de fer â Saint-Junien(1875) et l’application de procédés scientifiques. Le succès de leur entreprise est éclatant : on le mesure â la progression des effectif (45 ouvriers vers 1885, 250 vers 1890,420 en 1900) et aux agrandissements successifs de l’usine. A l’exposition universelle deParis en 1889, l’entreprise obtient une médaille d’or et la presse analyse sa réussite:« Anciens fabricants de gants, MM LDumas etRaymond connaissaient, pour les avoir appréciés eux-mêmes, les graves inconvénients quirésultent du vieux système de préparation despeaux pourganterie; aussi rompant résolument avec la routine, ont-Ils embrassé à lafyls dans leurs Innovations, et les outillages etles procédés de fabrication.Aujourd’hui, la maison L Dumas & Raymondprépare plus de 800 000 peaux d’agneauxpar an etelle a//mente les principales fabriques de gants de Paris, 6renob/e, Millau etSalnt-Junlen.C’est la plus Importante maison de Francedans cette spécialité : agneaux pourganterie; elle possède un outillage très complet,entièrement nouveau et unique en songenre. • (La Halle aux cuirs, journal professionnel, 10 août 1889)Les innovations techniques, que l’on doitattribuer â François Raymond sont la clé dusuccès de l’entreprise: elles sont aussi l’enjeu, en 1900, d’un procès avec l’autregrande mégisserie locale, celle de JeanBaptiste et André Desselas.Après la mort brutale de Lucien Dumas en1894, la raison sociale devient DumasRaymond & Ge, puis en 1904, après l’association avec le laveur de laine FrançoisLabrunle, la société Mégisserie et Lainesde Saint-Junien. Les dirigeants sont alorsFrançois Raymond et son gendre, AlbertDumas, petit cousin de Lucien Dumas. Celui-ci reste à la tête de l’affaire jusqu’à lafaillite de 1934. Plusieurs raisons expliquent la chute des années trente rretard demodernisation, nouveaux concurrents(Millau) et crise internationale (1929).A partir de 1934, l’usine du Goth est scindée en deux : la partie Ouest, consacrée aulavage des laines, est reprisa par FrançoisVaugelade, ancien comptable de Mégisserie et Laines. L’entreprise Vaugeladeconnaît un grand essor après guerre maisdisparaît en 2000. La partie Est, la mégisserie, n’échappe pas â la liquidation ;lesmachines sont d’abord vendues (en particulier l’énorme chaudière â vapeur) puis,en mal 1937, les bâtiments. Une grandepartie est alors achetée par Léonard Braud,propriétaire du gant Deslys dont les ateliersde l’avenue Thiers viennent d’être détruitspar un incendie. Le Gant Deslys, avec sesquelques 400 ouvriers et ouvrières, redonne à l’usine du Goth une animationcomparable à celle du début du siècle:mais II disparaît au début des années 60.D’autres entreprises vont aussi occuper unepartie des locaux plus ou moins longtemps :lœ établissements André Granet (mégisserieteinturerie) disparus en 1975, la boulonne-rle Dauxin-Fribourg, délocalisée des Arden-nes durant la guerre, la chemiserie Bloch, lafabrique de peluches Neumont De nosjours, la mégisserie Perrin est la dernièreentreprise à maintenir une activité sur lesite, â l’endroit même de la toute premièremégisserie.L’usine du Goth occupe un site privilégié enbord de Vienne: ses bâtiments en pierre,pour la plupart encore solidement campés,offrent des volumes remarquables: Ils pourraient accueillir des logements, des activitésprofessionnelles (bureaux) ou de loisir(sports, jeux, musique). Il ne s’agit plus desauver une vieille usine, mais de valoriser aumieux un remarquable potentiel./?’ ^ W ‘Portrait de Lucien Dumas, à la une du« Limousin illustré » du 24 avril 1887YMkv/ie/tià fRAYMOND Aflr R a «MEGISSERIE et TEINTUREA FAÇONSAINT-JUNIEri Vienne I France TÉLÉPHONE28 août 1914 une terrible date pour Saint-JunienLorsqu’on 1997 un certain nombre demembres de la Société des Vieilles Pierresse mettent au travail afin de préparer, encollaboration avec les Amitiés de Saint-Junien, le Lion’s Club et le comité d’entente des Anciens Combattants, l’exposition commémorative de l’Armistice du 11novembre 1918 (octobre/novembre1998), de nombreuses archives ont étéconsultées. La période de la GrandeGuerre â Saint-Junien pourrait fairel’objet d’un ouvrage, projet qui nousintéresse au plus haut pointNéanmoins nous avons décidé de faireparaître dans le Chercheur d’Or plusieurs articles qui traitent de ce sujetLe thème de ce numéro 6 sera le seulqui abordera la guerre elle même et lechamp de bataille.Nous nous attacherons ensuite âdresser un état des lieux de la villependant ces quatre années terribles.Potir en savoir plus « 28 août 19Î4, lescombats de Le Transloy, Rocquigny,Sailly-Saillisel »Maurice Pasquet mars 1972LE TRANSLOY, ROCQUIGNY, UNE DEROUTE QUI TOURNE AU MASSACRELe 23 août 1914, la 62è division d’infen-terie, cantonnée depuis le 6 aux environsde Gonesse, est envoyée par chemin defer à Arras, où elle débarque dans la nuitdu 24 au 25. Cette 62è division est composée de soldats originaires de la HauteVienne, de la Charente, de la Creuse etde la Vienne, les soldats Saint-juniaudsen font partie majoritairement au sein du338è régiment d’infenterie.Le 28 août 1914 la 123è brigade (6000hommes) e^ engagée dans des combatscontre l’armée allemande, supérieure desix ou sept fois en nombre. Ces derniersperdront 150 hommes, les journaux demarche des 263è et 338è RI, composantsde cette 123è brigade, mentionnent ladisparition de 1299 et 1139 hommes.800 hommes sont morts en moins dedeux heures sur la commune de « LeTransloy » et « Rocquigny » , auxconfins des départements de la Somme etdu Pas-de-Calais.Cette déroute sanglante aura permis deretarder l’avance allemande, et contribuéà rendre possible la contre-attaque de laMarne le 6 et 7 septembre, mais à quelprix !Extrait du Livre d’or de la commune duTransloy :« le vendredi 28 août vers 8 h du matinla canonnade commença très intense.C ‘est alors que le 338è régiment de réserve d’infanterie de Magnac Laval venude Beugr^ par Rocquigny déboucha surle territoire du Transloy au lieu-dit l’Abbaye, traversa la route en éprouvant defortes pertes et vint sefaire anéantir auxronces du bois lieu-dit Le Bois du Transloy. Les corps étaient massés en grappes dans les chemins creux et dans laplaine. Lien a été ramassé par la population environ 600 rien que du 338è. Lls’en trouvait aussi mais en petit nombre des 278è, 62è, 263è, 269è et 262èRI. »« plusieurs poupes seformèrent sousla direction de M. Blasart, curé duTransloy qui rassembla tous les nomstrouvés sur les corps avec la plaqued’identité, les n° matricule, la classeet le n’* du régiment. »Une grande fosse fut creusée par leshabitants et les corps furent descenduset placés côte à côte. Le lundi elle étaitrecouverte d’un monticule de 1.50 m.La bonne volonté des habitants duTransloy fut mise à rude épreuve, lestrès nombreux cadavres se trouvaienten demi-décomposition du &it de latrès forte chaleur qui régnait, aussi durent ils abandonner la fouille des corpsà la recherche d’éléments d’identification (on le comprend aisément),d’autant plus que cette actiond’abnégation se feisait sans aucuneaide militaire, qu’elle soit française ouallemande.Après la guerre les destructions sonttelles au Transloy qu’on a du mal àdistinguer le cimetière, « en 1919 leMaire en rentrant, détermina avecpeine la grande tombe des soldats etcelle des officiers…»Néanmoins on put entretenir les fosseset une première cérémonie commémorative a lieu le 5 septembre 1920 devant de nombreux membres des femil-les des disparus. Une souscription estorganisée en vue d’ériger un monument sur le site. Son inauguration alieu le 25 septembre 1921, toujours enprésence des familles. Une cérémonieen souvenir des combats du 28 août1914 a lieu dès lors le 3ème dimanche de septembre, tous les ans.En 1927 le monument se voit agrémenter de panneaux de marbre surlesquels on peut lire quelques 800I Le monument du TransloyD’après nos propres recherches, etmalgré de nombreux manques,( lieux de décès inconnus, date inconnue, homonymies, imprécisionsde déclarations …) nous pouvonsavancer quelques chiffi-es , mais ilfeut garder à l’esprit qu’il est malheureusement probable que leur valeur doive être augmentée.Ainsi nous pouvons dire quesoixante cinq saint-juniauds sonttombés au Transloy en quelquesheures seulement, si l’on ajouteonze autres, tombés le même jourau combat de la Besace (Ardennes),il est tragique de voir que presque20% des morts saint juniauds de laGrande Guerre ont disparu enmoins de 24 heures, funeste journée du 28 août 1914.D.C.
Le chercheur d’orPublication de la Société des Vieilles PierresPour lapromotion dupatrimoine dupays deSaint’JunienTRANCHE DE VIEEn 1905, suite à une cessation d’activité un inventaire est dressé du matériel du gantierTardifPère, probablement en vue de sa vente, nous vous le livrons tel quel ;ATELIER :REDACTION IFbg Liebknecht 87200SAIhfTJUNlENFranck Bernard / David Chaput/ PierreEberhart / Eric Fougeras / Thierry Granet /Jean René PascaudSociété des Vieilles Pierressiège social : mairie de Saint JunienCe gantier était établi boulevard GambettaI (Marcel Cachin). Il exerçait en même temps lej métier d’aubergiste et tenait casino. Ce lieuétait réputé pour son bar mais aussi pour sasalle de réunion ^alle Tardij) où passaient deI nombreux artistes, chanteurs, Jongleurs et magi-[ ciens. Des concerts y étaient donnés avec musiciens et chanteurs lyriques.L’atelier de ganterie gui devait probablementdonner lui aussi sur le boulevard était complétépar un atelier de teinturerie donnant sur la couravec une sortie route de Saint-Brice.Cette entreprise afermé ses portes en 1905 ou1906. Seul le débit de boisson a continué. Il est’ devenu beaucoup plus tard le restaurant Texier.1 machine à fendre et 35 calibres10 machines à piquerGuthaTables1 crapaudRayonnage42 douzmnes de gants fourrésCartons papiers – soie bandes et autres fournitures d’expédition1650 grosses boutons de nacre305 grosses boutons pression578 douzaines fil machine310 grosses boutons à queue’ Fourrures en pièces! Imprimés de fabrication, cartes nuances et bandesj Soieries en écheveau et roulettesi 40 grosses galon retordI 9 rouleaux de soie à broder au métier; 160 douzaines de gants en fabrication et briqués; 280 douzaines de peaux teintes’ 84 douzaines de gants hors sérieBUREAU :j Cof&e fortI Livres de comptabilité et fournitures«•■SIMPORTATION. EXPORTATION0û im/DES VIEILLES PIERRES QUI ONT … DE L’AGE !Cette pierre est conservée au dessus d’une fenêtre degrange, aux Plantes, une ancienne ferme de la prochebanlieue de Saint-Junien. La date (1624 ?) précèdedeux lignes de lettres et de signes avec de petits losanges en guise de séparation. La gravure est soignéemais la;lecture difficile et nous n’avons pu en venir àbout. Cette curieuse inscription, sans doute en réemploi, donne encore plus d’intérêt à la ferme, déjà remarquable par son site et la qualité de son architec-] ture. Nous en reparlerons dans un prochain article