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N® 37mars 2010Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienCHERCHEUR D’OR EN ALASKAVous avez sans doute remarqué que Le Chercheur d’Or, dansson numéro de décembre 2009, avait perdu l’or de son titre!Cette disparition mystérieuse qui nous a ravalé au rang de simple « Chercheur » a foulé aux pieds – si l’on ose dire – la matière précieuse de nos célèbres chercheurs d’or saint-juniauds.Aussi, pour redorer notre blason, nous avons pensé que c’étaitle moment d’évoquer l’histoire d’un authentique chercheurd’or, originaire de notre région.François Périnet est né en Charente vers 1863, mais sa familles installe à Saint-Junien peu de temps après. Nous ne savonsrien de ses années de jeunesse, mais nous le retrouvons en 1894sur La Bourgogne, un navire qui fait la traversée Le Havre -New-York et qui le débarque, le 23 Juillet, à Ellis Island aupied de la statue de la Liberté. Comme des milliers d’émigrantseuropéens, il vient chercher la fortune dans le Nouveau Monde.Au tournant du siècle, c’en est fmi de la ruée vers l’or de Californie; c’est désormais l’Alaska qui attire les aventuriers detoute espèce en quête du métal précieux. En 1905, Périnet estmineur à Nome City, une de ces cités-champignons nées de laruée vers l’or. En 1907 11 est encore en Alaska, mais à Fair-banks, où son nom est devenu F. Perinett. A-t-il fait fortunedans le Grand Nord? Nous l’ignorons, mais c’est à cette époquequ’il devient propriétaire d’un modeste domaine à Saint-Junien,le Petit-Grammont, sur la route de Saint-Brice.Après l’Alaska, certains témoignages le font passer par leMexique avant de rentrer en France au lendemain de la guerre.En 1921, il est installé au Petit-Grammont où il tient un caféfréquenté par les ouvriers des usines du bord de Vienne. Il quitte une dernière fois Saint-Junien vers 1928 et disparaît peuaprès, emportant avec lui ses souvenirs de chercheur d’or, fbBErtîINSSALOOHMain Street, la rue principale de Nome City (Alaska) en septembre 1899, c’est-à-dire à l’époque où y arrive François Périnetar-yNous avons déjà évoqué les plaques en porcelaine peintes qui depuis le milieu du 19e siècle sont apparues sur la plupart des sépultures du cimetière de Saint-Junien, comme de beaucoup de cimetièreslimousins.En voici un exemple, parmi tant d’autres, qui ala particularité de nous offrir un beau portrait enmédaillon du défunt, probablement réalisé àpartir d’une photographie, œuvre d’un de cesartistes limougeauds de talent qui s’étaient spécialisés dans la peinture sur porcelaine.Martial Pagnoux, décédé le 5 octobre 1880 àl’âge de 26 ans, était fils d’un cordonnier deSaint-Junien. Sans doute faisait-il le bonheur deses parents, puisque son épitaphe mentionneavec fierté qu’il était membre de la société degéographie de Bordeaux.La Société des Vieilles Pierres et IMPACTvous proposeront de découvrir bien d’autres« merveilles » de notre vieux cimetière, le 20juin prochain, à l’occasion de la Journée nationale du Patrimoine de Pavs. PB
Le Chercheur d’OrN®37page:Dîmrtri Sensaud de Lavaud, un ingénieur extraordinairepar Alain Cerf, Editions du Palmier à NîmesDimitri Sensaud de Lavaud était un ingénieur extraordinaire, qui a grandi au Brésil à la fin du 19e siècle, et y fut le premier à construire un avion. Peu après il mitau point un procédé de fabrication des tuyaux en fonte par centrifugation qui luiapporta fortune et renommée.Après la première guerre mondiale, il se rapprocha de ses origines françaises, deses demi-frères et sœurs vivant à Saint-Junien et s’installa en région parisiennepour y poursuivre ses recherches. Il inventa la première transmission automatique, le différentiel à roues libres et construisit même une automobile qu’il exposaau salon de 1926 au Grand Palais.C’était un homme affable sans doute un peu rêveur…. Pourquoi resta-t-il si méconnu? Il eut sans doute à faire face à beaucoup de jalousies ou d’intrigues .. Iltermina sa vie en 1945 dans des conditions douloureuses que la France, où ilavait librement choisi de vivre, aurait pu lui épargner.Alain Cerf, ingénieur français, a choisi de s’expatrier aux USA ( Floride) pour réussir sa vie professionnelle. A l’âge de la retraite il s’est intéressé aux grands Inventeurs et parmi eux à Dimitri Sensaud de Lavaud. Il faut être inventeur soi-mêmeet au fait des systèmes mécaniques complexes pour apprécier l’ampleur des travaux réalisés. Alain est même venu à Saint-Junien, enquêter sur la famille Sensaud, bien connue des «» de notre ville.Merci à Alain Cerf, qui, après un long et patient travail de recherche, nous donneà lire cet ouvrage, et rend ainsi à Dimitri Sensaud de Lavaud, l’hommage quenous lui devons. Il nous rappelle aussi combien il est difficile d’être prophète enson pays! Pierre IzaretDimitri accoudé sur sa voiture ( photo muséeSensaud de Lavaud, Osasco – Brésil)9ENCORE UN JETONNotre Chercheur d’Or n°26, de juin 2007, publiait un Jeton de compte pour leDauphiné, trouvé à Saint-Junien, aux abords de l’ancienne abbaye de Saint-Amand.Un autre Jeton, à peu près du même genre, avait déjà été recueilli le 11 août1970, dans le dégagement du niveau bas de la chapelle Sainte-Madeleine, aucimetière de Saint-Junien.C’est un exemplaire en cuivre, fort bien conservé, avec des traces minimesd’oxydation superficielle. Il appartient à la série dite «à la nef», inspirée de Jetons de l’échevinage parisien. On en attribue l’émission aux ateliers spécialisésde Nuremberg , en Allemagne, vers la fin du XV® siècle. Il mesure de 31 à 32mm de diamètre et pèse 2,67 grammes.L’avers montre donc une nef, surmontée de la lettre G, et naviguant sur uneeau figurée par des lignes ondulées. Au pourtour, la légende devrait être: VOLVELA GALLEE DE FRANCE, soit Vogue la galère de France.Le revers comporte un écu en losange garni de quatre fleurs de lis, et accostéde tiercefeuilles entre deux annelets. La légende, qui commence par une couronne, est généralement: VIVE LE BON ROY DE FRANCE.Sur les deux faces, les légendes se déchiffrent malaisément, et apparaissentfictives ou dénaturées. Eh plus, ce qui semble une surimpression de la frappene facilite pas la compréhension. La plupart de ces Jetons, qui ne sont pas rares, présentent souvent de tels défauts, ce qui ne nuit pas à leur intérêt.Quant à savoir pourquoi il gisait dans les remblais du caveau de Saint-Guignefort ? Mystère. Un de plus. PELe numéro I des Dossiers du Chercheur d*Or, Les Saint-Juniauds soldats de la Révolution et de l’Empire, est toujours disponible à la librairie A propos, rue Lucien Dumas.Le numéro 2 (parution en Juin 2010) sera consacré aux premiers photographes de Saint-Junien (1870-1945). Si vouspossédez des photographies Vital Granet, Arambourou, E. Mésière, Langlois, Lachaise, Ramet, Cerf ou autres,confiez-les nous pour copie. Elles serviront peut-être à illustrer la publication.ECRITS DE JEUNESSERelire le cahier d’un écolier de Saint-Junien vieux de cent ans est forcément émouvant.A plus forte raison quand cet écolier s’appelle Georges Gaudy dont on sait qu’il devint,dans les années vingt, un des meilleurs écrivains – témoins de la Grande Guerre *.Ce cahier de rédaction, malheureusement incomplet, contient onze textes écrits à laplume, entre octobre 1910 et mal 1911, par Georges Gaudy alors âgé de quinze ans.Les notes et appréciations portées en rouge par son professeur de l’école primairesupérieure sont sans indulgence. La meilleure note, 16,5/20, est accompagnée d’unsimple «Devoir bien traité et d’une façon assez agréable». Pourtant il s’agit d’un délicieux conte de Noël où l’on discerne déjà l’aisance de style et l’art de la compositiondu futur écrivain. Mais, pour en Juger, ce sont de courts extraits de la première rédaction que nous vous proposons. Le sujet «Décrivez la maison que vous habitez.Dites pourquoi vous l’aimez» amène Georges Gaudy à évoquer sa maison familialesituée au 14 de la rue Dubois.iwtc ceû. ^^x3jl3^XaXXQnA. â auJ[/ie^aiù,mu/uufSzâ. 3c âonX El ciépt emicttcjui/t en^toitû. ExiûAc enttc/aak, ècù. Eam^ccuMc 3c jioi^ïc et 3c Lci/lc ^ocEccfc3u. 3ctdtaÊ£i accoÙ^. ou ttuw., ooua Ex toittwic, ,|i 3c Eoia Eigc/L E cotxcc 3u pî^ccmiicc, ccuuiJCudl jmxih- Ij3 r\k% ^ 0crvtcfi3 nuitia CLuiUVuEkxIa ocÂocnca, 3c3cuc 3c Ea iutte. . .ne- miouAcufe.j ^ nvci, où. E on.’ioca/une. oâ^iou«3tûûant 3c loucouEuncntâ-, 3c com-^ouû. 3 ou û. en/Soùut 3ca jxEumcc o/t/iocfiée^ âonô. E a/i-3cuc 3c Ea Eultc. . .^ ^ . *2)^^010. JMCA 3c cjAMxtci^ onn c cot Ex cpic je ‘Ûia, c eûi Ex <ptc cEocjoc ûow je -aiena-^ jwcn3ac ma. pExcc à Ex XMe conummc; c eût Ex <pxc j ai ‘Su mawiU ma ntèic, noî-y Eic mcû. ûocu/iû 3ont une, EcExû, -upocc au cîmcticte cEEi ouûûi! {. . .) cSatûcptc^ apièû. tpeE:|ueû. ûcmaincû- 3c \!acanccû., je iCAUcnû. ou mon caeui Eot Lien »n j oExiû. <ptc E attcEx^ JiancEit Eiû. 3c/intciû. LtEMncttcû.. ^c ûutû. Ecu/icux 3c ler »aIqU Kaki JotnlEcc, Ei jai3in ûol^ncuûcmcnt latiûûc; lE n eût poû. juûcju, au -ûicuoccEot cpu 3ott 3anû. Eiû tiûona, et <pu, 3acûûant E otclE^ à mon …» (La suite a disparu). FBL’agonie du Mont-Renaud a été couronné en 1922 par l’Académie Française, prix Montyon. Les Saint-Juniauds liront aussi avec intérêt La villerouge. Nouvelle Librairie Nationale, 1925, consacré par Georges Gaudy à l’histoire de sa ville natale.LO LESSIVOUn bidon en tôle récupéré dans la mégisserie où il travaillait, mon oncle «Jusé» armé d’un burin et d’un marteau en découpe centimètre par centimètre le dessuscirculaire.Ce travail accompli, il ouvre une sorte de chatière sur lebas du bidon, au ras du fond toujours armé de ses deuxoutils. Pour éviter de se blesser, il martèle le haut dubidon, écrasant ainsi les ébarbures. C’est ensuite à lachatière qu’il s’attaque, retournant la tôle pour obtenirun ourlet le plus régulier possible.Le bidon debout est placé sur une plaque de fonte assurant ainsi la stabilité.Un rondin de bois est introduit dans la chatière en comblant l’ouverture Jusqu’au centre du bidon. Un secondrondin de même diamètre est disposé par le dessus dubidon, et disposé verticalement sur le premier. On letient le plus verticalement possible en rectifiant sansarrêt la position le temps qu’il puisse tenir seul, calépar quelques pelletés de sciure. La sciure récupéréechez le menuisier de la route du Dérot est ainsi vidée ettassée petit à petit à l’aide d’un pilon. Les rondins sontenlevés délicatementSi le travail de tassement est réussi, rien ne doit tomber dans la chatière. On obtient alors une cheminée.Sur le dessus du bidon on place parallèlement deuxbarres de fer qui supporteront la lourde lessiveusepleine de linge et d’eau.Quelques brindilles et deux ou trois pages de journalsont introduites dans la chatière avec délicatesse pourne pas écrouler la cheminée. On craque une allumetteet le feu prend lentementLe tirage est parfait et la chauffe commence. Elle durera le temps de la consumatîon totale de la sciure. Entrois ou quatre heures, selon le remplissage du bidonqui se fait en fonction du linge à laver, la lessive a ainsi bouilli.A cette époque, pas de gaspillage ni de consommationélectrique: un bidon de récupération, de la sciure quine sert à rien et le tour est joué. Maintenant il reste àlaver le linge à la main…Le progrès est passé et cette technique de chauffed’un autre âge servira peut-être à faire autre chose,qui sait? JRP
Le Cherehenr d’OpPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienSociété des Vieilles PierresREDACTION 18, rue Paul Eluard 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre EberhartThierry Granet / Jean-René PascaudPierre qui roule…Une de nos connaissances a bien voulu nousconfier un objet qu’enfant, il avait trouvé dans lesterrassements effectués par des engins de chantier, à Fayolas. Celui-ci se présente sous la formed’une boule de pierre parfaitement taillée, d’un diamètre d’environ 80 mm, en granité, et d’un poidsrespectable de 630 grammes.i 2:^307 ^Il s’agit plus que probablement d’un boulet d’artillerie, ces derniers faisant leur apparition {pour cediamètre), dans le courant du XVe siècle. L’apparition des armes à feu sur les champs de bataille européens (XlVe s pour la bombarde) nécessite eneffet de tailler les projectiles, qui ne peuvent plusêtre informes comme l’étaient ceux projetés par lestrébuchets et autres catapultes: le tube métalliquedes couleuvrines, serpentines ou autres veuglairesne peut recevoir que des projectiles sphériquesadaptés au canon.Seulement, que fait ce boulet dans cette zone? Apriori le secteur de la découverte n’était pas bâti, etde fortifications, point de traces, aucune batailleconnue ne s’y est déroulée non plus…. Alors!Nous ne pouvons qu’émettre quelques hypothèses,qui valent ce qu’elles valent, mais qui sont, semble-t-il, crédibles. Penchons-nous un instant sur lesépisodes guerriers s’étant déroulés dans le secteurde Saint-Junien, et ceci dans des périodes où l’artillerie à poudre était existante et donc où notreboulet aurait pu s’égarer.Le Chercheur d’Or est consultable en ligne sur le sitede l’OTSI de Saint-Junien à Tadresse:http://www.saint-junien-tourisme.frLa version papier est disponible aux archives municipales et à la médiathèque.Pour tout renseignement :tél: 05 55 02 30 69mail: socvp@orange.fr1522* : une bande de nombreux brigands, surnommés les cinq mille diables, est décimée par destroupes levées à la demande du roi, par la noblesse et les communes du Poitou, du Limousin et dela Marche. Cette bataille a eu lieu au Châtelard,mais peut-être étaient-ils passés par Fayolas auparavant?1560 ** : le passage du maréchal de Thermes avecdix compagnies d’ordonnance et 1200 hommes depied destinés à combattre les protestants: ils s’installent pour un mois à Saint-Junien (cela fait plusde 7 000 hommes). Il est plus que certain que cettepetite armée n’a pas logé en ville, mais qu’elle abivouaqué à proximité.1567 * : des troupes armées huguenotes assiègentla ville et incendient notamment les couvents situésà l’extérieur des remparts, mais rien ne permet dedire s’ils ont «campé» sur la zone de Fayolas.1568 * : une armée royale composée de cinq àtrente mille hommes campe «à proximité de Saint-Junien», tandis que les seigneurs et leur suite logent en ville. Cette armée n’est restée que quatrejours.1569 * :de nouvelles troupes huguenotes assiègentla ville et obtiennent sa reddition contre rançon.Les quatre dernières dates sont tardives pour desboulets de pierre, les projectiles métalliques remplaçant progressivement ces derniers au cours duXVIe siècle, mais la matière est onéreuse, et encore faut-il disposer d’un atelier de fondeur disponible. Aussi les boulets de pierre ont-ils cohabité assez longtemps avec leurs homologues métalliques,et ils étaient taillés directement par les hommes detroupe, ce qui ne nécessitait pas d’artisans spécifiques (la marine par exemple embarquait des pierres brutes et les boulets étaient fabriqués sur lesbateaux).Bien entendu d’autres épisodes guerriers n’ontpeut-être pas été notés dans les chroniques, etbien entendu n’importe qui a pu se débarrasser dece projectile dans un pré de Fayolas, provoquantétonnement et intrigue bien des années plus tard.Si c’est le cas, ce n’importe qui … quel boulet! DC* Abbé Arbellot, Chronique de Maleu, suivie de documents historiques sur la ville de Saint-Junien, Paris, 1847** Albert Hivernaud, Petite histoire de Saint-Junien, duVl^ siècle à nos jours, Limoges, 197