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N » 38Juin 2010Publication de la Société des Vieilles PierresPour ia promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienUN LIVRE DE PRIXEn 2008, récole de Glane célébrait fort justement le centenaire de ce quiavait apporté une heureuse amélioration à l’enseignement dans ce village deSaint-Junien.Le n°2 du Chercheur d’Or, d’octobre 2001, a rappelé l’histoire de l’établissement, ouvert en 1875 dans la papeterie du Mouhn Pelgros, grâce à l’initiativegénéreuse de son directeur Léon Vignerie.Ecole communale en 1883, elle reste à l’usine jusqu’en 1888, puis est transférée près du pont Sainte-Elisabeth. L’instituteur Arsène Réjaud réunit alors 70élèves dans une seule classe mixte. En 1897, son épouse s’occupe des filles,désormais séparées des garçons. L’effectif augmentant, un nouveau bâtiments’avère nécessaire, que fait construire la municipalité d’Auguste Merle. Plusfonctionnels, on s’en doute, les locaux inaugurés le 30 janvier 1908 marquentl’abandon de l’école Sainte-Elisabeth, qui avait pris le nom du \’ieux pontvoisin.Ainsi que tous ceux de la ville, les élèves – du moins les bons – reçoivent desprix à la fin de l’année scolaire, volumes souvent reliés en toile ou papier rouge, avec parfois des tranches dorées. C’est l’un de ces volumes que nous présentons ici, édité en 1897 par la librairie Delagrave à Paris: lui \^ie de saintLo/ds racontée à la jeunesse, par J-jacques Porchat. Sur la couverture, une inscription frappée en lettres dorées se lit entre des branches de laurier et dechêne:miE DE S’JUNIEN ECOLE GARDONS DE S^EUSABETHEn raison de sa date, l’ouvrage a pu être décerné vers 1900, avant la mise en service de l’école actuelle. Le destinataire estinconnu, la fiche portant son nom ayant été enlevée. Et comme le mot GARÇONS a été gratté peut-être s’aeit-il d’unepetite fille? PEUN IVOIRE DE SAINT-JUNIEN AU CABINET DESMEDAILLESCette précieuse plaque d’ivoire gravée a longtemps été conservée dans le trésorde la collégiale de Saint-Junien où elle servait de couverture à un manuscritconsacré à la vie de Rorice II, évêque de Limoges au début du Vie siècle et protecteur de Junien, notre saint fondateur.C’est à l’origine l’une des deux feuilles d’un dipt}^que de Flavius Félix, consulpour l’Occident en 428, une des plus hautes fonctions de l’Empire romain. Cadeau du consul à ceux qui l’ont élu, cet objet était destiné à l’élite de l’aristocratie.Il représente Flavius, debout dans sa loge du cirque, ouvrant les jeux qui marquent l’entrée en charge des consuls. Il est revêtu pour l’occasion de la tuniqueconsulaire richement brodée, porte les chaussures patriciennes et tient dans samain gauche un sceptre avec les bustes des deux empereurs. Ce diptyque consulaire, remarquable par sa finesse et son état, est un des plus anciens consen^és.Dans quelles circonstances cette exceptionnelle œuvre d’art est-elle parvenue àSaint-Junien? Peut-être faut-il y voir une donation des Rorice, évêques issus de lahaute aristocratie gallo-romaine. En revanche, son départ de notre cité est bienconnu: en 1807, Jacques Roulliac de Rochebrune, conseiller général, l’a offerte auCabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale de France, où elle est aujourd’hui présentée. Quant à l’autre feuillet, on ena perdu toute trace. FBFeuillet du diptyque consulairede Flavius Félix, début du f^’s..Cabinet des Médailles, BNF.
Le Chercheur d’ÔrLE QUAI DU SILENCE1959. De la Californie à la Floride,de la Côte Ouest à la Côte Est,Tœuvre de Jacques Blény, par lebiais, entre autres, de la galerieRaymond et Raymond (sise à New-York), voire par le bon savoir dumusée de San Diégo, prend placedans la peinture de l’époque.Au même moment, l’artiste exprime sa sensibilité sur deux sujets:l’Espagne et la capitale française.Un grand nombre de toiles ayantpour thème la ville de Paris, presque une série, explique le travailacharné de l’artiste. L’exemple dutableau ici présenté montre les toursde Notre-Dame, la pointe de l’îleSaint-Louis et le pont du mêmenom. C’est une huile de moyen format, une huile minérale dont lestons de vert ensommeillé et de Jaune usé imposent une mélancolie desynthèse, tout un camaïeux tendance Nerval. Au premier plan, la Seine comme à l’arrêt semble absorbée par l’assimilation de ses propres reflets. Le peintre saisit l’atmosphère en rendant les arbres témoins… Des témoins soigneusementeffilés à 1 encre dont quelques branches nivales (sous rimmel révélateur) invitent un Simenon possible à distribuer despersonnages aux quais déserts. Dans la trame même de la toile, certaines verticalités désirées par l’artiste allègent l’ensemble. De ce fait, les brumes distillées par une lumière patiente développent une aura douce, une tristesse soyeuse, unpaysage dans sa froide sérénité. Mieux qu’une pâte pesante, l’œuvre porte une griffe.1959. Jacques Blény n’a plus qu’une année à vivre. ADfSAINTE-CATHERINESainte Catherine est toujours fêtée chez les couturières le25 novembre. On honore ainsi les jeunes femmes de 25 ansqui sont encore célibataires.Dans des temps plus anciens l’expression « elle va coifferSainte-Catherine » signifiait que la jeune femme enquestion se rendait à l’église, ornait la statue de la sainted’une coiffe et l’implorait avec une prière : « SainteCatherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire.Un mari, sainte Catherine! Un bon mari, sainte Catherine!Mais plutôt un que pas du tout ».Pour une journée elle est alors « reine Sainte-Catherine »,arborant un chapeau multicolore et extravagant, fabriquépour la circonstance par ses collègues de travail. La fête setermine par du Champagne et des petits gâteaux.A Saint-Junien, où sainte Catherine est la patronne desgantiers et des gantières, cette coutume était encore envigueur en 1956, date de cette photographie prise à laganterie NICOLET, rue Jean-Jacques Rousseau .Sainte Catherine est à la gantière ce que saint Jean-Baptiste est au mégissier. Mais aujourd’hui l’une est oubliée, l’autreest toujours feté … JRP«IN^ 38pagesLOUIS XI ET NOTRE-DAME-DU-PONTLes Presses universitaires de Rennes ont publié, en 2007, un Louis XI ou le mécénat bien tempéré, dû à SophieCassagnes-Brouquet. L’auteure nous était déjà connue par son Marie en Limousin, sorti en 1991 aux éditions duRouergue. Les deux ouvrages consacrent quelques pages à Saint-Junien, justifiées par les rapports de Louis XI avec notreville.Un roi que Sophie Cassagnes-Brouquet réhabilite sur le plan artistique, plus précisément à cause du mécénat qu’il apratiqué. L’occasion est bonne d’en parler, alors que la chapelle de Notre-Dame-du-Pont va être restaurée.Le pont Notre-Dame, si semblable aux ponts Saint-Etienne et Saint-Martial de Limoges, remonte au Xllle siècle. A sonaccès nord, vers la ville, se trouvait une petite chapelle dédiée à la Vierge, à laquelle s’adressaient les voyageurs avant ouaprès la traversée de la Vienne. De cette chapelle, mentionnée en 1394, il ne subsiste rien. Probablement en mauvais état,elle doit être reconstruite, ce que permet l’évêque de Limoges, Pierre de Montbrun, en 1451. Commencée aussitôt^l’entreprise s’achève en 1454, c’est le choeur de la chapelle actuelle.Une inscription en garde le souvenir, gravée sur unepierre calcaire, toujours visible dans la muraille, àgauche de l’entrée du choeur. Guère lisible, le texte latinpeut se traduire ainsi: L’an mil quatre cent cinquante etun, cette chapelle fut élevée en l’honneur de la Reine duciel. La troisième année suivante l’acheva d’unemanière merveilleuse; le mois de mai vit lecommencement des travaux, novembre en vit la fin.Comme sans doute la précédente, la petite chapelleabrite une Vierge à l’Enfant en majesté, groupe encalcaire du début du Xllle siècle. C’est à elle que nousdevons le passage de Louis XI à deux reprises. Féru depèlerinages, où s’exalte sa mariolatrie, le roi vientvénérer Notre-Dame-du-Pont.Le 2 juillet 1463, arrivant de Limoges, Louis XI est àSaint-Junien. Le lendemain, dimanche 3, il descend à lachapelle rendre grâces à « Notre Dame, priée et adoréeaudit lieu de Saint-Junien ».a miiiOTnwMuirsIifrafîiftjiiiïn’iitflli flirta- raprliaf lutQuaqî|’f(iiini6tfnriiiiraifrlirifiniaiui »-priiiriiiuiiiiluflirtuiau’-finr- qiirimnnulirr s. , . .Q naQG-L-i-f♦Inscription de 1454, d’après l’abbé Texier.Au retour de Poitiers, le lundi 4 mars 1465, le roi visite de nouveau Notre-Dame-du-Pont. Le choeur actuel, qu’il a sousles yeux, lui paraît bien modeste, et l’incite à la générosité en faveur d’un chantier plus important. Sur son ordre, en 1467,l’écuyer Clément de Reilhac délivre une somme de 616 livres. S’y ajoutent 1 200 livres de même origine en 1470, apportfinancier qui suscite celui de familles notables de la région. La chapelle que nous voyons pouvait être achevée vers 1475,bel exemple du style flamboyant, assez rare en Limousin. L’ancien choeur a été prolongé d’une nef, ce qui obligedésormais à un détour pour aborder le pont.Les armoiries royales sculptées dans l’édificetémoignent de la reconnaissance envers Louis XI.La tradition veut aussi que des statues du roi et de lareine aient garni les niches du portail, avant dedisparaître à la Révolution. Mais leur existence estloin d’être prouvée.Les historiens de Saint-Junien ont écrit sur lesvisites et le geste généreux de Louis XI, querappellent les ostensions à partir de 1897. La visiteroyale est représentée dans le cortège de clôture desfêtes septennales, figuration qui n’a fait que sedévelopper, augmentée en 1974 des consuls portantles clés de la ville.L’illustration à droite montre le cortège du 19 juin1960, où le jeune Daniel Depland personnifiaitLouis XI. Daniel Depland qui, depuis, a bien faitparler de lui. PE cortège du 19juin i960; photo R. Picaud
Le Chercheur d’OrPublication de la Société des l’ieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienSociété des Vieilles PierresREDACTION 18, rue Paul Eluard 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre EberhartThierry Granet / Jean-René Pascaud.Le Chercheur d’Or est consultable en ligne sur le site derOTSI de Saint-Junien à l’adresse:http://www.saint-junien-tourisme.frLa version papier est disponible aux archives municipaleset à la médiathèque.Pour tout renseignement : tél: 05 55 02 30 69mail: socvp@orange.fTLE GRAND CONCOURS DE GYMNASTIQUE DE 1894Après la défaite de 1870 et l’esprit de revanche qui prévalait un peu partout enFrance, nombre de sociétés d’instruction militaire virent le jour pour préparerau mieux les jeunes Français pour le cas où il y aurait lieu de reprendre leshostilités avec l’Allemagne ou n’importe quel autre pays qui attenterait àl’intégrité du sol national, avec en ligne de mire, un jour, la reconquête del’Alsace-Lorraine.A Saint-Junien fut créée en 1885 une société de tir et d’instruction militairerattachée au XII® corps d’armée, « L’Avenir », présidée par Albert Dumas,industriel, promoteur des sports à Saint-Junien. Cette société comprenait 3sections, tir, gymnastique et sport. Elle disposait, pour l’entraînement de sesmembres, d’un champ de tir situé sur les bords de la Glane au Chalet, et d’unesalle de 400 m^ pour les entraînements de gymnastique située Place Lacôte. Lebâtiment qui accueillait cette salle existe toujours, il accueille aujourd’hui unepizzeria.Par lettre en date du 20 juillet 1893, le président de l’Avenir, Albert Dumas,exposait au maire et aux élus de la ville que : « Chaque année, la fédérationdes sociétés de gynmastiques du XII corps réunit les gymnases françaisdans une fête fédérale. La fête de 1894 est le premier concours de lafédération et Saint-Junien est désigné pour l’organisation. »Pour en faciliter la réussite, la société de gymnastique l’Avenir et la fédérationtoute entière sollicitèrent l’appui moral et matériel de la municipalité et au-delàcelui des habitants de Saint-Junien. A cette date, le calendrier n’était pasencore fixé mais en janvier 1894, Albert Dumas envoyait un nouveau courrierau maire pour lui préciser que le concours aurait lieu en juillet 1894. Par cemême courrier, Albert Dumas sollicitait l’aide financière de la commune. Unbudget estimatif avait été réalisé qui se montait à 6 300 Francs. Outre les fraisde publicité, de banquet et d’aménagements divers, le budget prévoyait unesomme de 2 000 francs pour les récompenses.Des médailles furent fabriquées pour récompenser les athlètes. L’exemplaire que nous présentons ici est une de cellesdistribuées aux heureux vainqueurs. Pour un premier concours de gymnastique de cette envergure, on ne voulut paslésiner sur la qualité des médailles. En argent, d’un diamètre de 45 mm, elles figurent à l’avers le blason de la villeavec I inscription « Ville de Saint-Junien — Haute-Vienne », et au revers l’inscription « concours de gymnastique 29juillet 1894 », avec une réserve pour que le récipiendaire puisse y faire graver son nom. Nous ne savons pas combiende médailles furent distribuées, mais la grande qualité des récompenses laisse imaginer le faste qui entoura cettemanifestation sportive réunissant des dizaines d’athlètes venus de toute la France.Nous avons avec cette médaille une illustration des manifestations fort courantes au début de la Ille République quiavaient pour but, outre d’exalter la beauté du sport, de renforcer le sentiment national. La défaite de Sedan était danstoutes les mémoires, 1914 n’était plus très loin. TGLES ACTIVITES DE LA SOCIETE DES VIEILLES PIERRESA la fin du mois de juin, parution du numéro 2 de nosDOSSIERS DU CHERCHEUR D’OR, intitulé SAINT-JUNIEN ET LES PHOTOGRAPHES 1851 – 1945.Vous y découvrirez un grand nombre de photographiesanciennes de notre ville, la plupart inédites.Durant la première quinzaine de juillet, SONDAGE ARCHEOLOGIQUE sur un site gallo-romain, au Rochelot,commune de Saint-Brice.En juillet et en août, participation aux animations estivales organisées par IMPACT près du Site Corot.En septembre, organisation d’une EXPOSITION dansl’usine du Pont Notre-Dame récemment restaurée.Enfin, une grande surprise pour le numéro de septembredu Chercheur d’Or