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N° 43septembre 2011Supplément à la« Nouvelle Abeille de Saint-Junien »n° 1051 du 17 septembre 2011. Ne peut-être vendu séparément.• Baguette de chef d’orchestre en ébène offerte à Mme Teilliet.(coll. particulière. Photo F. B.)Le Chercheur d’OrParmi les objets présentés à l’exposition Jean Teilliet du mois de juin, figurait la baguette de chef d’orchestre offerte à la mère du peintre, en 1864, par les membres de l’orphéon de Saint-Junien. Par ce cadeau précieux, les chanteurs de cette société avaient voulu témoigner leur reconnaissance à leur fondatrice et plus largement, leur admiration pour la musicienne qu’était Madame Teilliet.Née en 1832 à Craon (Mayenne), Alexandrine Jenny Lavayssière arrive à Saint-Junien quand son père est nommé principal du collège de la ville. A 22 ans, elle épouse Pierre-Séverin Teilliet, docteur en médecine, de vingt ans son aîné. Femme cultivée, passionnée de musique, elle transmet à ses enfants son goût pour les arts : Jean Cyprien deviendra peintre, Jeanne et Marie se consacreront avec succès à la musique, mais disparaîtront jeunes.Une autre facette de sa personnalité, et pas la moins surprenante, est restée jusqu’à présent méconnue. Madame Teilliet fut aussi chef d’entreprise, directrice d’une fabrique de gants, à une époque où la place des femmes dans les affaires était encore très réduite. C’est d’abord avec son mari qu’elle se lance, en 1868, dans la ganterie, activité alors en pleine expansion à Saint-Junien. Novices en la matière, les Teilliet s’associent avec un gantier, Paul Morange, qui est chargé de la fabrication, tandis qu’Alexandrine s’occupe de la comptabilité (société Morange et Cie). L’atelier est installé dans les dépendances de la maison Teilliet, rue Saler (rue Jean-Jacques Rousseau), et un magasin de ganterie est acheté à Brest.Cependant, dès 1872, face aux difficultés, le docteur Teilliet se retire de l’affaire qui est reprise par son épouse dans une nouvelle société dénommée A. Teilliet et Morange. En 1879, la société devient A. Teilliet et Darconnat. Au recensement de 1886, madame Teilliet est encore « fabricante de gants », mais elle est indiquée professeur de musique en 1891. A cette date, c’est son fils aîné, Jacques, qui a pris sa suite. En 1893, en s’associant avec Pierre Codet, il fondera la ganterie P. Codet et Teilliet, destinée à devenir une des plus réputées de Saint-Junien au XXe siècle. Madame Teilliet décède à Saint-Junien, le 27 novembre 1918.F. B.Madame Teilliet l’artiste&la gantière• A Madame A. Teillet, directrice de l’OrphéonLes Enfants de Saint-Junien -1864■ Portrait de Madame Teilliet, née Alexandrine Jenny Lavayssière, par son fils.(coll. Particulière)
Le Chercheur d’OrPage 2N°43Page 3La victoire de 1945, après cinq années de souffrance, a provoqué en France une immense vague de joie. A partir du 8 mai, manifestations populaires spontanées et cérémonies officielles se succèdent dans toutes les villes. Partout, les discours célèbrent les vainqueurs, les héros et les martyrs. A Saint-Junien, pour rendre hommage aux Alliés, quelques jeunes filles ont l’idée de coudre des robes aux couleurs des drapeaux. Les voici sur cette photo prise sur la place de la mairie: de gauche à droite, l’Union Jack britannique, l’étendard rouge de l’URSS, le drapeau tricolore de la France et la bannière étoilée des Etats-Unis. Côte à côte, elles symbolisent une entente entre les grandes puissances qui ne va pas tarder à éclater.Ces travaux de couture n’étaient pas un coup d’essai pour nos jeunes Saint-Juniaudes; elles faisaient partie d’un groupe dénommé Jeunesse et gaîté qui avait fabriqué des chemises pour les maquisards, en 1944, dans de la soie de parachutes.Aux couleursdes Alliés• Saint-Junien, mai 1945.Photo M. L. Duvieux.Mémoire… conservée !Voici revenue la saison des cèpes, qui font la joie des chercheurs et le régal des gourmets. Si la Dordogne voisine en fait toujours grand commerce, notre région autrefois n’était pas en reste. A Saint-Junien, il y a un siècle, on faisait la conserve des cèpes pour les marchés urbains (Bordeaux), comme nous le rappelle cette image. C’est une étiquette des conserves Lucien Bernard, illustrée par un curieux dessin, déposé comme marque de fabrique en 1928. Deux personnages, ancêtres communs des schtroumpfs et des nains de Blanche-Neige, avec leur combinaison bleue, leur barbe et leur bonnet phrygien, y scient un cèpe géant. Au-dessus, la mention cèpes du Limousin au naturel indique que les champignons étaient simplement nettoyés, coupés en morceaux et ébouillantés avant d’être mis en boîte.Lucien Bernard, établi faubourg Notre-Dame, avait une autre spécialité que les cèpes, les conserves d’haricots verts. Il avait pris la suite de sa mère, Françoise Laplagne-Bernard, fondatrice de la fabrique en 1895, à Chantemerle. A cette époque, les cèpes étaient lavés dans la Glane, au pont du Dérot. A partir des années 1950, le fils de Lucien Bernard développe l’entreprise et transforme le moulin du Châtelard en conserverie, activité qui se maintiendra avec une troisième génération, jusqu’à la fin des années 1990.F. B.Intitulé SAINT-JUNIEN, ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE, il rassemble sept articles sur des sujetsaussi divers que le caveau de Saint-Guignefort, la famille Chabodie Dupérat, ou un bas-relief gallo-romainrepris dans une façade du centre-ville (80 pages, illustré, 10).Vous pourrez le découvrir lors du Forum des associations,sur lequel La Société des Vieilles Pierressera présente (stand IMPACT), les samedi 17 et dimanche 18 septembre,salle des Congrès du Châtelard.Septembre !Le numéro 3 des dossiers du « Chercheur d’Or » vient de paraître !• Etiquette de boîte de conserves de champignonsSiGeorges Gaudy est un peu oublié dans notre ville, il n’en est pas de même à Noyon et Passel dans l’Oise. En effet, le héros du Mont Renaud, combattant du 57e R.I. y demeure toujours dans les esprits. La ferme du Mont Renaud, au pied du château, haut lieu de la guerre 1914-1918, verrou sur la route de Paris, a aménagé deux salles portant son nom et dans lesquelles, chaque année au moment des Journées du Patrimoine, ont lieu des expositions organisées l’auteurde « La ville rouge »Georges GaudyHéros noyonnaispar l’association « Patrimoine de la Grande Guerre ». C’est au cours de ces combats que Georges Gaudy a gagné ses galons de sergent et une deuxième citation à l’ordre de son régiment.Il est bon de rappeler que le livre « l’Agonie du Mont Renaud », ouvrage autobiographique de Georges Gaudy publié en 1920, a été couronné par l’Académie Française en recevant le prix Montyon en 1922. • Une des salles « Georges Gaudy »aménagée dans la ferme-musée du Mont-Renaud (Oise).Régulièrement jusqu’en 1982 Georges Gaudy participera aux cérémonies commémoratives de cet événement et sera invité par les différents marquis d’Escayrac, pro-priétaires du château totalement rasé lors des combats et dont une partie a été reconstruite en 1922.J.-C. F.Bon sangne saurait mentir Promucapitaine en 1855, il rejoint le 2e régiment de Cuirassiers de la Garde, où il reçoit la croix de la Légion d’Honneur en 1862 et 1864. Durant la guerre de 1870 il commande le 6e escadron du régiment et son cheval meurt sous lui durant l’épique charge de Rezonville qui met à mal le régiment.Pendant le siège de Metz, il fait parler de lui plutôt défavorablement auprès de ses supérieurs par son attitude exaltée. Une lettre du général du Fretay, commandant la brigade de cavalerie de la Garde, au général Desvaux nous éclaire :« Malheureusement M. le capitaine Roussange est venu donner un triste spectacle et un déplorable exemple. Il s’est promené aujourd’hui dans l’après midi en ville, à la tête de quelques perturbateurs, précédé d’un drapeau rouge et proférant des cris séditieux ; dans Information glanée sur le net, sur un site consacré aux militaires de la fin du XIXe siècle. Il y a des choses qui ne s’inventent pas, jugez plutôt : Emery Roussange naît à Saint-Junien le 7 novembre 1820, fils de Pierre Roussange, sergier rue Paillouze (rue Gabriel Péri), et de Françoise Berthet. On ne sait rien de ses jeunes années, si ce n’est qu’il entre dans l’armée comme homme de rang. En 1848 il est nommé sous-lieutenant (carrière prometteuse !) au 5erégiment de Dragons, régiment où il servait probablement déjà comme sous-officier.la réunion de ce soir j’ai dit à son colonel de tâcher de se saisir de cet officier. J’envoie l’ordre au général du Preuil de le faire conduire demain au général commandant la Division à Metz, pour qu’il soit mis en prison et tenu à la disposition de l’autorité militaire. On ne peut, quelques soient les circonstances, laisser passer inaperçu un pareil acte d’indiscipline. »Cet acte pro-républicain nuira à la suite de sa carrière puisqu’il restera dix-sept ans capitaine, avant d’être promu chef d’escadron le 11 juin 1872 (au 8e Cuirassiers). Il devient officier de la Légion d’Honneur en 1874, peu avant sa retraite.Du drapeau rouge de 1870 au drapeau noir de Germinal, décidément Saint-Junien semble être posséder un terreau contestataire fertile !! D. C.• Le commandant Roussange. Photo Tournachon, Paris.
■Auguste Aridas, huile sur bois, 1929, coll.Réalisé en colaboration avec la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienSociété des Vieilles PierresRédaction :18, Paul Eluard – 87200 SAINT JUNIENFrank Bernard – David Chaput – Pierre EberhartThierry Granet – Jean-René Pascaud.• Imprimerie LAPREL – LIMOGES.Le Chercheur d’OrLe Chercheur d’Orest consultable en ligne sur le site de l’OTSI de Saint-Junien à l’adresse :http://www.saint-junien-tourisme.frLa version papier est disponible aux archives municipales et à la médiathèque.N° ISSN 2117-8879Pour tout renseignement : Tél. 05 55 02 30 69 – Courriel : socvp@orange.frPour l’intérieur, les vues témoignent surtout des modifications apportées au mobilier, principalement aux statues. Et sans oublier la décoration occasionnelle motivée par les ostensions. Certaines cartes sortent de cette banalité. Il en est ainsi pour celle en tirage bistre, éditée vers 1930-1935, par le bureau de tabac, jadis place de la République, à l’angle nord-ouest de l’actuelle place Guy-Môquet.Le cliché se révèle des plus intéressants, car il montre le mur qui isolait, après l’écroulement de 1922, la partie détruite du reste de la nef, toujours affectée au culte. Les matériaux n’avaient pas dû manquer, et la maçonnerie paraît des plus imposantes, à l’aplomb ouest du transept, montant jusqu’à la voûte qu’elle étayait.Deux baies cintrées s’ouvrent au-dessus de l’autel de Notre-Dame-des-Agonisants et de son retable, transportés là en toile de fond. Deux anges porte-flambeaux et une grille de communion complètent l’ensemble pour atténuer un peu le provisoire de l’installation.En avant, les deux gros piliers de la nef sont maintenus par de fortes ceintures métalliques pour parer à un nouveau désastre. La vue ne permet guère d’en juger, mais les deux bas-côtés devaient être fermés par une maçonnerie de même nature.La seule autre image de ces transformations de la collégiale est une peinture sur bois d’Auguste Aridas, datée du 4 avril 1929. Le point de vue est légèrement décentré par rapport à la carte postale, mais on distingue bien, sur la droite, le mur de soutènement avec ses deux baies surmontant le retable.Aridas (1848-1929), ancien élève de Gérôme, fut professeur à l’Ecole nationale d’art décoratif de Limoges à partir de 1881, et son tableau n’est pas sans rappeler, par ses effets de lumière, la touche impressionniste. Inédit, nous le devons à l’amitié d’Alain Mingaud qui nous l’a communiqué. Ces aménagements resteront jusqu’à l’achèvement complet de la reconstruction, menée à bien grâce à l’activité inlassable d’amoureux de leur ville, groupés dans l’association des Amis de Saint-Junien, fondée à cet effet dès 1923.