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N° 48janvier 2013Le Chercheur d’OrUsine à gazL’éclairage public au gaz est remplacé au début du XXe siècle par l’électricité et le « gaz de ville » sert alors pour les usages domestiques (chauffage, cuisine). La compagnie Eichelbrenner, devenue la Société de gaz et d’électricité de Saint-Junien, exploite l’usine jusqu’à la nationalisation de 1946 qui la voit passer dans le giron de la compagnie nationale GDF.Une dizaine d’années plus tard, le gaz de houille est remplacé par le gaz naturel en provenance du gisement de Lacq. L’usine est alors désaffectée puis détruite.F. B.Le Chercheur d’Or a déjà publié une photographie de l’ancienne usine à gaz de Saint-Junien, dans son n° 20 de décembre 2006. Cette fois, c’est une image de la fermeture de l’usine, en décembre 1959, que nous vous proposons.Lecliché, réalisé par Raymond Picaud, montre les employés et les dirigeants de l’établissement posant côte à côte au pied de la cheminée de l’usine. Les visages sont graves, mais pas attristés bien qu’il s’agisse du dernier jour de l’usine. Sans doute certains de ces visages ne vous sont pas inconnus.C’est en 1880 qu’entre en fonctionnement l’usine à gaz de Saint-Junien, édifiée par l’ingénieur parisien A. Eichelbrenner qui a obtenu l’adjudication de l’éclairage au gaz des rues de la ville (en remplacement des lanternes à huile). L’usine, destinée à alimenter une centaine de réverbères, est implantée avenue Victor Roche, la proximité de la gare lui permettant de recevoir facilement les grandes quantités de charbon nécessaires à la fabrication du gaz. La technique consiste à « distiller » le charbon dans des batteries de fours atteignant 1 000°. Il en sort différents gaz, du goudron et du coke. Les gaz incombustibles sont éliminés par divers procédés (épuration) nécessitant un réseau complexe de tuyauteries (c’est l’origine de l’expression « une usine à gaz » pour railler les projets trop compliqués pour être efficaces). Quant au gaz de houille purifié, il est conduit dans un vaste réservoir cylindrique, le gazomètre. ■Dernière chauffe des fours de l’usine (R. Picaud).■Fermeture de l’usine à gaz de Saint-Junien, décembre 1959, cliché R. Picaud.■Le gazomètre et une partie de l’usine (R. Picaud).Supplément à la « Nouvelle Abeille de Saint-Junien »n° 1112 du 5 janvier 2013. Ne peut-être vendu séparément.
Le Chercheur d’OrPage 2Un Saint-JuniaudDans le n° 324 de Limousin Magazine d’avril 1990, Danielle DORDET écrivait de cet homme illustre : « Il était né à Saint-Junien en 1894, son grand père gantier fut l’un des créateurs de la Maison Dent’s Glove et avait inventé les quarts des pointures pour les gants alors qu’on ne les comptait encore que par demi-pointure, et son père fut un des fondateurs des Papeteries du Limousin.Avocat à Paris, Roger Rigaud fut élu, en 1935, conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine et fut, à deux reprises, vice-président de l’assemblée. Appelé sous les drapeaux en 1939, le gouvernement maire de Paris !Le 7 février 1990 s’éteignait Roger RIGAUD, dans sa propriété de La Laurencie entre Saint-Junien et Saint-Auvent.le rappela peu après, le président du conseil municipal étant décédé. Il est alors chargé d’exercer les fonctions de président par intérim (à cette époque on ne parlait pas de maire pour Paris, le premier à avoir été nommé ainsi fut un autre Limousin, Jacques CHIRAC, en 1976) […] ».Roger Rigaud était un excellent conférencier et il avait présidé l’association des « Limousins de Paris ». Précisons que très attaché à sa petite ville il venait fréquemment en Limousin et rédigeait des articles pour le mensuel Limousin Magazine.T. G.C’est le hasard et la curiosité qui ont permis à l’un d’entre nous de découvrir un morceau du rempart de la ville, conservé dans la cave d’un immeuble du haut de la rue Lucien-Dumas (photo 1). Un solide mur de pierre, légèrement circulaire (la base d’une tour ?), vestige de cette muraille urbaine à laquelle Saint-Junien a confié sa sauvegarde à partir du XIIe siècle.Précédé d’un fossé de 6 mètres de large, épais de 3 mètres, le rempart était cantonné d’une dizaine de tours et percé de quatre portes fortifiées (Pont-Levis, Saler, Voie du Pont et cimetière) ouvrant sur autant de faubourgs. A la recherche des anciens remparts de la villeA la fin du XVIIIe siècle, les murs et les tours sont abattus, les pierres vendues et les fossés comblés. Quelques portions, au sud de la ville, échappent à la pioche des démolisseurs car elles soutiennent des jardins. Elles sont encore visibles de nos jours et mériteraient d’être mises en valeur (éclairage). La forme du rempart disparu se lit encore dans le tracé des boulevards qui lui ont succédé. Quant à son emplacement précis, il peut être repéré en reliant sur le plan les portions conservées et les alignements de certaines parcelles qui en gardent la trace.F. B.Espace bâti actuel.Rempart conservé.Alignement correspondant au rempart.Tracé supposéPorte et tour.•
N°48Page 3Retour aux sourcesIl s’agit d’un portrait, un portrait d’enfant, et ce genre n’est pas le préféré de Jean Teilliet, qui excelle dans la représentation de paysages ou de scènes.Les quelques portraits effectués sont la plupart du temps des commandes, et même dans certains cas des copies de tableaux déjà existants, aussi pourrait-on estimer, et c’est probablement la vérité, qu’il s’agit là d’une œuvre de jeunesse, longtemps restée, comme nous l’allons voir, dans un coin de l’atelier.A l’instar de Géricault, dont certains auteurs disent qu’il avait un gros problème lorsque qu’il s’agissait de représenter certains parties de l’anatomie Une fois n’est pas coutume, nous allons parler d’un tableau de Jean Teilliet, notre peintre ethnographe, mais d’un tableau qui a une petite histoire, et, qui plus est, tranche un peu dans la production de l’artiste.(voir Le radeau de la Méduse où aucun pied n’est clairement visible parmi tous les personnages en scène), Jean Teilliet aurait-il eu, ou au moins temporairement éprouvé, des difficultés à représenter des mains en plan rapproché? Force est de constater que si la peinture est de bonne facture, les mains se voient entachées de lourdes retouches qui gâchent un peu la vision générale de l’œuvre.Ce tableau, longtemps exilé en Corrèze et dont on ne sait pas qui il représente, est de retour à Saint-Junien où il est maintenant conservé. A l’origine non signé par le Maître, c’est sa veuve qui en a fait don lors d’une fête paroissiale, en guise de lot pour une tombola. Elle avait donné procuration à la maison Rivet pour rajouter la signature, chose qui a été faite par la famille gagnante, qui nous a donné ces renseignements. D. C.Saint-Junien le 28 décembre 1921Messieurs, Je savais depuis quelques jours déjà que vous avez bien voulu consentir à parcourir le récit des combats que j’ai publié chez Plon. Monsieur le commandant Hanoteau me fait part aujourd’hui de l’appréciation très indulgente que vous voulez bien lui donner. Je ne puis résister au plaisir de vous exprimer la joie que me cause un tel témoignage, particulièrement précieux, et qui me touche plus que tout autre. Je savais que les écrivains sont rarement sévères aux débutants. Il me plaît de confirmer cette opinion en constatant la bonté de votre jugement.Monsieur Maximilien Dussoubs – que vous connaissez je crois – me dit que vous viendrez peut-être à St-Junien en 1922. J’espère bien avoir l’honneur de vous être présenté si vous faites ce voyage, et pouvoir causer avec vous quelques instants. Je ne sais quel souvenir vous avez conservé de votre petite patrie. Mon père qui vous a connu, à l’époque de votre enfance, croit que vous n’êtes jamais revenus. Vous trouverez peut-être un profond changement. Il paraît qu’autrefois c’était une petite ville charmante où la douceur de vivre pouvait être goûtée. Les luttes politiques en ont fait une ménagerie féroce. Mais il y reste de braves gens et parmi ces derniers vous comptez des admirateurs très sincères, qui prennent à vos succès une joie très vive […].La naissance d’une amitié entre écrivains saint-juniaudsNous reproduisons ci-dessous le texte d’une première lettre écrite par un jeune Saint-Juniaud de 26 ans, à deux autres célébrités nées à Saint-Junien, les frères Tharaud.GeoRges gaudy vient d’apprendre que les deux frères ont apprécié le récit de ses souvenirs du front, L’agonie du Mont Renaud (1920). Une génération les sépare et le texte marqué d’un froid respect exprime la reconnaissance de Georges Gaudy et sa joie quant au jugement porté par les deux frères sur son premier ouvrage. Après cette prise de contact épistolaire, va naître une profonde amitié entre les trois écrivains. Elle ne se démentira jamais et ne s’achèvera qu’à la mort de Jean Tharaud puis de Jérôme. Elle se manifestera par de longs dimanches passés entre amis connus ou inconnus, d’abord à Neuilly-sur-Seine puis plus tard à Versailles. J.-C. F.■Photo archives communales de Saint-Junien.
Réalisé en collaboration avec la société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-Juniensociété des Vieilles PierresRédaction :18, Paul Eluard – 87200 SAINT JUNIENFrank BERNARD – David ChAPUT – Pierre EBERhARTThierry GRANET – Jean-René PASCAUD.• Imprimerie LAPREL – LIMOGES.Le Chercheur d’OrLe Chercheur d’Orest consultable en ligne à l’adresse : http://gantier.jimdo.com/la version papier est disponible aux archives municipales et à la médiathèque. N° ISSN 2117-8879Pour tout renseignement : tél. 05 55 02 30 69 – courriel : socvp@orange.frPierres d’autelLes activités de la sociétédes Vieilles PierresDeux PieRRes similaires avaient été aussi recueillies en 1970 dans un placard de la sacristie de la même chapelle. Malgré leur mauvais état, il est bon de les signaler.Incomplète, la première est en ardoise, mesurant actuellement 39 cm de hauteur et 14,5 à 23,5 cm de largeur, pour 1 cm d’épaisseur. Intacte, elle devait constituer un carré de 39 cm de côté. Aux deux angles subsistants et au centre, est gravée une croix de consécration pattée. Celle du milieu a d’abord été amorcée, avant d’être reprise avec un léger décalage.A la seconde pierre, brisée, il manque deux angles. Elle est en beau marbre veiné rose de 31 x 30 cm et 3,2 cm d’épaisseur, et les cinq croix pattées y sont bien marquées et très élégantes. Les deux pierres ne comportent aucune inscription, et leur autre face est sans décor.Ces petits éléments lapidaires sont fréquents dans les églises. Le plus souvent encastrés dans la table d’un autel, ils recouvrent les reliques qu’il renferme. Ceux présentés ici peuvent dater du XVIIe ou du XVIIIe siècle, et provenir de la chapelle du cimetière, lieu de leur récupération. Il est difficile d’en dire plus.Les deux pierres ont été remises au service du Patrimoine de la ville de Saint-Junien.P. E.En 1968, le déblaiement du caveau de Saint-Guignefort au cimetière de Saint-Junien avait livré les fragments d’une pierre d’autel en schiste ardoisier. Placés alors dans la tribune de la chapelle supérieure, ils ont malheureusement disparu depuis. Il en reste une photographie, publiée en 2011 dans notre Dossier du Chercheur d’Or n°3, page 39.Vous pourrez y lire la traduction intégrale du texte latin de cette histoire de l’Eglise et du chapitre de Saint-Junien, des origines à 1316. Le Dossier est en vente à Saint-Junien, à la Librairie A propos et à la Maison de la presse, rue Lucien-Dumas.Novembre a vu aussi la présentation de la conférence sur l’histoire de la papeterie à Saint-Junien. Quatre-vingts personnes sont venues au Ciné-Bourse écouter les quatre intervenants. Les communications feront l’objet d’une publication dans le cadre du Cahier d’IMPACT n°19, au début de l’année 2013