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N° 55septembre 2014Le Chercheur d’OrSupplément à la« Nouvelle Abeille de Saint-Junien »n° 1190 du 27 septembre 2014. Ne peut être vendu séparément.Un Blény inéditCe tableau de Jacques Blény, daté de 1956, ne ressemble en rien à ce que nous connaissons de sa production. Blény était un peintre paysagiste dont la facture, à partir de 1955, tendait vers l’abstraction. Ici, il nous offre une scène où évoluent six sirènes, au dessin fin et précis, qui s’effacent presque dans l’univers où elles évoluent. Le ton sombre du tableau dépeint les abysses telles que les imaginait l’artiste, seule la source lumineuse en haut à gauche éclaire cet univers intemporel et surréaliste, sans toutefois nous permettre de percer le mystère de cette composition. Il est légitime de penser qu’ici, Blény s’est livré à un essai, une recherche, essayant des coloris et une composition qui ne lui sont pas habituels. Ce tableau exécuté quatre avant sa mort n’a, à notre connaissance, pas d’équivalent dans son œuvre. Peut-être préfigure-t-il une voie que le peintre avait un temps songé à explorer ! Thierry Granet.> Jacques Blény (1925-1960), huile sur panneau, 40 x 27 cm, 1956.en novembre• Hommage à Louis Codet : Organisé par Les Amitiés de Saint-Junien, le 10 novembre . à 17h 30, inauguration d’une plaque commémorative sur la maison familiale, rue Louis-Codet à 20h 30, conférence sur la vie et l’œuvre de Louis Codet, par Florence Bourgoin-Lacour, petite nièce de l’écrivain, Salle des fêtes. • Du 8 au 16 novembre, exposition Louis Codet, Maison des Consuls.• Parution de la suite de l’histoire du rugby à Saint-Junien, 100 + 10 ans de passion ovale entre Vienne et Glane.> Habitants du quartier de Chantemerle, à Saint-Junien en 1915.(Collection particulière).• 14-18, Saint-Junien dans la Grande Guerre : Numéro spécial de 100 pages, publié dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale, consacré à la vie à Saint-Junien pendant la guerre et aux écrivains saint-juniauds dans la guerre, avec de nombreuses illustrations.dans les mois à venirdans les mois à veniren octobre
Le Chercheur d’Or2 Le CHerCHeur D’Or • N° 55 • OCtObre 2014Plaques commémoratives de la collégiale de Saint-JunienQui sont-ils, que sait-on d’eux ? 4 – Julien Hamel et la « main de Massiges »Lacolline de Massiges (Marne), et son point culminant le Mont Têtu, est un point brûlant en février 1915; les assauts stériles et l’utilisation par les Allemands de mines souterraines y font subir d’énormes pertes aux premières lignes françaises. Dès lors un repli relatif s’impose et l’on se retranche en léger retrait. La colline, truffée de galeries souterraines et d’abris blindés et occupée par des troupes, sinon nombreuses du moins aguerries, va devenir un point de fixation sur cette partie du front. Sa forme caractéristique, faite de promontoires espacés de « ravins », lui donne son nom de « main », car elle affecte la forme d’une main gauche posée sur le sol. Chaque promontoire est donc logiquement appelé « annulaire », « pouce » « index » ou « médius », et chacun d’entre eux est fortifié.En cette fin d’hiver, las de la guerre de position qui, selon l’état-major, mine le moral des troupes françaises, il est décidé qu’une énorme offensive aura lieu, afin de percer le front et relancer la guerre de mouvement. L’attaque est prévue le 8 septembre, puis repoussée au 15 puis au 25 septembre.Le 22 septembre 1100 canons déversent une pluie d’obus destinée à détruire les premières lignes allemandes et les réseaux de barbelés. L’artillerie lourde se concentre sur les batteries allemandes, les nœuds routiers et ferroviaires. Cette préparation va durer trois jours sans discontinuer.Le 25 septembre, à 9h15, les fantassins montent à l’assaut. Parmi les régiments présents, les marsouins du 21e régiment d’infanterie coloniale. C’est dans ce régiment, basé à Paris, qu’œuvre le sergent Julien-Léon-Marie Hamel.Né le 11 juillet 1889, à Lorient (Morbihan), il est le fils de Jean-Baptiste-Victor Hamel (Saint-Junien 1855, Lorient 1921), gantier, et de Joséphine-Armande Quillien (Lorient 1863/1923), lingère. Sous-officier il sert avant la 1re guerre mondiale au Tonkin, avant de rejoindre le front.Ce matin du 25 septembre, le régiment a pour mission de s’emparer, sur la main de Massiges, de la côte 191. Il s’élance mais très vite s’aperçoit que le martèlement des canons a été notoirement insuffisant pour faire taire des mitrailleuses très bien cachées et positionnées. Les pertes sont sévères et l’on doit se battre à la grenade, et si la côte 191 est prise, c’est au prix de nombreux morts, et grâce à l’arrivée de renforts. Le bilan est lourd, 35 officiers et plus de 1600 hommes manquent à l’appel : Julien Hamel est deceux-là. Les « doigts » de la « main » sont investis, puis petit à petit la colline entière, en grande partie par les régiments coloniaux, omniprésents dans ce secteur. D’un point de vue global, cette offensive, dite seconde bataille de Champagne, n’aura été qu’un demi-succès, et si le front a ponctuellement reculé de 3 à 5 km, il aura été impossible de le percer, malgré la mort de près de 28000 hommes. Il faudra attendre l’offensive franco-américaine de 1918 pour s’assurer définitivement du secteur.Julien Hamel est inscrit sur la plaque de notre Collégiale, car pour d’obscures raisons familiales, c’est au 6, de la rue Saler (actuelle rue J.-Jacques Rousseau), qu’il s’était fait domicilier, chez sa tante Amélie Hamel, et c’est à cette adresse que M. Merle, maire, est venu annoncer le décès.L’endroit où repose sa dépouille mortelle est inconnu : anonyme dans un cimetière militaire ou enseveli au bout des « doigts », nul ne le sait.Mais gardons espoir, depuis 2012 sept corps de poilus ont été découverts à Massiges, le dernier identifié l’a été en juillet 2013. Peut-être, un jour, Julien reviendra-t-il à Saint-Junien, et son nom sur la plaque ne serait plus la seule trace visible de son destin…David Chaput CENTENAIREDELAGRANDEGUERREPlaques commémoratives de la collégiale de Saint-Junien. Qui sont-ils, que sait-on d’eux ? 4 – Julien Hamel et la « main de Massiges »La colline de Massiges (Marne), et son point culminant le Mont Têtu, est un point brûlant en février 1915; les assauts stériles et l’utilisation par les Allemands de mines souterraines y font subir d’énormes pertes aux premières lignes fran-çaises. Dès lors un repli relatif s’impose et l’on se retranche en léger retrait. La colline, truffée de galeries souterraines et d’abris blindés et occupée par des troupes, sinon nombreuses du moins aguerries, va devenir un point de fixation sur cette partie du front. Sa forme caractéristique, faite de promontoires espacés de « ravins », lui donne son nom de « main », car elle affecte la forme d’une main gauche posée sur le sol. Chaque promontoire est donc logiquement appe-lé « annulaire », « pouce » « index » ou « médius », et chacun d’entre eux est fortifié. En cette fin d’hiver, las de la guerre de position qui, selon l’état-major, mine le moral des troupes françaises, il est décidé qu’une énorme offensive aura lieu, afin de percer le front et relancer la guerre de mouvement. L’attaque est prévue le 8 septembre, puis repoussée au 15 puis au 25 septembre. Le 22 septembre 1100 canons déversent une pluie d’obus destinée à détruire les premières lignes allemandes et les réseaux de barbe-lés. L’artillerie lourde se concentre sur les batteries allemandes, les nœuds routiers et ferroviaires. Cette préparation va durer trois jours sans discontinuer. Le 25 septembre à 9h15, les fantassins montent à l’assaut. Parmi les régiments présents, les marsouins du 21e régiment d’infanterie coloniale. C’est dans ce régiment, basé à Paris, qu’œuvre le ser-gent Julien Léon Marie Hamel. Né le 11 juillet 1889 à Lorient (Morbihan), il est le fils de Jean Baptiste Victor Hamel (Saint-Junien 1855, Lorient 1921), gantier, et de Joséphine Armande Quillien (Lorient 1863/1923), lingère. Sous-officier il sert avant la 1ère guerre mondiale au Tonkin, avant de rejoindre le front. Ce matin du 25 septembre, le régiment a pour mission de s’empa-rer, sur la main de Massiges, de la côte 191. Il s’élance mais très vite s’aperçoit que le martèlement des canons a été notoirement insuffisant pour faire taire des mitrailleuses très bien cachées et positionnées. Les pertes sont sévères et l’on doit se battre à la gre-nade, et si la côte 191 est prise, c’est au prix de nombreux morts, et grâce à l’arrivée de renforts. Le bilan est lourd, 35 officiers et plus de 1600 hommes manquent à l’appel : Julien Hamel est de ceux-là. Les « doigts » de la « main » sont investis, puis petit à petit la col-line entière, en grande partie par les régiments coloniaux, omni-présents dans ce secteur. D’un point de vue global, cette offensive, dite seconde bataille de Champagne, n’aura été qu’un demi-succès, et si le front a ponctuellement reculé de 3 à 5 km, il aura été impossible de le percer, malgré la mort de près de 28 000 hommes. Il faudra attendre l’offensive franco-américaine de 1918 pour s’assurer définitivement du secteur. Julien Hamel est inscrit sur la plaque de notre Collégiale, car pour d’obscures raisons familiales, c’est au 6 de la rue Saler (actuelle rue J-Jacques Rousseau), qu’il s’était fait domicilier, chez sa tante Amélie Hamel, et c’est à cette adresse que M. Merle, maire, est venu annoncer le décès. L’endroit où repose sa dépouille mortelle est inconnu : anonyme dans un cimetière militaire ou enseveli au bout des « doigts », nul ne le sait. Mais gardons espoir, depuis 2012 sept corps de poilus ont été découverts à Massiges, le dernier identifié l’a été en juil-let 2013. Peut-être, un jour, Julien reviendra-t-il à Saint-Junien, et son nom sur la plaque ne serait plus la seule trace visible de son destin…David Chaput
N°55Le CHerCHeur D’Or • N° 55 • OCtObre 2014 3une archive insolitesur le chapitre de Saint-JunienL’éCriture est belle et sûre, les lignes parfaitement droites, les pages sont margées et justifiées à gauche et à droite. Les titres des chapitres, comme les intertitres, sont particulièrement soignés. Plusieurs segments de texte sont soulignés à la main pour l’importance que le scripteur universitaire leur attribue.L’auteur – mais est-il réellement le scribe lui-même ? – en est Messire Joseph de Baccalan, chevalier, Conseiller au Parlement de Bordeaux, élevé à un grade universitaire, c’est le sens du terme « graduez ». Le premier chapitre, page 11 (cf. infra), vient justement à point expliciter le titre de ce recueil d’usages de droit canonique, conformes à la jurisprudence du Royaume, que l’on peut lire dans la page titre encadrée, ci-dessous. En fait, ce traité rappelle les conditions d’accession à différents titres, bénéfices et privilèges (les « indults ») selon le niveau de formation reçue par une personne ou une communauté de personnes, ecclésiastiques de haut parage, dans le cadre de l’Église gallicane en France, c’est-à-dire largement autonome par rapport au pouvoir de Rome, réduit au spirituel, mais écarté du temporel.Rédigé en 1752, ce document que rien de l’extérieur, à première vue, ne distingue d’un ouvrage ancien, est en fait un fort volume entièrement manuscrit, à l’encre noire. > Relié cuir, avec au dos cinq nervures et une décoration un peu passée de fleurons à l’or fin, un recueil de 227 pages manuscrites et numérotées, suivi d’une autre partie de 117 pages, elles aussi manuscrites et numérotées, mérite attention, même si, il est vrai, Saint-Junien n’y occupe que très peu de place, toutefois suffisamment pour satisfaire le plus curieux des chercheurs d’or.La lecture détaillée offre une bonne surprise, puisqu’une toute petite place est réservée page 214 au Chapitre de Saint-Junien. Qu’on en juge par le relevé des droits, exprimés ici en livres et en sols, la monnaie de l’époque, que versent les récipiendaires pour une charge déterminée, parfois de courte durée (un ou deux ans !).Sans les énumérer toutes, remarquons tout de même le joueur de « serpent », l’instrument privilégié d’accompagnement des choeurs, pour toute la liturgie ; ou encore le « marguillier » qui tenait les registres capitulaires et secondait le sacristain dans ses tâches. Le « bedeau »était, lui, chargé de maintenir le bon ordre dans les églises, pendant les offices. Il précédait le clergé pendant les quêtes et les processions, sa canne surmontée d’une masse symbolisant son pouvoir. Quant au terme de « buffator » qui fleure bon la langue occitane, il est explicité en « valet d’orgue », chargé d’actionner avec ses bras le soufflet manuel pour alimenter en air le puissant instrument.Enfin précisons que les demi chanoines (demi canonicats), sont des auxiliaires recrutés par les chanoines (canonicats), pour les seconder et les soulager dans le chant et les différents offices religieux. Michel Valière
Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienSociété des Vieilles PierresRédaction :Frank BERNARDN°ISSN 2117-8879• Imprimerie LAPREL – LIMOGES.Le Chercheur d’OrLe Chercheur d’Orest consultable en ligne à l’adresse : http://gantier.jimdo.com/La version papier est disponible gratuitement aux archives municipales, à la médiathèque de Saint-Junien et à l’office du tourisme.Pour tout renseignement : Tél. 05 55 02 30 69 – Courriel : socvp@orange.frcartes postalesd’ici …ou d’ailleurs« miss piquette »ELLe porte comme légende le Teinturier et elle constitue une série de quatre cartes intitulées L’Industrie Française, Saint-Junien – La Ganterie, avec le Mégissier, le Palissonneur et le Plongeur. Tout le monde était persuadé que les photographies avaient été prises dans une usine de Saint-Junien au début du XXe siècle. D’autant plus qu’au dos des cartes, le nom du photographe, Teilliet de Lyon, confirmait une certaine attache avec Saint-Junien, pour cette série éditée spécialement pour la maison Villoutreix. En effet un frère de notre artiste local Jean Teilliet était photographe professionnel dans la région lyonnaise.Mais voilà, il existe également la même série pour Grenoble !Nous ne pouvons rien conclure, les photos sont peut-être prises à Saint-Junien, à Lyon ou Grenoble, villes de ganterie, et deviennent passe-partout avec cette découverte. On peut s’attendre à trouver une autre série pour une autre ville. Elles restent quand-même incontournables dans une collection de cartes postales anciennes de Saint-Junien et sont toujours très recherchées.Jean-René PascaudLes collectionneurs la connaissent bien, cette carte postale.A Saint-Junien comme dans toute la région, les bals du dimanche constituent alors la principale distraction. Organisés par les associations, les comités de quartier ou les restaurants, associés aux fêtes et aux frairies, ils sont annoncés chaque semaine dans les colonnes de Délivrance, nouveau titre de L’Abeille de Saint-Junien.A partir de mai 1949, paraissent les annonces des bals au pont Notre-Dame, organisés par l’auberge Boulesteix, alias « Chez Piquette ». C’est la salle de la Vienne, « salle sonorisée », qui accueille danseurs et danseuses pour le « Super Grand Bal » en matinée (15 h) et en soirée (21 h). Les orchestres s’appellent les J3, Plaisance-Fox, Landau et son ensemble, ou encore Titi et ses Boys, « l’orchestre entraînant qui affole tout le monde ». La formation locale, très prisée, est l’orchestre Vallet-Pigeon composé d’un banjo, d’un accordéon et d’un violon. Avec lui, le bal commence par une marche, lancée par le refrain :Venez, entrez et vous verrezTrois phénomènes en liberté,De belles filles, de beaux garçons,Avec l’orchestre Vallet-Pigeon.Les bals chez Piquette furent aussi l’occasion de désigner une reine et ses deux dauphines, élues par les danseurs. Pour leur couronnement, quelques jours plus tard, les demoiselles étaient invitées à un repas servi par Adèle ; elles s’habillaient alors en longues robes blanches, empruntant pour l’occasion la robe de mariée d’une cousine ou d’une amie.Jean-Claude Aréna, Frank Bernard