N® 1213 septembre 2003Le chercheur d’OrPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienQUAND LA RÉVOLUTION RÉVOLUTIONNEPOIDS ED.-.MESURES.A R R É T ÉDU PRÉ F ET;D U DÉPARTEMENTDE LA HÀUTE-VIENNE,Q.UJ Jtxt l’époque k laquelle l’ufage des nouveauxPoids S Mejurts , Jem obligatoire dans le- Département,. pu xt Nivofe au 10.Ï JE PRÉFET du Dipanemeai’de U Hiuie-Vienne iVu i’ArrSté des Coafult du ij Bnimiire an 9 , ^uicKiersùne le modo d’exicucion du fyftime décimal du poids& mcfures & qui fixe au j. » Veaoémlaitc dernier, l’époqueà bqueUe ce fyflime devait Cire mis en ufage dans toutela République.L’AnSié dès Confuls du 7 do mCme mois & celu du39 Prairial fuivant i le premier telatif aux fonâioos desPeieurs, Mefureurs & laugeun •,le concernant U vérification & la marque des poids de tneruret.Cet intéressant document d’époque, pieusement conservé dansnos archives, est un arrêté du préfet de la Haute Vienne, daté du 22Nivôse an 10 (14 janvier 1802),qui fixe la date à laquelle le système métrique deviendra obligatoire dans le département : le premier germinal prochain, soit le 22mars 1802.Cet imprimé, signé « Pougeard-Dulimbert », fait suite à la décisionprise par les consuls relative à lamise en usage du système décimal .prévue au 1er vendémiaireprécédent (23 septembre 1801).Cette décision était prise depuis le13 brumaire an 9 (5 octobre1800).On constatera le retard sur la dateinitiale pris par notre département , consécutif au retard d’envoides « mesures-modèles, grovarejel instructions élémentaires,poinçons et instruments nécessaires à la vérification et à la mar-appliquer le présent arrêté, notamment ceux des lieux où il existedes foires et marchés.Rappelons, à l’heure où nous peinons encore souvent à penser eneuros, qu’il était d’usage de payeren livres et deniers, de mesurer leslongueurs en pieds français, toisesvoire aunes ou perches, les distances en lieues commîmes ou lieuespetites , les surfaces en arpents,aunes carrées (de Paris ou desEaux et Forêts!), les volumes entoises cubes, pieds, pouces et lignes cubes, en solives de charpente, en cordes, muids de blé,setiers, boisseaux, litrons, muidsde vin et pintes Enfin lespoids en grains, onces, livres etquintaux, voire tonneaux. Ca c’estune révolution!A noter que cinq ans plus tard Napoléon Bonaparte abolira le calendrier républicain, ce qui, avouonsle, rendra les imprimés officielsbien plus lisibles pour nous .A charge pour les maires de fairePECHE DE GOURMANDISE ?Un document étonnant et cocasse que celui-ci IPrêté par Jean Claude Arénaaux bons soins du« Chercheur d’Or », il s’agit ducouvercle en bois d’une boîtede chocolats (chocolats FA-GALDE, Bayonne), expédiée àla supérieure du couvent duVerbe Incarné, à Saint-Junien.L’adresse y est marquée àl’encre (à la plume!) au dessus de la marque du fabricant. Malheureusement fortpâlie, cette inscription ne ressort que très peu à la photographie. Il y est mentionné« Sœur Marie Alphonse néeAnduron, Supérieure au Monastère Du Verbe Incarné, StJunien.A noter que le E de Supérieure a été souligné, ce quiexplique peut être l’erreur deMonastère à la place de Couvent (la mixité n’est pas demise!).Retrouvé dans le grenier desPetites Sœurs des Malades,nous ne connaissons malheureusement pas l’expéditeurde ce fort tentant colis …

De moulins en usines : n°8 LE MOULIN DU CHATELARDDurant trois siècles au moins le moulin bâti sur la Glane aupied du château du Châtelard a été un des pôles économiquesde ce fief; il en était le moulin banal. Ainsi, le 4 août 1518,plusieurs paysans reconnaissent être obligés de « conduire etmoudre leurs grains au moulin du Chastelard, près le pont duGaslet », appartenant au seigneur du Châtelard, damoiselleBerthe Barthon veuve de noble Pierre de Mannat et ses en-&nts. C’est la plus ancienne mention du moulin qui, dès cetteépoque, est localisé par rapport au pont sur la Glane. Ce trèsancien pont, dit du Gaslet, est alors contrôlé par les deux châteaux du Châtelard et de Rochebrune.Le moulin du Châtelard est appelé moulin du Gaslet en octobre 1623 et en mai 1651 lors des hommages rendus àl’évêque de Limoges par les de Mangnac seigneurs du Châtelard. Ceux-ci font exploiter le moulin par des meuniers qui leprennent à bail comme Léonard Dechazeaubenebc fermier en1744. A cette date le moulin possède trois meules, deux pourle seigle et une pour le chanvre.Le destin du moulin reste associé à celui du domaine du Châtelard jusqu’au début du 20ème siècle: en 1763, domaine etmoulin sont vendus par les de Mangnac aux Roulhac deRochebrune qui à leur tour les cèdent aux Surin en 1838. Acette date le moulin est devenu une minoterie équipée de troispaires de meules, deux à la française et une à l’anglaise (lesbâtiments actuels pourraient remonter à cette période). En1938 le moulin sert encore de minoterie (voir en-tête) mais,pour la première fois de son histoire, il a été dissocié du domaine devenu propriété communale en 1934.Au milieu des années quarante, le moulin racheté par AlbertBernard et Jean Dumont est transformé en conserverie (voiren-tête): la roue est conservée, mais l’eau de la Glane sertdésormais à laver et cuire cèpes et légumes. A partir des années cinquante, ce sont les Conserves Lucien BERNARD quipoursuivent l’activité au Châtelard en complément de leur atelier du faubourg Blanqui (voir étiquette).De nos jours l’activité industrielle s’est arrêtée au moulin duChâtelard: le site a retrouvé sa quiétude et son charme dessiècles passés, entre le manoir et le pont sur la Glane, commeinsensible au temps qui passe.Mégisseries, les tableaux d’entreprise et les expositions professionnellesftf^^En-tête de la minoterie du Chatelard en 193S.£ej ^oniezi^eJ (Ul &hatelat(LBEENARD & DUMONTMOUUN DU CHAmARDSAINT-JUNIEN (K–V-)y.^En tête des conserves du Chatelard en 1948Carte postale édition des nouvelles Galeriesl.u;ci ENJUNIEN IH’J^VirNKElÉtiquette des conserves Lucien BERNARDDe 1880 au début des années 1930, les expositions Industrielles, nationales ou internationales permettent aux entreprises de mettre envaleur leur activité.A Saint-Junlen, deux usines de mégisserie sontà l’honneur de nombreuses fois.Elles sont représentées sur un stand. Ici ellesexposent leur production, vantent la modernitéde leur établissement et les techniques pourtravailler les peaux mégies.Souvent elles confectionnent un tableau fait depeaux de couleurs différentes.Ces représentations du Vavail en tableau semblent abandonnées vers 1910.Extrait de la Halle aux cuirs N ’37 du 13 septembre 1908, concernant la maison Dessalaset Fils à l’exposition franco-britannique de1908:• dans la vitrine de cette ma/son, nous voyonsun tableau à l’aquarelle qui représente sonImportante usine des Sellles, sur la Vienne,tableau entouré de torsades de peau Jauneclaire serrées dans des anneaux de peau mégissée blanche, et flanqué à gauche et à droitede grands champs de peau plissée égalementblanche. En haut un médallller, et sur les côtésdes petits tableaux graphiques de l’Importancede la ma/son.Ces tableaux graphiques se détachent sur deI la peau blanche entourée de colonnades grecques. en peau noire, et d’un grand encadre-ment en peaux de couleur brune, retenues pardes choux de peau Planche, belge, brune etc..De petites étiquettes discrètes Indiquent lesprovenances des peaux de tous les pays dumonde.Dans la tablette, des champs de laines diverses. blanches, noires et grises.Nous avons noté sur toutes les peaux présentées une grande flnesse de grains, de bellescouleurs pures, et d’une grande perfection defybrfcatlon. •En 1900, M.Desselas était membre du Jury; horsconcours à Liège en 1905 ainsi qu’à Milan en1906.La mégisserie Dumas et Raymond n’est pas enreste :Trois récompenses lui sont attribuées à Paris,en 1878 elle obtient une mention d’honneur, en1879 une médaille d’or, ainsi qu’en 1889. En1896 elle décroche un grand prix à Rouen. Desrécompenses internationales également : en1891 un grand prix à Moscou, en 1894 un diplôme d’honneur à Anvers, et en 1897 un ^ndprix à Bruxelles. Hors concours pour l’ExpositionUniverselle de Paris en 1900, elle sera membredu jury.Nous avons eu la chance de retrouver un tableau d’exposition de cette entreprise, maisnous ne savons malheureusement pas pourquelle occasion il a été utilisé.’UNE SAINTE ANNEA L’AUTRELa Statue que nous vous présentons ci-contre représente Ste AnneInstruisant la Vierge.Elle est en calcaire du XVè siècle,de même facture que les statuescomposant > le petit paradis > de lacollégiale de Saint-Junien. Elle présente des traces de polychromienotamment dans les replis dumanteau de la Vierge mais son séjour prolongé dans un jardin soumis aux Intempéries a eu raison deses couleurs. Cette statue provientde la Collégiale et faisait partie del’ensemble de celles toujours visibles en ces lieux. Elle fût retirée auXlXè siècle lorsqu’un généreux donateur offrit à la paroisse une statue en plâtre reproduisant lamême Ste Anne Instruisant laVierge. Il était de coutume alorsque le donateur « reçoive •l’ancienne statue.Nous pouvons aujourd’hui encoreadmirer dans la collégiale cetteremplaçante de la statue du XVèsiècle.C’est par chance que nous avonssauvé roriginale qui était depuisplus d’un siècle remisée dans unjardin. Le dernier propriétaire aaccepté, il faut l’en remercier, de lamettre en dépôt chez un de nosmembres. Cette statue est appeléeâ être un jour exposée à nouveaudans la Collégiale, dès que lesconditions du retour de toutes lesstatues qui comme elle, au gré deshasards de l’Histoire, se sont trouvées déposées chez des particuliers, seront réunies.En effet depuis plusieurs décennies, différentes statues appartenant au patrimoine de la Collégialeont dû, pour être sauvées d’un désastre certain, être retirées de l’église et sont aujourd’hui toujoursen dépôt ici ou là.Nous devrons dans l’avenir, deconcert avec les autorités compétentes, définir les modalités de leurretour dans notre église.Ces statues font partie du patrimoine commun à tous les salnts-juniauds, leur retour se fera pour leplaisir de tous.Les deux statues de Sainte Anne,A gauche la plus récente, exposée dans la Collégiale.

Le cherclieur d’ojr *-P’ ublication de la Société des Vieilles PierresPour lapromotion du patrimoine dupcr^s de Saint-JunienRÉDACTION IFbg Liebknecht 87200 SAINTJUNIENFranck Bernard / David Chaput/ PierreEberhart/ Eric Fougeras / Thierry Granet/ JeanRené Pascaud / Alain MaingaudSociété des Vieilles Pierressiège social : mairie de Saint JunienTrois générations de Roulhac de Rochebrune seulement ontpossédé le Châtelard, mais c’est celte famille qui a donnéau site l’aspect qu’il a conservé jusqu’à nos jours.1 – Jean-Etienne Roulhac de Traschaussade:C’est lui qui achète en 1763 les  » fiefe et seigneuries duChastelard, Rochebrune, Bagnac et Voultes de Saugon » àFrançois Regnauld, chevalier, seigneur de la Soudière etEtagnac, héritier par sa mère des Mangnac de Rochebrune.Celui-ci emploie les 36 000 livres de la vente à l’achat de laseigneurie de Saint-Mary en Charente.Jean-Etienne Roulhac est issu de la noblesse de robelimougeaude; il habite alors Limoges mais possède la terrede Traschaussade (commune de Peyrilhac), terre qu’ildonne à son fils aîné Joseph lorsque celui-ci se marie en1778. Jean-Etienne a décidé de s’installer au Châtelardmais il doit pour cela effectuer d’importants travaux. Eneffet, le château n’est plus habité par la famille de Mangnacdepuis au moins 1744 et l’état des lieux dressé trois moisaprès l’achat révèle qu’il est quasiment en ruine.Le nouveau propriétaire entreprend de transformer l’antiquechâteau en une maison de plaisance dans le goût del’époque. Les mure sont abattus, les fossés sont comblés etune terrasse est aménagée au sud dans la perspective de lavallée de la Glane. La façade principale du nouveau corpsde logis donne sur cette terrasse; très sobre et régulière,avec pour seul omement un fronton triangulaire, elles’inscrit dans le style de réalisation des Brousseau,architectes limougeauds ( voir photo). L’aménagement d’unparc à l’anglaise autour du site concourt à l’agrément de lademeure et relève de l’engouement pour la nature manifestépar les élites de la fin du XVUIème siècle. Les Roulhacappartiennent à la noblesse éclairée, frange la plusmodeme de ces élites,.2 – Jacques-Christine Roulhac de Rochebrune:n hérite du Châtelard à la mort de son père en 1785 etarrondit son patrimoine par les apports de deux mariagessuccessifs; ce sont les belles années du Châtelard. Il fait enoutre construire à Grandchamp (commune de Saint-Brice),domaine qu’il tient d’un oncle de sa seconde épouse, uneréplique du Châtelard (photo 2). Malgré son appartenanceà la noblesse, il traverse sans trop d’ennuis la périoderévolutionnaire. Devenu maire de Saint-Junien à laRestauration en 1815 il exerce ce mandat jusqu’à sa morten 1826: homme instruit et soucieux du bien public, il doteLE CHATELARD(3) :de 1763 à 1826, les Roiilhnc de Rochebrune, rénovateurs du Cliatelard-• r-.lh–‘- . < i; rh.r’Vue actuelle de la façade du Châtelardla ville d’un règlement de police, d’une école mutuelle et d’uncorps de sapeurs-pompiers. II est aussi fabricant de papier aumoulin de Rochebrune sur la Glane.3 – Joseph-Gaston Roulhac de Rochebrune:Fils aîné et héritier du Châtelard, il quitte Saint-Junien pourAngoulême en 1827, mais fait de mauvaises afïàires et doitvendre ses propriétés en 1838. Le domaine du Châtelard estvendu aux Surin, le moulin à papier à Etienne Baignol. Lenom des Roulhac de Rochebrune existe encore de nos jours..Vue actuelle de la façade de Grandchamp