N® 1420 mars2004P’ ublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienPLANTATIONS A SAINT-JUNIENLa presse locale a relaté la plantation, le 16 janvier dernier, d’un ginkgo biloba,quatrième des arbres de cette espèce offerts par le Lion’s Club de Saint-Junien à laVille.Cette espèce non régionale, c’est le moins que l’on puisse dire, est originaire deChine, introduite en Europe en 1710.Apparu il y a 160 millions d’années, le ginkgo compte parmi les plus vieux arbresde la planète. Il appartient aux gymnospermes, tout comme les conifères, et doit sonnom de biloba aux deux lobes qui composent ses feuille. Et il doit le surnom d’arbre aux quarante écus à son prix élevé au XVIIIè siècle.Véritable fossile vivant, le ginkgo est doué d’une résistance exceptionnelle, qui luia permis de survivre à la bombe d’Hiroshima. Les ginkgos sont sexués, et les femelles produisent des fruits de la grosseur d’une noix. Tombés au sol, ces fruits dégagent une odeur désagréable. Sans être sexiste, souhaitons que les arbres de Saint-Jxmien soient des messieurs …A l’automne, le ginkgo pare ses feuilles d’une somptueuse couleur jaune d’or, quilui fait tout pardonner. Sans être très répandu jadis, il a orné bien des parcs degrandes propriétés au XlXè siècle. Qu’en est il à Saint-Junien et dans les environs ?Pour le bicentenaire de 1989, certains Conseils Généraux en avaient offerts auxcommune de leur département. La croissance de ces arbres est lente, pour atteindreune hauteiu de près de 30 mètres. Nos petits-enfants verront peut-être les ginkgosde 2004 rivaliser avec les tilleuls argentés du champ de foire, le long du boulevardBrossolette.En 1969, des savants allemands passant par Saint-Sulpice-Laurière, découvrirentdouze ginkgos plantés dans la gare. Il n’en fallut pas plus pour envisager un remède au rhume de cerveau, remède que 1^ Japonais connaissent déjà. Mais il apparaît que les décoctions à partir de ses feuilles ne sont pas sans danger.Donc, pour le ginkgo, regarder, admirer, mais ne pas consommer ….Feuille etfruit, dessin Robert LecourtP.E.ARCHEOLOGIE SAINT-JUNIAUDEDeux séries de sondages ont été menées à Saint-Junien, en octobre 2003, par les archéologuesde l’INRAP. H s’agissmt d’évaluer le potentiel archéologique de deux zones sensibles en centre ville, avant travaux;- près de la Collégale, à l’arrière de la grange Janvier, 4 tranchées avaient pour but de repérer des traces de l’ancien cloître.- rue des Binlaudes, avant le réaménagement du quartier, les fouilleurs étaient à la recherchede traces archéologiques près de l’ancienne église Saint-Pierre.Les résultats sont plutôt décevants. Aucune trace directe du cloître dont le sol pourrait avoirété décaissé dès la fin du Moyen Age et seulement quelques modestes indices d’occupation(fosses avec tessons) des 14 / 15è siècles rue des Binlaudes.Le sol de notre ville ne conserverait-il donc pas de trace de son passé ? Nous ne le croyonspas. L’archéolo^e est faite plus de surprises que de certitudes; soyons attentifs, des découvertes majeures surgissent parfois à la feveur des plus modestes travaux.F.B.

Le Chercheur d’OiDE LA COUPE DU GANT A LA FRAPPE DE LA MONNAIEAu début du XKème siècle, la monnaie était frappée à l’aide degrosses presses à balancier.Nous savons aussi qu’en ganterie, avec l’apparition de la fente mécanique et de la main de fer (1), on utilisait une presse dite « fente àbalancier » pour couper les gants.Si nous les comparons, nous voyons que ces deux machines sont pratiquement identiques. La seule différence est la robustesse plus importante de la machine à frapper la monnaie qui comporte une visplus grosse, et un balancier plus lourd.On peut imaginer qu’un gantier mal intentionné soit tenté de frapperde la feusse monnaie. Nous ne sommes peut-être pas loin de la réalité quand on voit la réglementation et les autorisations qu’il fellait augantier pour détenir et employer dans son atelier cette presse.D devait pour cela friire une demande à la Préfecture, qui en demandait l’avis à monsieur le directeur des Monnaies. L’attribution d’unetelle presse n’était effective que pour « un balancier actionné parune vis de 75 mm. ».(2) La force ainsi déployée était suffisante pourcouper les gants, mais restait insuffisante pour frapper du métal.De mars 1908 à septembre 1919, le sous-préfet de Rochechouart aenvoyé aux gantiers de la ville une lettre leur demandant de se mettreen conformité avec la loi «… autorisant les fabricants de gants à détenir et à employer un appareil susceptible d’être utilisé dans lafabrication de monnaies. »(3)En 1911, vin0 de nos entreprises de ganterie possédment une presseà fendre en totale lé^timité (4). Nous pouvons croire que ces ganteries étaient les seules à détenir ce genre de matériel. Les autres, certainement des entreprises plus modestes, continuaient à fendre lesgants à l’aide d’un « cr^aud ».(5)La détention de cette presse était réglementée par une loi du 29 mars1904 (6), loi remplaçant un arrêté des Consuls du 3 germinal an DC(7).« …il est interdit d’employer ou de détenir, à moins d’y avoir étépréalablement autorisé, des machines, appareils ou instruments susceptibles d’être utilisés dans la fabrication des monnaies …»Cette loi punit le propriétaire de la presse, pour détention irrégulière, ou sans autorisation, d’une amende allant de 16f à lOOOf indépendamment de la confiscation de l’outil.Un déCTet datant du premier septembre 1906, modifie plus précisément la loi en nommant les types d’appareils concernés (8) :’••• ; .’.IlliiUiiirirr du \ \U’ airrlrC. .M.ao. l’ARISHôtel dcit Monnnlen« Article 1er : les machines, appareils et instruments auxquels s’applique le régime sont les suivants :- les presses_ monétaires et les marteaux-moutons- les balanciers et autres appareils à vis travaillant par le choc dontla vis a un diamètre inférieur à 200 mm et supérieur à 20 mm. »Nous voyons que les presses utilisées par nos gantiers entraient dansces mesures avec leur vis de 75 mm.Le déplacement de l’atelier et de la presse faisait l’objet d’une déclaration à la Préfecture pour le suivi de cet instrument. On voulait enconnaître le lieu d’utilisation en toute circonstance.Après son installation, la presse était soumise au contrôle de monsieur le Vérificateur des Poids et Mesures et de monsieur le directeurdes Monnaies, qui pouvaient venir sur place pour vérifier la cohérence entre le matériel déclaré par le constructeur et celui utilisé parle gantier.H semble que depuis l’invention de la presse et son application localeà la ganterie (9), Saint-Junien n’ ait pas été reconnue pour sa production de fausse monnaie, mais seulement pour sa fabrication de gants IJ.R.P.1) Inventioa du Grenoblois Xavier Jouvin qui déposa le premier brevet d’un enqnrte-piècesdit « main de fer » le 21 février 1834 – Revue Ganterie N°6 juin 19302) Autorisation donnée à Jean Restoin ^tier rue des Mandarines le 23/12/1925 — documentpeiscnnel.3) Archives municipales de Saint-Junien 2J234) Liste des entreprises autorisées, A.M. 2J235) Petite presse de moindre puissance fonctionnani avec un levieré) Bulletin des lois 19047) Bulletin des lois An IX8) Bulletin des lois 19069) On peut estimer l’utiUsalicm de la presse à St-Junien vers 1850.&DE MOULINS EN USINESPresse à monnaie du XVIIè siècleFaite de ganterieLa construction de cette mégisserie est entreprise par LéonardBraud en 1914, mais interrompuepar la guerre et achevée seulementen 1920. En 1922 et 1923,Léonard Braud l’exploite en association avec les frères Lagardesous la raison sociale Lagardefrères Braud et Cie. Après leur séparation, l’entreprise devient lesEts BRAUD.A la fin des années 20, LéonardBraud développe ses activités; ilajoute la ganterie à la mégisserieavec la création du gant Deslys qui devient laplus grande ganterie de Saint-Junien dans lesannées trente. En 1937, après la feillite de lamégisserie Dumas & Raymond (usine duGoth), Braud s’associe avec d’anciens employés de cette entreprise (Les frères Fleurât,Martial Peyrot le comptable) pour fonder unesociété ouvrière de production anonyme àcapital et personnel variable sous la dénomination A LA FOURMI DE SAINT-JUNIEN.Léonard Braud apporte à la société (ou loue?)sa mégisserie qui prend alors le nom d’usinede la Fourmi. Il semble que l’entente entre lesassociés n’ait guère duré.Vers 1955, Léonard Braud vend la Fourmiaux Etablissements LEGER d’Isle; elle est rachetée, vers 1980, par la mégisserie GA-MAURY de Saint-Junien qui l’exploite jusqu’àla fin des années 90. Elle devient alors la propriété de la mégisserie COLOMBIER quireprend les actifs de Gamaury pour fonderGAMCUIR.L’entreprise Colombier qui n’a pas l’utilité decette mégisserie demeurée très archaïque etqui en mesure l’intérêt sur le plan patrimonialpropose alors à la commune de St-Junien del’acquérir (à un prk modeste) pour y créer unmusée de la mégisserie. La commune malheureusement ne donne pas suite et les bâti-8 :L’USINE DE LA FOURMI N° 22 sur le planVue récente (avant tempête)uu. Q| 03)liSlNF iK- SAlNT-jUNlKNPublicité Braud, 1924, revue « Ganterie »MÉGISSERIE A EWrOXSobctc CwrVÛMKt Omncfe dir Pradulon Ik C*|Ma] H Ppionitl vanaUsiS .A ‘ X – a C iN 1 E111.1 fTK- V a K)Factnro K» 7 ^0En-tête de lafourmi, 1952ments non entretenus se dégradent vite, notamment à la suite dela tempête de janvier 2000. L’usine vient d’être vendue (été2003) à des acquéreurs anglais.F.B.

F;. Le ehepcheup d’opP » ublication de la Société des Vttilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienQUELQUES ŒUVRES DE JACQUES BLENYRÉDACTION IFbg Liebknecht87200SAINTJUNIENFranck Bernard / David Chaput/ Pierre Eberhart/ EricFougeras / Thierry Granet / Jean René Pascaud / AlainMingaudSociété des Vieilles Pierressiège social : mairie de Saint JunlenEn avril 1954 l’éditeur parisien AlbertGUILLOT sortait, dans sa collectiondes œuvres de Georges Duhamel, « lanuit d’orage ». C ‘était le vingt-sixièmevolume, sur vingt-huit, de cette collection, reprenant un titre paru en 1928.Cette nouvelle édition se présente avecchemise d’emboîtage, tirée sur papierpur chiffon du Marais, filigrané spécialement à la signature de Georges Duhamel. L’ouvrafe rst illustré de vingt-deuxgravures sur bois par Roger BOYER,d’après des compositions originales deJacques BLENY. Il est tiré à 1850exemplaires, d’aspect élégant.Né à Saint-Junien le 20 septembre1925, le peintre Jacques Blény devaitdisparaître le 5 septembre 1960, dansun accident de la route, à Cieux.Sa production de grande qualité, reconnue et appréciée, lui a donné une notoriété posthume , qui honore l’artiste etrejaillit sur sa ville natale.Saint-Junien, où une rue Jacques Blényexiste depuis 1974, lui a rendu hommage en 1994 par une exposition dueaux Amitiés et à la Municipalité.Et puisqu’il est question de Georges du-hamel (1884 / 1966), membre de l’Académie française, rappelons que c’est luiqui y reçut, le 18 janvier 1940, JérômeTharaud, né le 18 mai 1874, à Saint-Junien…Saint-Junien, pépinière de célébrités ….D.C P.E