21Mars 2006Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienMERVEILLESDE LA NATURE(iiinir^s mi iivur i/u^ivmsLnrnRrsKUCUNC. AllUAM’ kl V », tsafKU.MADAME DE SAINT-JUNIENLes Merveilles de la nature, ouvrage poru vers1880 à Limoges, est un livre de vulgarisationscientifique bien dans le goût de son époque,cette fin du 19® siècle qui a foi dans la science.L’auteur s’adresse à une petite fille, pour luiexpliquer les volcans, les marées, tes orages,les comètes … tous ces « effets qui se produisent dans le monde qui nous entoure, effetssouvent si extraordinaires, et qui s’expliquentpourtant d’une manière toute naturelle».Mais c’est l’auteur qui nous intrigue: en effet,c’est une femme férue de science, ce qui estrare pour l’époque. Mais surtout son nom, Mmede Saint-Junien. la rattache à notre ville.Derrière ce pseudonyme se cache sons douteune dame née à Saint-Junien ou y ayant vécu.Coll. TeLE DRAPEAU DE LUCIEN DUMASLe décès le 10 janvier 1883 du docteurFernand Pouliot, député de l’arrondissementde Rochechouart et conseiller général du canton de Saint-Junien, provoque deux électionspartielles. Le 18 février, Jean Codet est éludéputé avec 5 842 voix sur 7 257 votants, etle 11 mars Lucien Dumas devient conseillergénéral de Saint-Junien avec 2 469 voix pour2 577 votants.La victoire éclatante des deux candidatsrépublicains radicaux est célébrée par plusieurs manifestations. Le lundi 12 mars 1883,une foule emmenée par les deux sociétés musicales et les pompiers se rend en cortègechez Lucien Dumas. Après les bouquets et lesdiscours, chacun des deux nouveaux élus reçoit un drapeau tricolore brodé en son honneur. 123 ans plus tard, celui de Lucien Dumasest toujours conservé à Saint-Junien.Coll. JRPALUCIEN DUniA.SCONSEILLER GENERALSES ELECTEURSrnmm

Page 2Le Chercheur d’Or21Page 3UNE ETRANGE INSCRIPTION RUE D’ARSONVALAux n° 2 et 4 de la rue d’Arsonval, derrière une façade touteordinaire, se cache une des plus intéressantes malsons anciennesde Saint-Junien. Elle a conservé une haute tour circulaire au pied delaquelle est enchâssée une pierre sculptée sur laquelle figure ladate 1581, encadrée par les lettres T à gauche et B à droite. Audessous, on peut lire (es lettres TU et EN séparées par un cœur depetite dimension. Au bas de la pierre, on distingue mal l’inscription :peut-être s’agrt-il de 1808 ou des dates 1808 ou 1868, quiconfirme l’âge récent de cette pierre, taillée probablement au19ème siècle.Il était d’usage d’encadrer la date de construction d’un édificepar les initiales de son propriétaire. Cependant elles ne correspondent ici à aucun propriétaire connu. Cette inscription est à rapprocher d’une mention du fonds Codet de Boisse (aux archives départementales de la Haute-Vienne) qui signale une maison noble ayantappartenu aux Lamy de Montvalller et dont la tourelle porte au-dessus de l’entrée la date de 1531 (mauvaise lecture de 1581?).Cette identification est confirmée par le plan Collin daté de 1655(photo 2) qui nous présente l’édifice comme étant la propriété deFrançois Lamy de Mazièras, consul de la ville de 1650 à 1652. CeFrançois Lamy est dit sieur de Mazièras et de Montvalller, à causede son fief noble de Montvalller (Fonds Codet de Boisse, cartonN’S). Le nom de Montvalller a d’ailleurs été donné à la partie bassede la rue d’Arsonval.Le plan Collin nous présente le bâtiment surmonté d’unetour carrée (aujourd’hui détruite), la tour ronde au pied delaquelle se trouve un puits ainsi qu’une cour. Au nord, lesJardins. L’entrée devait se faire par le sud (rue Louis Codet),celle-ci semblait être surmontée de la statue d’une Viergeportant l’enfant. Malheureusement la partie sud du bâtiment semble avoir été démolle, puis reconstruite au 19èmesiècle par le propriétaire de l’époque, le commissaire depolice François Maublanc. Une pierre porte pour inscriptionsur le mur sud de ces bâtiments la date de 1821.La présence de cette ancienne maison, d’éléments demurailles et d’une tour (boulevard de la République) font lagrande valeur historique et architecturale de ce quartier,autrefois appelé quartier Saint-Pierre en raison de l’églisequi s’y trouvait. EB.-Archives municipalesmflfi., «f.. / nnPhoto 1 La pierre avec son inscription sur trois lignes (photo e.b.).Photo 2 Extrait de la planche XXI duPlan Collin.Photo 3 Vue actuelle d’une façadede la maison avec la tour d’escalier(photo E.B.).Photo 4 Vue de la tour dans lesannées trente (doc. j,d.)Les gantiers de Saint-Junien ont souvent recueilli des lauriers lorsdes expositions professionnelles nationales ou internationales. La plusancienne de ces récompenses est la médaille d’orgent obtenue par laganterie Rigaud Frères à l’exposition départementale de l’industrie, àLimoges en 1844.Mais la plus prestigieuse est sans conteste l’oscar du Festival de laCréation Française obtenu par le ôant Eve (rue J. Rigaud) en février1954. Le jury, placé sous la présidence du couturier Christian Dior,récompense un gant créé pour les Calcries Lafayette par la maisonsaint-juniaude. Cette belle distinction, hommage au talent de nos gantiers, est remise à M. Camille Lasvergnos sous la forme d’une élégantestatuette de bronze. fBNOS GANTIERSL’oscar du Festival de la Création Française 1954Mannequin parisien présentant le gant de la maisonCamille Lasvergnas (Gant Eve) récompenséARTISTES D>E SAINT-JUNIEN : ERNEST QUICHAUD. PEINTREJoseph – Ernest QUICHAUD (1852-1934) est issu d’une très ancienne famillede Saint-Junien dont beaucoup de membres furent gantiers. Lui-même fiitlongtemps représentant de commerce avant de terminer sa carrière professionnelle, en 1921, comme directeur de la ganterie Codet-Teillet à Civray (\^ienne).n se retire alors à Saint-Brice dans une maison dont il va entièrement décorerles murs en dormant libre cours à sa passion de la peinture (û fut aussi photographe). Peu de ses œuvres nous sont malheureusement parvenues, mais peut-être en subsiste-t-il au fond de quelques maisons de notre région!Ernest Quichaud à son chevalet, dans son jardinde Saint-Brice (années 20).Le Moulin Brice 1878, fusain d’Ernest Quichaud

lie Chercheur d’OrDE MOULINS EN USINES 12 – LE MOULIN BRICE(n«lOsuriepian)Publication de la Société des Vieilles PierresPour lapromotion dupatrimoine dupays de Saint-JunienREDACTION: 1 Fbg LIebknecht 87200 SAINT-JUNIENEmmanuel Baroulaud/Frank Bernard / David Chaput /Pierre Eberhart / Eric Fougeras/ Thierry Granet/Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresVue actuelledu Moulin Brice(usine Depland)Le site du Moulin Brîcc, à 200 mètres en aval du site Corot, estun des plus agréables de la vallée de la Clane. En été il attire les pro*meneurs amoureux de la rivière, moins nombreux cependant qu’autrefois, au temps des dimanches au bord de l’eau et de la buvette chezChalard. Son charme tient en grande partie à la passerelle qui en-Jambe la Clone, o deux pas de lo vieille écluse. Ce pont existait déjàdans la seconde moitié du 18′ siècle, quand le moulin qui s’appelaitalors moulin Brissou appartenait à une famille de meuniers, les Mar-chadier. On y écrasait le froment (1 meule), le seigle (2 meules) etmême le chanvre.SAtNT-gUNlEN – Uain* r|« PbutrfliMoulin BrJcu sur la GinLe Moulin Brice au début du 20® siècle (carte postale ancienne) : on remarquera la passerelle et la vallée de la Glane encore relativement peu boisée.De nos jours, la fabri-cation des feutres n’occupeplus que les bâtiments lesplus récents. La partie ancienne du Moulin Brice,avec ses antiques machines, est abondonnée. Lestoitures prennent l’eau etles hauts bâtiments degranit sont menacés. Neles laissons pas disparaîtrecar ils font le pittoresquedu site et ils constituentun véritable potentiel dansle cadre d’une mise en valeur touristique de la valléede la Clone. FBL’usine de feutres Deplanddans les années trente(photographie Lafontan