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Le Chercheur d’OrC’en est fini du moulin de Rochebrunel II est parti enfumée, un dimanche matin du mois de juin, après vingtannées de souffrances et d’abandon.Ce n’était plus qu’un squelette décharné, empoisonnépar les ferrailles et autres détritus en tout genre entassés là par le propriétaire. Cette agonie est le résultat del’ignorance et de la bêtise. Comment peut-on laisserdisparaître un tel site? Valeur historique*, qualité del’architecture, cadre exceptionnel (vallée de la Glane),tout était réuni ici pour créer un de ces lieux remarquables qui font la bonne fortune d’un propriétaire, la richesse d’une région et la fierté de ses habitants. Maisen deux décennies tout a été souillé, saccagé, méprisé!Il reste à nous interroger sur ce que nous pouvons faire— associations, élus, citoyens — pour préserver notrepatrimoine, et particulièrement notre patrimoine industriel. Car chaque année voit la disparition d’une usine etla chronique des morts annoncées est encore longue.Le Moulln-Brice, par exemple, ne résistera pas à unnouvel hiver avec sa toiture qui prend l’eau.Dressons un état des lieux, faisons la part de ce qui doit être sauvé et de ce qu’on ne peut empêcher de disparaître, rassemblons lesénergies et les idées pour que la préservation de notre patrimoine se conjugue avec nos intérêts et nos besoins. FB* cf’4, décembre 2001, De moulins en usines; 2 – Le moulin de Rochebrune.BUVARDS PUBLICITAIRESCes synipathiques buvards ont servi de réclame à la fabri– que de biscottes Lyseron installée dans les annéesi soixante, rue Justine Telllet à Saint-Junien ..mes– y
Page 2Le Chercheur d’OrDu papier fabriqué à Saint-Junienau XVII® siècle pour des cartesgéographiques hollandaisesLes archives municipales de Saint-Junien conserventun document extraordinaire de 1655 « l’Estat topogra-phlQue de Jean Collin » qui, en 62 feuilles, est un cadastre stylisé de la ville de Saint-Junien. Ce documentfiscal a été fort bien décrit et étudié Cet article complète les travaux publiés, par l’analyse des filigranes 2des feuilles conduisant à des découvertes inédites !Trois sortes de filigranes sont présents : le lys couronné, les armes de France et de Navarre et le dernier, unATLAS portant le monde, reproduit ci-contre. Ce dernierfiligrane est connu des spécialistes ^ comme étant lefiligrane utilisé exclusivement par une célèbre famillede cartographes hollandais du XVI|e siècle, les Biaeu.Blaeu père publie la première carte du monde après lepremier tour du monde hollandais en 1601. Blaeu filspublie à partir de 1663 un atlas du monde en 12 volumes de 596 cartes. Cette production s’arrêtera brutalement en 1672 à la suite de l’incendie de leur imprimerie à Amsterdam.Ce filigrane ATLAS authentifie l’origine du support papier de chaque carte en éliminant les contrefaçonsplus tardives. Or, jusqu’à présent les spécialistesInitiales associées à ATLASFiligrane : ATLAS portant le Monde {12×20 cm)Archives Municipales de Saint-Junienavaient proposé l’Alsace ou la Suisse comme région de fabrication du papier. Pourtant, en 1990, G.Delage ^ avait notédeux ventes à un marchand flamand, en 1654 et en 1655,de papier ATLAS fabriqué au moulin Jouriaud s à Saint-Junien. la découverte du filigrane ATLAS dans des feuillesdu document fiscal de Jean Collin confirmerait une originelimousine pour le papier des cartes Blaeu, Jean Collinn’ayant pu utiliser que du papier fabriqué localement. Cecine fait que confirmer les relations commerciales intenses defourniture de papier entre le Limousin, l’Angoumois et laHollande au XVII® siècle, activité qui sera mise à mal parl’Edit de Nantes en 1685.Il reste à identifier les initiales HP ou PH, associées à ce filigrane, qui ne correspondent pas à des maîtres papetiersconnus au XVIIe siècle à Saint-Junien I Gérard CoussotClaude Lacorre, L’Etat topographiaue 11655) de Jean Collin et le chapitre de Saint-Junien au XVIIe siècle, sind.Filigrane: marque faite au cours de la fabrication de la feuille de papier et qui est observée par transparence.Les auteurs remercient Joep de Koning et Th. Laurentius pour les informations transmises dans ce domaine.Gabriel Delage, Moulins à papier d’Aneoumois. Périeord et Limousin. Librairie B. Sépulchre, 1991.Moulin à papier disparu aujourd’hui et situé près du gué Giraud.JOURNEE DU PATRIMOINE DE PAYS – DIMANCHE 18 JUIN 2006 – PATRIMOINE AU BORD DE L’EAULa Société des Vieilles Pierres a participé bien entendu aux manifestations de cette journée en bord deVienne en proposant des promenades commentées le long des usines (de Notre-Dame à Saint-Amand), uneexposition (Images de l’industrie à St-Junien 1880—1950) et une conférence à la halle des Seilles.Page 3CINEMA DU PASSE … CINEMA DE L’AVENIRSOCIÉTÉ ANONYMEEMA DE L’AVENIRau CiipiJul du 92.000 Irancs divisé «n 920 Actionsde 100 francs chacuneSIÈGE SOCIAL. A SAINT-JUNIEN^Action de Cent francsl/n Ailnttnl4ira<car :\l’.Action de la société anonyme du Cinéma de l’Avenir (1929) coll. JRPLe cinéma arrive à Saint-Junien en février 1908avec les projections Pathé à la salle des fêtes. Cependant il faut attendre 1914 pour que soit édifiéela première vraie salle de cinéma. On la doit à AlbertDumas, Industriel, mécène et président de la sociétémusicale et sportive L’Avenir de Saint-Junien. Il faitconstruire à ses frais, rue Junien Rigaud, un bâtiment de 800 places avec galerie et scène, pouvantservir aux représentations cinématographiques,théâtrales et musicales.En 1929, Albert Dumas quitte Saint-Junien pourArcachon; l’exploitation de la salie est alors confiée àla Société Anonvme du Cinéma de l’Avenir dont lecapital de 92 000 F est divisé en 920 actions de100 F. Albert Dumas reçoit 800 actions en échangede l’apport du bâtiment à la société, tandis que les120 autres sont souscrites par des Saint-Juniauds.Durant les années 30, la salle de l’Avenir accueille trois ou quatre séances de cinéma par semaine mais aussi bals, tournées théâtrales, concertset banquets. En 193?, la salle de l’Avenir devient leCinéma Capitole et en 1958, le Rio. Reconverti ensupermarché, le cinéma est finalement rasé dans lesannées 80. jRp/ FBARTISTES DE SAINT-JUNIEN : EDMOND BOULANGER (1882-1975)Edmond Boulanger en Corse, vers 1930, avec sonépouse et sa nièce. (Collection particulière)Saint-Junien a vu naître pléthore d’artistes qui sont souvent tombés dansun injuste oubli n’ayant pas, à l’instar d’un Jean Teilliet, tutoyé les sommets de l’art Pourtant la qualité du travail de ces anonymes laisse souventpantois. Edmond Boulanger est de ceux-là.Commerçant de son état, il tenait une boutique de foumrture pour ganterie boulevard Louis Blanc face au cimetière. Artiste dans l’âme, il a laisséquelques belles compositions faisant apparaître une grande maîtrise deson art et une connaissance approfondie de la peinture moderne etcontemporaine. Les plus anciens d’entre nous se souviennent de son magasin sur les murs duquel les clients pouvaient admirer des reproductionsde Picasso ou une composition originale œuvre de cet esthète.Le Journal Délivrance s’est fait l’écho en novembre 1946 d’une expositiond’Edmond Boulanger au magasindes établissements Rivet Frères,rue Jean-Jacques Rousseau, où untableau intitulé • Nuit d’Espagneavait fetenu toute l’attention durédacteur.Le Chercheur d’Or aime à remettre à l’honneur des gens commeEdmond Boulanger qui, avec simplicité et sans esprit de lucre ontvoué leur vie à leur passion, pourle bonheur de ceux qui les ontconnus. tgEdmond Boulanger en troubadour, à l’entréede la rue de Brèche. Autoportrait.(Collection particulière)
Le Cherehenr d’OrP/iblicûtioii de la Société des Vieilles PierresPour la promotion dn patrimoine dupays de Saint-JnnienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200 SAINT-JUNIENEmmanuel Baroulaud/Frank Bernard / David Chaput / PierreEberhart / Eric Fougeras/ Thierry Granet/Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunlenIHISTOIRE DE FAMILLEC’est en 1908 que Jean Quériaud achète le commerce de drap de la rue Saler à son employeur monsieur Montalescot. Mais, parti à la guerre en 1914, Jeanne reviendra pas; il est tué le 11 avril 1917.Ses deux frères, Jacques et Louis,avec lesquels II s’était associé avant1914, reprennent le commerce puis seséparent, Jacques restant sur place etLouis s’installant place de l’église.En 1945, Robert Besson s’associeavec son beau-père Jacques Quériaudpour fonder l’enseigne bien connue QUE-RIAUD-BESSON. Le commerce est toujours dans la même famille avec madame et monsieur Fournet, fille et gendrede Robert Besson.C’est Robert Besson qui transforme lavitrine du magasin en 1958. Amoureuxdes vieilles pierres, ne pleurez pas labelle porte cochère I Elle existe toujourssous les parements modernes. JRPMagasin QUERIAUD, rue Saler (actuelle rue J-J Rousseau, avant 1914. (coll. JRP)ACTUALITE ARCHEOLOGIQUEL’avancement tant attendu de la mise à deux fois deux voies dela nationale 141 entre La Barre et Les Séguines a provoqué enjuin une opération préventive de diagnostic archéologique. Il s’agissait pour l’INRAP de procéder à des sondages systématiquessur le futur tracé, afin de repérer des indices archéologiques.Un au moins de ces sondages a étp fructueux puisqu’il a recoupéla voie antique dont un tronçon avait été fouillé en 1989 au nordde la sablière des Séguines. (JP Clapham, Un itinéraire antiquesur la rive nord de la Vienne, T.A.L. supplément 1,1990, pp.63-67).Vv… tUne vue de la tranchée qui a recoupé la voie antique (à droite)yisB– »r ‘t !’■ -■•T »tv-‘n -• ‘ ■/Coupe de la tranchée: les pointillés indiquent l’emprise approximative de la voie (largeur: près de 5 m