N° 25Mars 2007Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienBOITES à ŒUFS – « BOITES a POUSSINScl IJ-tiMenigaults’Adresser àHISTOIRE DE BOITESComme le sac en papier, la boîte en carton est une vieillespécialité Industrielle de Saint-Junien.Nous avons déjà évoqué dans le Chercheur d’Or les boîtesd’allumettes mises au point et fabriquées par les frèresLabrousse à la fin du 19e siècle {n »20, décembre 2005).Au début des années 20, une autre entreprise de notreville, la cartonnerie Ménigault *, dépose un brevet pour lafabrication de boîtes à œufs et de boîtes à poussins.Nous n’avons pas d’exemplaire de ces fragiles objets duquotidien (peut-être avez-vous cela au fond de votre grenier!), mais leur souvenir en est conservé grâce à cetteamusante « réclame ». FB* Ets Ménigault installés Quai des Mégisseries, de 1907 à 1970Publicité pour les boîtes à œufs des EtablissementsMENIGAULT à Saint-Junien. Peinture à la main surtissu, (collection Domaine de la Vergne, Saint-Junien)ARTISTES DE SAINT-JUNIEN: JEAN RESTOIN (1889 -1969)Artisan et artiste, les deux termes conviennent parfaitement à Jean Restoin qui durant un demi-siècle futcordonnier et peintre, exerçant sa profession et sonviolon d’Ingres avec la même passion. Passion et fidélité aussi: fidélité à son échoppe de la rue Charretière où il s’installe en 1924 et qu’il transmet en1956 à sa fille, Marcelle Peyraud, cordonnière elleaussi, bien connue à Saint-Junien. Fidélité à sa ville,puisque c’est elle qu’il choisit de peindre le plus souvent, dans des toiles naïves certes mais éclatantesde couleurs. Fidélité enfin à son maître, Jean Teilliet,dont il hérite et conserve pieusement le chevalet.1Le moulin du Chatelard, huilesur toile, (coll. particulière)Jean Restoin devantson échoppe de larue Charretière.La chapelle et le pont Notre-Dame, huile sur toile, 1939.(coll. particulière)■m

Page 2Le Chercheur d’OrL^l14/ 18 : HOPITAL DE GUERREEté 1914, la France se prépare à la guerre qui, de l’avis de tous, sera courte. Dans cette perspective, comme dans tout lepays, les préparatifs vont bon train, les militaires sont prêts à courir « à Berlin -> et notre cité, comme bien d’autres, dansun élan patriotique, se déclare dès le 31 juillet (veille de la mobilisation) prête à organiser les soins des premiers blessésde la guerre. Le maire annonce au préfet que « l’hôpital de Saint-Junien possède une salle de chirurgie bien complète, etqu’il pourrait rendre service en cas de guerre.»Cela donnera assez rapidement naissance à la« formation sanitaire », dontl’administrateur sera MrMerle (le maire), sous l’autorité du receveur de l’hôpital, avec l’aide des soeursde Saint Alexis et de laCroix Rouge.Afin d’augmenter la capacité d’accueil, il est décidéd’installer « dans des locaux spécialement aménagés un nombre aussi élevéque possible de lits… ». Leslocaux dont il est questionsont ceux de l’Ecole primaire supérieure (actuelcentre administratif).Dès le 14 août, Saint-Junien se dit prêt à recevoir120 blessés malgré le manque de médecins (avant laguerre la ville comptait trois médecins civils). Le 27, six blessés sont déjà sur place, prémisses des premiers convois quivont se succéder, arrivant par train spécial eVou tramway en gare de la Bascule (actuelle place Lasvergnas). Ces premiersconvois déclenchent une ferveur populaire. Les nombreux témoignages de réconfort de la population, qui distribue vin,fruits, tabac, sans discernement, amèneront les autorités à demander un service d’ordre pour calmer les ardeurs. A ladate du 27 octobre la formation sanitaire atteint sa capacité maximale de 175 lits, et permet à Saint-Junien de devenir lesiège d’une circonscription sanitaire sous les ordres du médecin major Poitevin, dénommée dès lors « hôpital temporairen° 27 bis » par l’administration militaire.Il nous est impossible à l’heure actuelle de dire combien de blessés ont transité par « l’hôpital temporaire 27 bis » ; noussavons seulement que le nombre de lits occupés est très fluctuant, occasionnant quelques récriminations de l’InstructionPublique relatives à l’occupation de l’école primaire supérieure, peu utilisée par périodes. Dès le printemps 1916, cettedernière récupère quelques salles, réduisant de 50 iits la capacité d’accueil de l’hôpital. Le 28 août, l’hôpital annexe del’Ecole primaire supérieure est fermé, aucun blessé n’y ayant été admis depuis plusieurs mois. A la date du 8 décembre1916, sur 125 lits encore à disposition, 19 seulement sont occupés.Un certain nombre de blessés décèdent à Saint-Junien, et y sont enterrés avec les honneurs militaires (le 15e RA étantprésent à ces manifestations), certains temporairement car les dépouilles seront reprises par les familles, d’autres éternellement (17 noms restent inscrits sur le monument du cimetière de Saint-Junien). L’hôpital temporaire 27 bis fonctionnejusqu’au bout des hostilités, et l’on prévoit même le maintien de 40 à 45 lits, après l’armistice, pendant encore deux ans.Il est à noter que, début 1918, un projet de la Croix Rouge américaine avait fait l’objet d’une proposition dans les locauxde l’Hôtel de France, actuel boulevard Marcel Cachin, projet qui n’aboutira pas. DC / EFSaint-Junien 1914 -1918 : Nous faisons appel à vous, à vos souvenirs de famille, pour réunir tout un ensemble de documents portant sur la période « 14-18 » (lettres, photos, livrets, citations, objets,…) en vue de publi-cation(s). Nous nous engageons à restituer tous les documents originaux, après copie, à leurs propriétaires.Merci de contacter David CHAPUT Tél : 05 55 02 55 99ou Eric FOUGERAS Tél : 05 55 02 19 63 Mél : erlc.fougeras@wanadoo.frCarte-photo de blessés en convalescence à Saint-Junien (collection particulière)N » 25HISTOIRE DE CARTEUn peu d’imagination ne fait pas de mal, aussi m’efforcerai-Je de comprendre comment cette superbe cartepostale du début du siècle dernier, éditée par les Nouvelles Galeries, a pu finir à l’étalage de nos commerçantssaint-Junlauds !Prenons un photographe, très bon au demeurant, mais qui ne connaît pas la ville. Son commanditaire lui ademandé une vue de la rue Lucien Dumas, en lui précisant qu’il s’agit sûrement de la plus large du centre ville.Supposons qu’il arrive un peu tard et s’installe pour prendre son cliché à l’heure où les ouvriers débauchent etremontent par centaines les faubourgs dans un assourdissant bruit de sabots sur le pavé. Autant laisser passer l’orage et se restaurer à l’auberge du coin…Le petit vin gris d’Eta-gnac a des effets secondaires surprenants,et notre photographe enoublie la moitié du nomde la rue, et l’endroit oùelle se trouve. Qu’à celane tienne, le cliché estpris.Le résultat est unebelle perle avec doubleerreur sur le nom de larue, et sur… la rue !Quelle joie pour lescollectionneurs ! Maispeut être l’avait-îl prévu ? DCWrir— ÏiaUN LIVRE DU 16′ SIECLECONSERVE A SAINT-JUNIENLes bibliothèques privées peuventelles aussi conserver des livres anciens de grande qualité, comme cetouvrage imprimé à Paris en 1572.Sa reliure en bon état est en veauavec un encadré or et, au centre dechaque face, un médaillon ovale.(ColLJRP)I s T O T E L In ad Nicomachum filium. deMOKlByS.^y/£ ETHICA .NOMINANTVR, LlBRl DECEM.T»*V^ICOtAO 6».tCHI0 I W T n HP*. n T r.|t^ Addidsnuncpnnuimabcodeiaiatbgaioilibcosaonoarioaibiu.P A R I S 11 S,Ex offdM l4c»lùiu r«^nec90ffjfCameraccfifnjiilrmfgn/ StMérifÂHâ.Al 7 *ûDîici jwres d’ARlSTOTE àson ftlèf Nicomaque, sur lesprincipes, que l’on appelleEthiqUévTraduction de Nicolaus GruchiusChaque livre comportant des annotations ajoutées par le traducteur.Ce livre a été imprimé en 1572par Jacques du Puys, marchandlibraire à Paris, avec privilège duroiL’Ethique à Nicomaque est legrand texte de la morale aristotélicienne; il est constitué à partirdes notes sur l’enseignementque le philosophe dispensaitdans le cadre du Lycée qu’il fonda à Athènes au 4^ siècle avantnotre ère et où il enseigna pendant douze ans. suite en page 4

Publication de la Société des Vieilles PierresPour lapromotion du patrimoine dupays de Saint-JunienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200 SAINT-JUNIENEmmanuel Baroulaud / Frank Bernard / David Chaput / PierreEberhart /Eric Fougeras/ Thierry Granet/Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunienMANUFACTURE DE GANTS DE REAUPOHSAS SMTti.tPHONC 30A C?ST<J U IBMK’?Vi«nn«MAISONS 1900Les cartes postales anciennes de Saint-Junien sont d’excellentsdocuments pour l’histoire de la ville, de ses rues, de ses activités.Plus rares, mais tout aussi intéressants, sont les dessins illustrantles en-tête de certaines entreprises du début du 20® siècle: imagesd’usines bien sûr, mais aussi images d’immeubles urbains, mettant en valeur l’activité de l’entreprise. Les proportions y sontsouvent exagérées et les perspectives embellies, car il s’agit d’afficher sa réussite, mais la qualité et la précision des dessins fontde ces en-tête illustrés de précieux documents de l’histoire locale.Nous vous proposons, à partir de ce numéro du Chercheur d’Or,une série de cinq de ces en-tête, tous de Saint-Junien, datés de1898 à 1922. Pour les quatre premiers, les immeubles représentésexistent encore et nous avons pu les identifier. Les plus anciensou les plus perspicaces d’entre vous en feront autant. Pour lesautres, nous donnons la réponse à notre énigme en bas de page.Le premier en-tête, magnifique, estcelui de la manufacture de gantsJoseph BASTARD, fondée en 1886.C’est une maison qui fait du gant dequalité destiné principalement àl’exportation vers les Etats-Unis.Mais la fermeture de ce marchédans les années vingt l’amène à sereconvertir dans la fabrication degants de tricot, sous la marqueSTARCOT. Au milieu des annéescinquante elle ferme ses portes, lamarque STARCOT étant reprise parun fabricant des Herbiers (Vendée).La façade est parfaitement dessinée,mais le bâtiment et la cour à l’arrière sont sortis de l’imagination dudessinateur, ainsi que les nombreuses maisons de l’arrière-plan. FB15ti(La localisation de cet immeuble encore visible de nos jours est indiquée en bas de page)VIEILLES PIERRES … ACTUALITE DE LA SOCIETE DES VIEILLES PIERRES … ACTUALITE DE LA SOCIETE DESEn février notre association a participé à l’exposition Patrimoine et Archéologie organisée par la communede Saint-Junien avec l’aide du Parc naturel Limousin-Périgord. Certaines pièces archéologiques présentéesprovenaient de nos collections et nous avons proposé, le vendredi 23, une communication publique faisantLe jeudi 29 mars, se tiendra notre assemblée générale annuelle. Les membres de l’associationmais aussi tous ceux qui s’intéressent au patrimoine et à l’histoire de notre ville (en particuliertous les lecteurs du Chercheur d’Or ) sont cordialement invités. Après les bilans nous présenteronsnos projets d’activités pour les douze mois à venir.(suite de la page 3) Sur cette traduction latine du 16e siècle d’une œuvre grecque, le livre V, qui traite de la théorie de lajustice, est largement annoté en latin, soit en marge, soit entre les lignes, certains passages du texte de base étantmême rayés. Ces notes manuscr/tes à l’encre restent indéchiffrables et sont sans doute l’œuvre du propriétaire d’originequi a réagi ainsi sur le texte ou sur sa traduction. Ce livre témoigne de l’intérêt que la pensée d’Aristote a suscité à travers les siècles jusqu’à nos jours où elle est toujours vivante grâce notamment à de tels vestiges. a Courbarien