N° 30Juin 2008Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienChapiteauhauteur totale 0,34 m; entablement carré de 0,44 m decôté sur 0,07 m de hauteurColonnehauteur totale 1,76 m; fût de 1,36 m de hauteur pour0,21 m de diamètre; base carrée de 0,40 m de hauteurpour 0,25 m de côté.TRESORS SECRETS DE NOS MAISONSCette colonne de granité avec sonsplendide chapiteau décoré de feuilles de chêne est dressée dans l’escalier en pierre d’une maison de larue Gabriel Péri.L’escalier est ancien (il porte la datede 1676), mais la colonne l’est plusencore, probablement d’origine médiévale. De quel édifice disparu est-elle un vestige? Une ancienne église(Saint-Pierre toute proche, les Cor-deliers ou les Jacobins ?) ou un bâtiment civil ? Il n’est pas sûr mêmequ’elle provienne de SaInt-Juniencar la maison qui l’abrite fut, au début du XXe siècle, celle de Vital Gra-net, historien et archéologue maisaussi grand collectionneur. FBUN TEILLIET MECONNUiBuste en Marbre de Montesquieu dans son massif de verdure (photo TG)Jean Teilllet est connu pour son œuvrepeinte à travers laquelle il n’a cessé decélébrer la beauté des paysages limousins qu’il affectionnait tant. Posséderchez soi un tableau de Jean Teilliet estpour nombre de Saint-Juniauds une fierté.Mais Teilliet était un artiste complet et leconfiner à l’état de peintre paysagiste serait réducteur. Tout au long de sa vie, il futtour à tour et souvent à la fois, un peintre,un sculpteur, un musicien, un chanteur,un poète, un décorateur, un écrivain, unarchitecte…L’œuvre présentée ici rappelle les nombreuses études qu’il a réalisées quand ilétait encore élève de Gérôme et de Jean-Paul Laurens et qu’il étudiait aux Beaux-arts à Paris. Ce buste en marbre du poèteet dandy parisien Montesquieu démontrela parfaite maîtrise du matériau employé.Les sculptures de Jean Teilliet sont rares; celle-ci qui mesure 80 cm est conservée à Saint-Junien. Nousconnaissons quelques autres œuvres sculptées, une statue de saint Antoine réalisée en bois une étude de nuet des elements de décors. Artiste complet, grand ami du sculpteur Henri Coutheillas (qui réalisa le médaillonde Corot inaugure en 1904 sur les bords de Glane), Jean Teilliet ne pouvait ignorer cette discipline dans laquelle il se serait fait un nom s’il n’avait préféré l’expression picturale. TG

Page 2Le Chercheur d’HCONCURREÎSrr DU TEMPS JADISChacun saie, à Saint-Junien, que notre titre n’est pas une allusion à laruée sur le métal jaune. C’est un rappel de cette activité, bien particulière, liée à la mégisserie. C’est aussi un petit clin d’œil à la série deshuit cartes postales, éditées il y a une centaine d’années par E G. Jcf-fre, Les Chachcurs d’oràSaint’Junicn.La mégisserie n’est pas — ou plutôt n’était pas — l’apanage de notre\-iIlc, loin s’en faut. Ainsi l’on trouve un bon article d’Arthur Cadorct,dans le n° 2940 de L’1/litsrratioH du 1er juillet 1899, sur cette industrie àAnnonay (x\rdèche).Y sont décrites les différentes opérations qui transforment la (xau en poilsen peau blanche destinée au gantier. Nous intéressent surtout quelqueslignes, quand les peaux bien lavées sont dirigées dans les cuviers où se trouve unmélange liquide qui contient de la avtte de chiai…Disons à ce propos que les excréments de la gent canine sont achetés à raison de0,15 fr. à 0,20 fr. le kilogramme, et que cette matière donne lieu ù une spéailationqui sort de l’ordinaire. Cette vente constitue la principale ressource de quelqueschemineaux bien connus du public annonécn. L’industriel en question opère toujours de grand matin, il craint la conairrence; aussi, dès l’aube, il est â son travail,un sac en bandoulière et un vieuxpanier à la main..Il déambule ainsi, saris/ait de son sort, dans la ville, lesfaubourg, la campagne…La gra\Tjre d’Emile Tilly qui appuie le texte n’est pas très différentedes cartes postales joffre. On y remarque également le seau et latruelle, équipement indispensable du ramasseur.Et si ce ramasseur a disparu de Saint-junicn, comme d’Annonay, lescrottes de chiens, elles, sont toujours là. PEmm.L’ami des chiens.VIE QUOTIDIENNE SOUS V OCCUPATIONParmi les images emblématiques de la vie quotidienne des Français durant l’Occupation, la« queue » chez les commerçants est sûrement l’unedes plus connues. Largement mises en scène par lalittérature et le cinéma, les files d’attente interminables, se soldant inévitablement par la sortie de l’épicier sur son pas de porte, annonçant le fameux« il n’y a plus rien ! », sont connues de tout lemonde.Mais si ces scènes liées au rationnement sont trèssouvent photographiées ou filmées en France, il estrare en revanche de trouver un document d’époqueconcernant notre ville de Saint-Junien.Cette photographie a été prise, à une date indéterminée, dans la rue Jean-Jacques Rousseau, alorsque les gens font la « queue » devant l’épicerie Blé-ny. René Blény, propriétaire du cliché, qui a bienvoulu le confier aux bons soins du Chercheur d’Or,nous a indiqué qu’il était chargé à l’époque de faireentrer les gens dix par dix …. Souvenirs … D.C.UNE PIETA ORIGINAIRE DE SAINT-JUNIEN A ROCHECHOUARTL’église de Rochechouart abrite une pietà en bois polychrome du XVIe siècle. Le document ci-dessous nous apprendque cette statue provient de Saint-Junien, sans préciser son lieu d’origine. Le style de cette sculpture ne l’apparenteabsolument pas avec les statues de la collégiale qui, pour cette époque, sont en calcaire et non en bois. Il faut doncchercher ailleurs. Les Pietà, apparues en Limousin vers 1500, sont en général des statues de dévotion, installéesdans des oratoires aux carrefours ou à l’intérieur de niches aux façades de maisons particulières. S’agissent d’unestatue en bois, c’est plutôt à cette deuxième solution qu’il faut se rallier, un particulier ayant plus de mal à financerune statue de calcaire.Le plan Collin signale quelques – unes de ces statues. Rigaud, au début du XXe siècle, avait mis à l’abri chez lui, puisdans la collégiale, une statue de saint Martial récupérée par la suite par sa propriétaire qui, n’habitant plus Saint-Junien, ne l’a pas remise à sa place d’origine, à l’angle des rues Simian et Louis Godet. C’est probablement une mesure de sauvegarde de ce type qui a conservé la Pietà des Maisondieu, que la tradition familiale dit retirée d’un fossé et arrivée plus tard, avec ses propriétaires, à Rochechouart. ii nous reste à trouver son origine exacte. Alain mingaudExtrait d’une lettre d’une descendante de la familleMaisondieu à Jean-Henri MOREAU en 1967 (coll.A.M).{. . . ) .£a âont if a. a^it fi connoiâ. fica.S-UMià-mèie 0ÎLiiû<Mvôt«u ap/tèa fa mott âc aca paa<24vta ôc§alnt-^U4vicn. f a/iaiX tumequn^iice àcat ‘ULatcc âona fa. moÀAon. 5e fa foufon^ciie Jua-en 1 910, apeèa 5ana fx nuuaon p/tèa 5c fa eo-auite 5ana fa ^/um5-uie, fi jKuiÂitc. (…) c£a 5e«fvlèteétape a ete fx aacùatie 5e dLacfecfouœt. Oiû, à notee5epaat à ©lontoon-, en 1922, 5 acctyiâ toutea faa 5eii«,noua f avlona 5onnée à f é^fiae. (…) 01t<Untcn<Mvt effia ottOiuSé une jiface 5i^ne 5 cffe.où -iicnt-cfEe? ^^De êaint^unien oii, po/uitt-if, on. f o-‘iait tiouAiée 5ana un Joaaé. Seut-êtie ap^èa tui 5efi L^.c2ofition, peut-etie o/Sont. (…) ^)totxe ^/tan5-ntè£ene ‘2oufa.it yoa a en aépaace et noua cQuît fien 5^cn5u 5eia ‘ûfinùte. a toujoiwa été 5ana fa Jomif^e. (…) .£ota-C|ue -Sotae jièie a connu nofcie 5écia40n if noua a 5it, aicc-uiiaon, <jue noua aueiona 5ù fa ten5ie à §oint-^unien.^^Cne é^^ae ou une outre, ef^ a fa ^pfoce qu cfEe mérite etCju ef^ awiait 5ù oéoit 5eputa fon^tempa.^e fi re^oia aur oon aocfi îicamou^ tjui Jut rouge uCec5eu« petita anneouac aUmif^ 5e cliague côté. §on ‘diaoge5oufauieux, fa dvriat, cfeSeucc et forfe trèa noîra.coufaura et faa ora preague e^acéa (…)L’actualité de la Société des Vieilles PierresLe 28 mai, nous avons organisé, en collaboration avec l’association Etienne Maleu, une conférence de Vincent BROUSSEintitulée Crime et société à Saint-Junien dans /’entre-cfeux-guerres. Près de quarante personnes avaient répondu à notreInvitation. Le 3 juin, nous avons rencontré le maire Pierre Allard, comme chaque année, pour faire le point sur les dossiers • patrimoine » de la commune. Nous préparons notre exposition d’aé avec Les Amitiés de Saint-Junien, consacréecette année aux sportifs locaux (1ère quinzaine de Juillet à la chapelle Notre-Dame). Si vous disposez de documents peuconnus sur ce thème, n’hésitez pas à nous les confier. Enfin, nous préparons pour septembre la parution du premier dePOSSiERS DU CHERCHEUR p’QR qui sera consacré aux Saint-Juniauds soldats de la Révolution et de l’Empire.

Leur dPublication de la Société des l’ieilks PierresPour la promotion dupatrimoine duperfs de Saint-JunienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre Eberhart /Eric Fougeras/ ThierryGranet/Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de SaInt-JunienUN ARTISTE DE PASSAGE A SAINT-JUNIENJacques Acremant (1915-1989), né à Saint-Omer, est un élève del’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il vient d’une famille de créateurs: samère, Germaine Acremant, n’est autre que l’auteur du célèbre romanCes dames aux chapeaux verts; son père, Albert Acremant, est un écrivain essayiste et un journaliste de renom.Jacques Acremant. Dans TautocarJacques Acremant, représentant de l’Ecole du Nord, expose régulièrement dans sa région natale, à Lille maisaussi à Paris. C’est un artiste reconnu quipasse une grande partie de sa vie à traverser la France pour dessiner et peindre cequ’il voit. En 1943, il pose ses valises àSaint-Junien où il fait de nombreux croquiset dessins. De là il rayonne dans la campagne environnante, dans la région de Confo-lens, Saulgond, Saint-Germain, en prenantl’autocar Saint-Junien — Confolens. Cemoyen de transport l’inspire et il y croqueles voyageurs.Dessinateur infatigable, il constitue unecollection de plusieurs centaines de dessins, qu’il a la bonne idée de situer et dedater. JRPJacques Acremant. Le site CorotCHUTE D’UN AVION A SAINT-JUNIEN EN 1925Les militaires au pied des débris de l’avion. Photo J. Ramet bd Gambetta (coll. JCA)En 1925, le passage d’unavion dans le ciel de Saint-Junien n’était pas chose sicourante. Imaginez doncl’événement que constitua,le 30 septembre de cetteannée-là, l’atterrissageforcé d’un appareil militaire, dans un champ prèsde la ferme de Chez Péni-caud.L’avion, un Potez 25 venant de la base d’Avord etse dirigeant vers celle dePau, participait à une compétition aérienne, la coupeBréguet Au-dessus de lavallée de la Glane, ilconnaît des ennuis de moteur qui l’obligent à se poser en catastrophe. Lamanœuvre est délicate:après avoir rebondi sur lesol, l’appareil est projeté dans un grand cerisier où il se fracasse. Par miracle, le pilote et son observateur sortent Indemnés de l’accident. Conduits en ville, ils sont fêtés comme des héros à l’hôtel du Commerce.La nouvelle se répand vite et les Saint-Juniauds se portent en foule sur le lieu de l’accident. Durant deux jours, le tempsque les autorités militaires fassent récupérer les débris, les curieux se pressent autour de l’épave. Le photographe Rametimmortalise I événement et L Abeille de Saint-Junien lui consacre un article en première page de son édition du 3 oc