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20 Janvier2002Le Chercheur d’OrPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine dupays de Saint-Junien’îîS.’.’ARCHIVESEn juillet et septembre 1991, notregrande consoeur La Nouvelle Abeillea consacré quatre de ses albums (N®121, 122, 123 et 126) aux fêtes quirévélèrent l’aviation aux Saints-Juniauds.Du 10 au 12 juin 1911, le terrain duChalet voit évoluer plusieurs appareils. Le 25 juin, on recommence,malgré le vent et la pluie. Si le soleilfinit par percer, le vent ne faiblit paset gène un peu les démonstrations.Tout Saint-Junien assiste à ces manifestations, dont quelques cartes postales gardent le souvenir. Parmi lesspectateurs, un militaire du dépôt deremonte local: Le 29 juin il écrit àson fi-ère, au dos de la carte ci-dessous, édition G.C. (Galeries Cintra).« (…) je t’envoie me photo du monoplan que l’on a vu le 11-6. Ceuxde dimanche ne sont pas encore envente. C ‘était mieux réussi que lapremière fois, le temps était plus favorable. Ici, il fait très chaud. Aujourd’hui, nous avons 26^ de chaleur au nord et à l’ombre. On est libre de 10 h à 1 h. on en profite pourdormir, le réveil étant à 4 h.HISTOIRE A LA CARTE ET CARTE D’HISTOIRESAINT.JL’MtZN – Avia^– SjulnltrL’Atiateur t’fyal ‘» fa«ck«IÎT . n« Hier isoir, devant la caserne, il yavait le feu de St-Pierre. 3 musicienspayés par M. Laurent nous faisaientdanser. Toutes les jeunes filles duquartier, qui sont très bien, y étaient.Nous avions la permission de 10 h, etnous sommes restés 4 jusqu ‘à 11 h.1/2 à danser. Les autres avaient lafrousse. Le sous-ojfafait l’appel etnous a flanqué 2 jours de consigne.C ‘est mes premiers, mais le véto nenous l’a pas encore dit, alors il n’y arien de sûr. Et les jeunes filles vontplaider notre cause au capitaine.« (…) tu me diras (…) si le blé profite. Ici, il est très beau et bien avancé(…) »Avec les échos de la fête, retenons lamention du feu de la Saint Pierre, quiembrasait jadis notre ville, avec celuide la Saint-Jean. Par contre, rien surles ostensions qui se tenaient cette année là.P.E.QUAND REPARAISSENT LES SARCOPHAGESC’est à la faveur des travaux de percementde la nouvelle porte du cimetière, boulevardLouis Blanc, qu’un sarcophage en granit duXIII ou XIV ème siècle a été découvertBrisé probablement depuis longtemps, ilavait été utilisé en réemploi à la base du muret face à la tombe de Jean Teilliet.Cette découverte est une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que le vieux cimetière de Saint-Junien mérite toute notre attention. Il constitue un élément emblématique de notre patrimoine.Le mauvais état dans lequel il se trouve actuellement doit nous inciter à travailler pourlui rendre sa superbe. Si le cimetière est unlieu de recueillement et de mémoire, c’estaussi une vitrine de notre histoire et de notrepatrimoine. Un cimetière n’est pas nécessairement un lieu triste, il doit aussi être un espacede découverte.Promenez-vous entre les tombes, des surprises vous y attendent. T.G.
page 2DE MOULINS EN USINESSans doute le moulm de Ja-breilles, sur la glane, est-il établi depuis la fin du Moyen-age , mais ce n’est pas avant le17éme siècle que les textes lementionnent. Il est alors appeléMoulin Billaud et appartient àune famille de Saint-Junien, lesBoyer. En 1640, Jean Boyer,boucher, afferme le moulin àFrançois Lavaud, meunier de laChauvie; en 1652, JosephBoyer, marchand, et son frèreGeorges, trésorier général desponts et chaussées de la généralité de Limoges, passentcontrat avec Pierre Brandi, dubourg de Saint Brice: le montant de l’afferme est de 18 se-tiers de seigle et six paires depoulets par an; en 1693 enfm,« le moulin de Jabreilles autrement dit Billaut » fait partie dela succession de JacquesBoyer.n semble être abandonné dansle courant du ISème siècle caril n’apparaît ni sur l’Etat desfonds de la paroisse de 1744,ni sur la carte de Cassini (vers1770), ni sur le premier cadastre (1812-1822). En 1849,« l’emplacement de l’ancienmoulin appelé de Jabreilles »est la propriété d’un ouvrierporcelainier de La Fabrique,Thomas Chaisemartin, qui obtient l’autorisation d’en rétablirla digue. Il construit sur le siteune fabrique de papier de paillequi occupe cinq ouvriers en1880. Vers 1890 la fabrique estexploitée par Jean Ribière avecneuf ouvriers (cinq hommes etquatre femmes), mais en 1896elle est en faillite; son matériel.ETJâBRlQUÉ DE DRAPG I L. EXSA XkXCOTBR3 ;LE MOULIN DE JABREILLES(N° 2 sur le plan)Le Chercheur d’OrN®5LES ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATIONPage 3(fnmA JABREILLESPar Saint-Junien (Baute-VieDne»y .—vendu aux enchères, se composed’une machine à vapeur avec sachaudière et ses transmissions,d’une paire de couteaux circulaires, d’une meule, de deuxpompes, d’un hache-paille, dedeux chaudières en cuivre(l’Abeille de Saint-Junien du 26février 1896).Reprise l’année suivante par lasociété Jougier Pére et Ducha-zeaubeneix, la fabrique est finalement vendue en 1908 aux frères Martial et Martial Gros quila transforment en usine textile.La société GROS FILS FRERES qui se consacre à la filaturede laine, la fabrique de drap etde gilets, occupe quinze ouvrières en 1917; elle exploite Jabreilles jusqu’au milieu des années trente (voir en-tête).Salnt-lualKn t ji* or Jabr«l •««Dans les années soixante, lesite connaît une nouvelle activité industrielle, de courte durée, la fabrication de toiles detentes (Etablissements RICOR-DEL). A partir de 1971, les bâtiments les plus anciens sontdémantelés: de nos jours, unatelier d’injection plastfque(AEROPLAST) utilise la partieconservée.Le site de Jabreilles, commeses voisins du Pont à la Planche, du Moulin Monjonc et dumoulin des Marmottes, ne résonne plus du battement desroues à aubes et des machines;mais la mémoire des activitésindustrielles, leur trace dans lepaysage, ajoutent au pittoresque de cette portion de la vallée de la Glane. F.B.S’A. »‘■MLe souterrain des cordeliersAprès un premier repérage en petit comité à la fin de l’été 1994 une équipede la Société des Vieilles Pierres s’est rendue à l’ancien couvent desCordeliers sis boulevard Anatole France, afin d’en explorer le conduitsouterrain qui s’ouvrait dans la cave du bâtiment central, seul bâtimentencore préservé à l’heure actuelle avec le pigeonnier.Fortement intrigués, les locataires de l’époque n’avaient pas osé s’aventurer dans le boyau, et c’est avec beaucoup de curiosité que la charmante dame dont nous étions les hôtes, nous suivit dans la cave où unpetit bassin maçonné tenait lieu d’ouverture (Eh oui, encore de l’eau)un jour de décembre 1994.Passé l’étroite et basse maçonnerie U est frappant de se retrouver dansun conduit d’un mètre soixante dix de haut entièrement taillé dans legranit. La largeur, quant à elle, n’excède pas par endroits quarante àcinquante centimètres. Voilà qui nous changeait du tuf et de l’arène granitique du souterrain de la place Deffùas, et U faut reconnaître l’extraordinaire travail réalisé ici pour tailler le conduit avec forcément des pics àmanche court (le maniement de pics à manche long, plus efficaces, estproscrit par l’étroitesse des lieux.), voire des burins et marteaux.Une vmgtaine de centimètres d’une eau cristailine recouvre le sol.Passés quelques mètres une première maçoimerie en pierre sèche obstrue un tiers de la largeur et la moitié de la hauteur. Ce passage marquela fin de la partie taillée du conduit. Les membres de l’équipe d’exploration devront par la suite s’acaoupir dans l’eau, puis ramper.Car le souterrain change du tout au tout : de haut il devient bas, et derelativement étroit à très étroit, ce qui a pour conséquence d’augmenterle niveau de l’eau dans laquelle nous progressons ,et les quelques linteaux bas que nous devons passer nous obligent à nous allonger jusqu’àmettre le menton dans l’eau. La conséquence est que nous devons abandonner une partie du matériel (photographique notamment) à la moitiédu parcours. Les illustrations de cet article ne reflètent donc qu’unedemi-exploration. De chaque côté sur les parois apparaissent des mursen pierre ou en brique tandis que le conduit est orné en guise de plafondde larges dalles d’amphibolite (cette sorte de granit bleu noir très dur, àgrain très fin). Ces dalles nous amènent à une réflexion logique: ellessont impossibles à manipuler dans le conduit du fait de leur taille, etnous en sommes d’autant plus sûrs que nous mêmes ne pouvons plusnous retourner, coincés que nous sommes à gauche, à droite, en haut,donc à une époque la galerie a probablement été accessible par le dessus. Les Cordeliers s’installant à Saint-Junien au 13éme siècle, on peutraisonnablement dater le conduit de cette époque.Quelques mètres plus loin nous pouvons enfin nous relever, et nous rendre compte qu’un ancien puits s’ouvre au dessus de nos têtes.Nous sommes donc vraisemblablement dans un ancien aqueduc, car unpuits, alimenté en eau, lui, existe devant la maison. La maçonnerieétroite s’explique dans ces conditions par la nécessité de canaliser et dedonner un peu de puissance à une arrivée d’eau située dans la cave.La source fortement diminuée a probablement obligé au forage de nouveaux puits, laissant l’ancien boyau désaSectë.Nous terminons l’exploration sur une fracture du sol, quelques mètresau delà du puits. Une maçonnerie abaisse fortement le niveau de lavoûte, et nous décidons d’arrêter là notre exploration, car de forts relents de vase commencent à se faire sentir, nous respirons « chaud »,indice d’un renouvellement d’air insuffisant; de plus des infiltrationsdes égouts modernes semblent apparaître. Un mètre en contrebas la galerie continue, mais nous n’en saurons pas plus….Nous avons parcouru entre soixante et soixante dix mètres dans cetaqueduc, qui par en arc de cercle et semble prendre la direction du cimetière, ou du moins du boulevard à la « Porte du Cimetière », aprèsêtre passé sous l’ancienne chapelle des Cordeliers (l’actuelle jardinerie).D nous semble difficile d’aller plus loin (mais pas impossible), du fait de ‘l’éloignement du point d’entrée et de l’étroitesse des lieux qui nous obligeraient à nous mimir de matériel respiratoire (nous avions perdu également le contact vocal avec les membres restés dans la cave, seul notre fild’Ariane « fonctionnait » encore …), ainsi que la pollution probableapportée par les égouts dans des zones où nous serions amenés à ramper.Les Cordeliers préservent donc encore un mystère, ce conduit nousamène-t’il Jusqu’aux anciens fossés, aoise t’iJ des galeries voisines outout simplement a t’il un autre accès, dans une autre cave….Nous le saurons peut être un jourLES VIEILLES PIERRES SUR LE TERRAINmm,V V* ^ »M\SLe début du boyau, taillé dans le granit…’ V- ^ ‘mIV j!i* ,1. »I^… Puis un couloir entièrement maçonnéva » w \Carte postale des années 20Une progression souvent difficile et pénible