N° 70juin 2018Le Chercheur d’OrSUPPLÉMENT À« La Nouvelle Abeille de Saint-Junien »n°1368 du jeudi 28 juin 2018. Ne peut être vendu séparément.Trésors restaurésde la collégiale de Saint-Junien Depuis le début de cette année, la collégiale est dotée d’un élément majeur donnant à admirer quelques-unes de ses richesses. En effet, le 15 janvier 2018 était inaugurée une vitrine d’art sacré renfermant les trésors les plus précieux conservés dans la collégiale. Publication de la Société des Vieilles Pierres pour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienINSTALLÉE à l’emplacement d’un ancien placard aménagé dans l’épaisseur du mur sud du chœur, près du tombeau des saints, cet écrin offre au regard des visiteurs quelques-unes des plus belles pièces d’orfèvrerie, dont la châsse émaillée dite de la crucifixion datant du XIIIe siècle. L’installation de cette vitrine d’art sacré est le point d’orgue d’une campagne de mise en valeur du patrimoine de la collégiale. Débutée dans les années 90 avec la restau-ration du buste reliquaire de saint Amand et des statues des XVe et XVIe siècles constituant « le petit paradis », elle s’est poursuivie en 2016 par la restauration de la plaque funéraire de Martial Formier, rare exemplaire formidablement conservé, installée sur un pilier du collatéral sud. Si la châsse émaillée, trésor de l’orfèvrerie limousine du moyen âge est la pièce maîtresse de cette vitrine, elle voisine avec de beaux exemplaires de calices et ostensoirs du XIXe siècle, et deux bulles papales en plomb provenant de fouilles archéologiques réalisées à Saint-Junien, et datant des XIVeet XVIe siècles. Enfin, est exposé un moulage de l’épitaphe d’Etienne Maleu, chanoine du chapitre de Saint-Junien, auteur d’une chronique qui constitue la première notice historique de notre ville. Autre trésor de la collégiale, le buste reliquaire de saint Amand est exposé dans une chapelle du collatéral nord. Exécuté à la demande des moines Récollets, rameau de l’ordre franciscain, qui s’étaient installés en 1598 près de l’ancien ermitage de saint Amand, il a fait l’objet d’une restauration en 1993 par l’atelier Daniel Nicaud du Puy, en Haute-Loire. Le compte rendu est en fait un addenda du magnifique catalogue Légende Dorée du Limousin, publié par les Cahiers du patrimoine n° 36, à la suite de l’exposition de Paris au Musée du Luxembourg. L’œuvre se trouvait en fait en bon état de conservation mais son aspect initial était altéré par une épaisse couche de peinture marron huileuse qui recouvrait l’habit monastique du reliquaire. Après un sondage, sous la peinture marron est apparu un revêtement en or et il a été décidé de procéder au dégagement de la couche superficielle récente pour retrouver l’aspect original. L’enlèvement de la polychromie fut effectué mécaniquement au scalpel après dépose des reliques et des grilles fermant les petites niches. Il fut alors procédé à la réintégration de la dorure d’origine. La peinture rouge de la doublure de la capuche fut conservée ainsi que les carnations du visage qui subirent toutefois un nettoyage par micro sablage. Un brunissement des dorures neuves rajoutées fut réalisé dans le but d’obtenir un aspect homogène de la couche externe, les reliquaires qui avaient perdu l’intégralité de leurs ors anciens furent redorés à la feuille 24 carats et c’est ainsi que saint Amand retrouva un aspect qui convient parfaitement à l’appellation de Légende dorée des saints limousins. Thierry Granet, Michel Moreau > Châsse émaillée du XIIIe siècle, décor de la crucifixion.> Buste reliquaire de saint Amand, XVIIesiècle.© Photo Hervé Chantegros.

N°70Le Chercheur d’Or2 LE CHERCHEUR D’OR • N° 70 I juin 2018Saint-Junien, 10 juin 1944CE samedi-là, entre ses rubriques hebdomadaires habituelles (Etat-Civil, Offres et Demandes, Services…) L’Abeille publie La Prestation de Serment de l’Ath-lète, des informations concernant les restrictions de denrées et d’eau potable, le compte rendu de la fête de l’Ecole maternelle du 24 mai… Le Ciné-Union affiche « La Grande Marnière », le Ciné-Capitole « Les Deux Gamines ».Aucune allusion aux événements qui ont secoué la France et Saint-Junien les jours précédents, si ce n’est cet « Appel à la population » du maire Emile Gibouin, annonçant que la ville est depuis la veille, vendredi 9 juin, « sous le contrôle de la Wermacht, venue pour assurer l’ordre et rétablir les communi-cations ferroviaires ». Comment en est-on arrivé là ?MARDI 6 JUIN : les Alliés ont débarqué sur les côtes de Normandie. Le Général de Gaulle appelle la Résistance à saboter les voies de communications afin de retarder l’acheminement des renforts allemands vers les zones du débarquement. DANS LA NUIT DU 7 AU 8 JUIN, les résistants de l’Armée Secrète, (l’AS), tentent à deux reprises de faire sauter le pont de fer et la voie ferrée Limoges-Angoulême qui enjambent la Vienne. Le tablier du pont est endommagé et une loco-motive lancée sur les rails, en suspension au-dessus de la rivière, retenue par deux wagonnets lourdement chargés. Bien que perturbé, le trafic n’est pas interrompu : les voyageurs pour Limoges doivent gagner la gare à pied en longeant la rive gauche de la Vienne ;les voyageurs pour Angoulême font le parcours inverse. JEUDI 8 JUIN : les Saint-Juniauds, ébahis, viennent constater les dégâts et certains, en ces temps de pénurie, récupérer quelques planches de bois dont sont chargés les wagons… Les événements se précipitent. Les résistants FTP (Francs-Tireurs et Partisans) prennent la mairie. L’occupation sera de courte durée. Pendant un transbordement entre les deux tronçons de la voie, dix soldats allemands sont pris à partie dans une embuscade à la hauteur du petit pont. Un mort de leur côté (ou deux), qu’ils vont transporter à Limoges, tandis que cinq d’entre eux rebroussent chemin. Le train des rescapés arrive à Limoges vers 22 heures. LA NUIT DU 8 AU 9 JUIN est agitée. Furieux, le Général Gleiniger, commandant de la Wehrmacht à Limoges, décide des représailles immédiates, l’envoi de la Gestapo et de deux miliciens à Saint-Junien et d’un train blindé chargé de mili-taires et de munitions. Il somme, par téléphone, Emile Gibouin de se trouver à la gare à son arrivée, avec le commissaire de police et un plan de la ville. Le train arrive à 23h15. Arme au point, les Allemands investissent la gare et ses alentours. Des coups de feu sont échangés au pont Notre-Dame. A ses hôtes indésirables, le maire offre un plantureux repas mais malgré les pressions et les menaces dont il est l’objet, refuse, courageusement, de livrer les noms de résistants et de communistes. VENDREDI 9 JUIN : dès le matin, les terrassiers (une cinquan-taine) réquisitionnés sont là. Des femmes aussi, réquisition-> Sabotage du pont de chemin de fer, 8 juin 1944 (photo anonyme). nées, elles, pour peler les pommes de terre à l’Hôtel de la Gare. Certaines attendaient le train pour aller à Limoges et ne seront délivrées de leur corvée qu’après le repas du soir. Saint-Junien est cerné. La Wehrmacht installe son Q.G. dans le clocher de l’église mais renonce à des représailles : la recon-naissance du ventre peut-être mais l’étendue de la cité, la présence dans la ville de résistants, nombreux et rapidement mobilisables, l’insuffisance de ses effectifs l’en ont certainement plus dissuadée. A 14 heures, le maire est démis de ses fonctions : son dernier acte sera de signer cet « Appel à la Population » qui informe les Saint-Juniauds que leur ville est désormais administrée par la Wehrmacht. Le couvre-feu est instauré de 21 heures à 6 heures, les rassemblements sont interdits, les cinémas fermés, la presse censurée. La Wehrmacht quitte la ville, la laissant aux mains de Dickmann, commandant le 1er bataillon du régiment Der Führer qui vient d’y arriver. Il appartient à la Division SS Das Reich, commandée par le Général Lammerding. Dickmann et son état-major s’installent à l’Hôtel de la Gare et dans le clocher de l’église. Ils aboutissent au même constat que celui de la Wehrmacht : l’impossibilité de représailles sur la ville. De Montauban à Tulle, la Das Reich a semé la terreur et la mort sur son passage. On ne le sait pas mais pourtant la peur gagne les Saint-Juniauds. Les mères habillent leurs enfants prêts à fuir. Malgré l’interdiction de quitter la ville, ils seront nombreux à se réfugier dans les bois et les villages alentours, à la tombée de la nuit, avant le bouclage total de la cité. SAMEDI 10 JUIN : La ville est calme. Les contrôles d’identité sont fréquents L’Abeille publie cet appel à la population et un avis interdisant la circulation automobile à tous les véhicules, autres que médicaux ou camions de ravitaillement, sous peine de tir sans sommation. Emile Gibouin quitte la mairie où il a été retenu pendant la nuit. Il s’arrête, comme il en a l’habitude, au salon de coiffure situé à l’angle de la rue Jean-Jacques-Rousseau et du boulevard Victor-Hugo. Prenant une petite fille du quartier sur ses genoux, il murmure : « Ma petite Lucia, si tu savais comme c’est difficile… ». Le père de la petite fille est dans l’AS à la Laurentie, le coiffeur, son parrain, dans les FTP à Plaud. Ce dernier, absent depuis la veille après-midi, le rideau baissé, c’est sa soeur et un ancien employé qui le remplacent ce matin dans le salon rouvert par précaution, sur les conseils d’Emile Gibouin. Ni Dickmann ni Lammerding n’ont renoncé à des représailles d’autant que les sabotages par les maquisards se multiplient dans la région. Mais il faut aller vite. La Division Das Reich doit se rassembler à Nieul pour partir le 12 juin vers le front de Normandie. La cible a été choisie avec l’aide de la milice, sur une table de l’Hôtel de la Gare. Les premiers éléments du bataillon, la 3e compagnie avec Dickmann, quittent Saint-Junien vers 13 heures. Saint-Junien vient d’échapper au pire, mais le pire est à venir pour Oradour-sur-Glane. Annette BigaudN.B. Les témoignages personnalisés sur Saint-Junien viennent soit de mes propres souvenirs, soit de proches de ma famille.

N°70LE CHERCHEUR D’OR • N° 70 I juin 2018 3Une noyade au pont Notre-Dame Vieux soldats, vieux écrits Saint-Junien, au XIVe siècle, est certes une petite ville, mais une ville quand même, un lieu suffisamment important pour qu’on y séjourne ou pour qu’on y rencontre d’autres gens pour affaire.En l’occurrence, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, il s’agit de deux écuyers, venus à la ville pour toucher leur solde de l’armée du roi. En retour, ils signent un reçu à l’envoyé du Trésor, et ces deux documents datés du 10 février et 05 mars 1351, ont fait l’objet il y a quelque temps d’une mise en vente par une boutique spé-cialisée dans les autographes et manuscrits. On y apprend le nom des deux écuyers, Beaugagnon de Montache et Oudin de Beauce, malheureusement personnages pas assez illustres pour que la postérité retienne leurs noms. En revanche les textes men-tionnent « pour leurs gages versés par Jehan Chauvel, trésorier du Roi pour service en ces temps de guerre sous le gouvernement de monsieur Arnoul sire d’Oudenehan, mareschal de France… »Ces personnages-là, quant à eux, sont bien connus, Jean Chauvel étant effectivement tré-sorier des guerres du calamiteux roi Jean II le Bon, ayant Limoges sous sa juridiction au moins depuis 1345, et notre Arnoul n’est autre que Arnoul d’Audrehem (avec le temps souvent ortho-graphe varie), né entre 1302 et 1307, mort en 1370 et fraîche-ment nommé maréchal de France au cours de l’été précédent. Nul ne connaît la raison de la présence de ces écuyers à Saint-Junien, d’autant plus que l’année écoulée a été plutôt calme dans la région, même élargie ; mais dans les jours qui suivront commencera le peu glorieux siège de Saint Jean d’Angély, non loin de chez nous. Peut-être vont-ils y participer ? La photographie fournie ne montre que fort peu de choses sur les documents, et l’on sait juste que les vélins ont une taille approximative de 5 centimètres par 30. En revanche, si l’on regarde bien le texte à droite du sceau on peut y lire clairement « Saint Junien du Vigen », ainsi que l’on nommait parfois la ville, il y a longtemps… David Chaput > Les deux manuscrits sur parchemin de 1351. LES eaux de la Vienne, pourtant si calmes aujourd’hui, furent parfois cruelles. Le 11 juillet 1946, c’est en sauvant un jeune garçon en diffi-culté qui se baignait tout près du pont Notre-Dame, que l’abbé René Ortiz fut englouti par les eaux capricieuses de la rivière. C’est depuis cette date que la photo de Renée Ortiz présentée ici trône dans la sacristie de la chapelle. Son décès causa un grand émoi dans la ville, car ce jeune ecclésiastique avait su faire l’unanimité parmi ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas. Originaire d’Ambazac, René Ortiz, né en 1913, fut nommé vicaire à Saint-Junien en 1937. Ce jeune homme passionné de littérature et de poésie devint rapidement la cheville ouvrière et l’animateur majeur de l’Etoile Bleue, patronage de la rue Renan qui comptait à cette époque, outre la section théâtre et une clique, une section gym-nastique fort réputée. En effet, cette dernière avait obtenu de nombreux prix partout en France et notam-ment en 1932 où elle se vit décerner la médaille d’or aux championnats de France qui se déroulaient à Nice. Le gymnase de l’Etoile Bleue fut baptisé, salle Ortiz, en mémoire de ce moniteur passionné. Des générations de jeunes se sont exercées dans cette salle jusqu’à la construction d’un gymnase dans les années 2000. Jean Varnoux, prêtre et rescapé du camp de Mauthausen, a rendu hommage à son ami Ortiz dans un article paru dans le journal Délivrance en relatant son atti-tude héroïque pendant la guerre : « En plus des oeuvres de la paroisse, il sut dès 1941, se consacrer à la libération de la France, et là, il fit tout son devoir […] Sentant tout le danger que connaissait la France face au nazisme, il fit tous ses efforts pour empêcher les jeunes de partir en Allemagne. A sa place, à son rang, il ne refusa rien à la Résistance. »Ainsi la mémoire de René Ortiz, comme celle de ses pairs Yves de Montcheuil ou Jean Varnoux, mérite d’être célébrée. Thierry Granet > L’abbé René Ortiz (1923-1946).© Photo Lafontan

LE CHERCHEUR D’ORPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienSociété des Vieilles Pierres : 18, rue Paul-Elluard • 87200 SAINT JUNIENLe supplément « Le Chercheur d’Or » est consultable en ligne à l’adresse : st-junien-vieilles-pierres.frLa version papier est disponible gratuitement aux archives municipales, à la médiathèque de Saint-Junien et à l’office du tourisme.N°ISSN 2117-8879 Pour tout renseignement : 05 55 02 30 69 – Courriel : socvp@orange.frEDITIONS L’ABEILLE B.I.P. SASDépôt légal à parution • ISSN 3441-4101 K • ARRONDISSEMENT DE ROCHECHOUART. Autorisé pour l’arrondissement judiciaire à publier les annonces judiciaires et légales en matière de procédure civile et de commerce, ainsi que les actes des sociétés. No CPPAP 0615 I 87943 • Tirage : 4.000 ex. Abonnement 2018 : 45 € • Prix du No 1,20 €Directeur de Publication :François BUSSAC • Rédactrice en chef : Louise CARPENTIER • Rédaction « Le Chercheur d’Or » : Franck Bernard et Société des Vieilles Pierres.Conception graphique : Studio four cat’S : Sébastien CATILLON. Impression : SAXOPRINT.Usine à vendre… et à préserver> Façade sud de l’usine SOPASAC, rue Junien-Rigaud, mai 2018. Les travaux de démolition réalisés récemment rue Junien-Rigaud ont fait apparaître dans toute son ampleur l’une des plus anciennes usines de Saint-Junien, l’usine SOPASAC, un trésor méconnu de notre patrimoine industriel.EXTÉRIEUREMENT, la qualité architectu-rale du vaste bâti-ment tient à la régularité de sa façade, rythmée sur deux niveaux par huit hautes fenêtres à encadrement de briques. L’intérieur est plus remarquable encore, avec une imposante nef centrale, voûtée en bois, qui s’étend sur toute la longueur et ouvre de part et d’autre sur des bas-côtés servant d’ate-liers. Un plan monumen-tal, rare, qui n’est pas sans rappeler celui de nos églises. La construction de cette usine, en 1873, est due aux projets ambi-tieux d’un fabricant de gants, Junien Rigaud (1814-1899), celui-là même qui a donné son nom à la rue. A l’époque où la ganterie est en pleine prospérité et où s’édifient sur la Vienne des papeteries modernes et imposantes, il rêve de fonder une véritable usine de ganterie. Les dimensions de sa fabrique sont donc sans rapport avec les modestes ate-liers existant alors, car si la ganterie emploie beaucoup de main d’œuvre (300 coupeurs gantiers et 1.200 couturières en 1870), une grande partie des ouvriers et des ouvrières travaillent à domicile. Mais le projet tourne court, et dès 1874 l’usine est reconvertie dans une activité qui est à l’amorce d’une grande expansion à Saint-Junien, la transformation du papier. C’est dans ce secteur qu’elle va fonctionner durant près de 140 années. Elle est d’abord louée à un entre-preneur parisien, Félix Goyer, qui y fabrique des boîtes pour l’emballage des allumettes, jusqu’en 1882. Mise en vente par Junien Rigaud, elle est finalement achetée en 1884 par la société Planche-Frères, originaire du Jura, qui se lance dans la fabrication du sac-papier. L’usine restera désor-mais fidèle à cette acti-vité, spécialité de Saint-Junien, sous diverses raisons sociales, la plus durable étant SOPASAC à partir de 1923. Peu modifié depuis sa construction, le bâtiment présente un grand intérêt au plan du patrimoine et de l’histoire industrielle. Désaffecté depuis 2014, il est aujourd’hui mis en vente, ce qui peut faire craindre qu’il soit complètement dénaturé, voire purement et simplement rasé. Pourtant il offre un vrai potentiel pour une reconversion qui concilie viabilité économique et respect du caractère patrimonial ; l’exemple de l’ancienne usine Vaugelade, en bord de Vienne, a montré récemment la qualité de telles réalisations. Frank Bernard