7 décembre 2002Le Chercheur d’OrPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienLa ganterie c’est le pied !Comme le savent la plupart des Saint-juniauds,l’unité de mesure utilisée en ganterie est lepied. Nous n’avons pas la prétention de l’apprendre à qui que ce soit, bien entendu, mais IInous a paru intéressant de rentrer dans le détail afin de décortiquer cette unité, qui a donnéson nom à la règle graduée, généralement enbuis, utilisée par les gantiers.En effet cette appellation pourrait induire enerreur le lecteur, ou l’auditeur occasionnel,qui, sans explication , aurait vite compris quenos artistes du cuir calculent en pieds, pouceset lignes, tout droit venus de la perfide Albion.Il n’en est rien. En effet si les mesures anglo-saxonnes se déclinent de la même manièreexactement, le pied qui nous intéresse est bienfrançais, puisqu’il s’agit du « pied de roi » ouIpied de Charlemagne. Pour comprendre toutà fait, le mieux est de traduire tout ceci dansnotre système métrique.Reprenons donc :Un pied anglais mesure 30,48 cm et il estdivisé en pouces (12) mesurant 25,4 mm,eux mêmes divisés en lignes (12 toujours),mesurant 2,117 mm.Quant au pied de roi, il mesure 32,5 cm divisés en 12 pouces de 27,07 mm, eux mêmescomposés de lignes de 2,26 mm.Il est de notoriété publique que pour biencouvrir une main. Il faut utiliser le pied …Note : les quelques inventaires d’ateliersdu XVilè siècle que nous connaissons*,ne mentionnent pas de pieds (règle),peut-être faut il en conclure que les•> pointures » n’étaient alors pas de mise,les tailles plus ou moins aléatoires etsoumises au gré de l’artisan.* voir Gar\terie et gantiers de Saint-Junien au XVIIè siècle, par F.Bernard.Cahier d’Impact N »4 décembre 2000SAINT-JUNIEN 1789Les Archives départementales de laHaute-Vienne ont acquis en 1998un curieux document gui touche àl’histoire de notre cité. Il s’agit denotes, rédigées par un habitant deSaint-Junien, intitulées« observations mémoriales commencées en i’année 1789 >. Le manuscrit de ce «Journai » comporte22 pages reiatant quelques événements, publics ou domestiques, desannées 1789/1790 (15 pages),1796 (1 page), 1817 (2 pages),1822 (1 page), 1833 (1 page) et1837 (2 pages).Le texte est anonyme, mais ies événements familiaux rapportés permettent de i’attribuer à J.B. Petit,décédé à St Junien en 1849 à i’âgede 93 ans.Nous en avons extrait et transcrit lerécit des événements du 29 juillet1789 à Saint-Junien, jour de la« grande peur ». Au lendemain de laprise de la Bastille, une rumeurparcourt les campagnes, provoquant la panique :on s’armecontre des « ennemis » qui mettraient le pays – à feu et àsang >. La menace, imaginaire,vient de l’ouest (Ruffec) et lesSaint-Juniauds se portent vers lepont Sainte-Elisabeth, qui formealors, avec le > pavé » (faubourgLiebknecht) récemment tracé, laroute de i’Angoumois. Ils reçoivent le soutien des paysans desenvirons, signe des liens étroitsqui unissent la ville à la campagne.On ne connaissait jusque làqu’un seul détail de cet événement : dans son Histoire deSaint-Junien. Vital Granet nousrapporte que le chapitre venaitJuste d’acheter l’autel et les stalles de l’abbaye de Grandmont etque les lourdes charrettes dutransport furent employées,avant d’être déchargées, à barricader le pont Sainte Elisabeth.Ce détail n’est pas rapporté parnotre témoin, mais il ne faitguère de doute.n le 29 Juillet 1789, Jour de mercredi. à une heure après minuit.Il y a eu une alerte à Saint-Junien. Simonet dit La Roche.valet de ville pour lors, passa aumême Instant par la ville avec sontambour en criant « vite, aux armes,les ennemis arrivent par le pontSainte-Elisabeth pour mettre la villeà feu et à sang ». On disait que lecomte d’Artois, frère de Louis seize,notre roi, était accompagné de dixmille hommes auteur de cette alerteavec la noblesse et les prêtres quine veulent pas payer la taille et quise révoltent contre le tiers-état.Tous les habitants s’armèrent et furent sur les avenues des deux pontset autres aboutissants monter lagarde. On sonna le beffroi toute lanuit et le Jour même les paysans desenvirons de Challlat, Saint-Martin,Javerdat et les environs se rendirent ,armés de fourches et de fauxet quelques fusils. On monta lagarde toute la Journée et de cemême jour 29 Juillet on a été enpeur et en larmes. Au même Instantet à la même heure on prétend quel’alerte a été par toute la France. »A.D.H.V. 1 Mi 1609

LeChercheurdOrDes fresques méconnues dans la collégiale de Saint-JunlenIl existe dans notre Collégiale de Salnt-Junîen, des fresques peu connues car non accessibles au public, et surtout, fortement endommagéeslorsque la partie supérieure de la chapelle Saint-Martial, dite « Salle du trésor », fut tronquée en 1906.Le seul accès actuel, une porte s’ouvrant à environ quatre mètres de hauteur, permet de découvrir ce qui reste des peintures ;la base des scènes figurées et les frises géométriques qui s’étirent en bandes à 1 mètre cinquante du soi.Etudiées par MM Boutant, ces fresques peuvent être datées du Xlllè siècle et s’offrent aux regards comme une succession de personnages àintervalles réguliers. Ici un évêque, dont on devine la crosse, quelques bourgeois richement vêtus, un homme d’armes, un « vilain » pendu à unarbre dont on ne distingue que les pieds entravés, ne touchant plus le sol.Dans le fond de la salle on peut encore distinguer péniblement un supplice de la roue.Cet ensemble, richement coloré à l’origine est probablement condamné, du fait des conditions précaires de conservation actuelles (humidité),aussi nous vous proposons de les découvrir > en l’état ».Il est difficile de donner une signification aux scènes représentées, sont elles bibliques pour une part, s’agit-ii du martyr de saints pour une autre part, nous ne le savons pas.V- -.î?- . .Sur ce cliché on peut encore voir, à gauche de laporte, les jambes et le bas du vêtement d’un personnage. A gauche de ce dernier, très peu visible,une femme en robe.Scènes d’une vie quotidienne à une époque rude oubien scènes de la « vie des Saints », il est bien difficile de se prononcer quant à l’interprétation des fresques, surtout lorsqu ‘elles sont incomplètes dans lapartie la plus riche en enseignement.Outre les pieds entravés du pendus (ci- contre), lesupplice de la roue, que nous n ‘avons pu reproduiredans des conditions satisfaisantes dans ce numérosont des représentations qui tranchent avec l’iconographie plus classique du reste de la Collégiale.des fresques méconnues (suite)s.\l.frJUMEK (Ibuu-Vk.;.) -msiSur ces deux cartes postales reprenant à peu près la même vue on peut remarquer la transformation intervenue en 1906 sur la« salle du Trésor », dénommée ainsi car elle servait probablement à entreposer reliquaires et archives importantes (cette dénomination se retrouve à travers toute la France).La transformation n’est pas anodine, et l’on comprend aisément que des fresques déjà situées à plus d’un mètre du plancher aientpayé un lourd tribut à l’abaissement de la toiture.Clichés au grand Livre, cliché GuitardLES BILLETS DE L’UNION SYNDICALE OUVRIERE ( U.S.O.)L’Union Syndicale Ouvrière, coopérative bienconnue des Saint-Juniauds (1902), versait chaqueannée une ristourne à ses sociétaires. Il s’agissait deredistribuer une partie des bénéfices réalisés, ceci auprorata des achats effectués dans les divers magasinsdisséminés à travers la ville.Chaque achat était inscrit au magasin sur un carnetqui restait en possession du client. En fin d’année onprocédait au calcul du total des achats et on appliquait un taux de ristourne qui variait en fonction desbénéfices de l’année écoulée. La somme ainsi obtenue était payée au client en billets « USO », et l’onétait libre d’utiliser cette monnaie dans n’importequel magasin de la coopérative, au même titre qu’unbillet de la Banque de France.De nombreuses coupures ont dû être émises au fildes années, de O.SOf, If, 5f, lOf, 20f, 50f et lOOf (àvérifier). Les premiers billets ont probablement étéSOCICTI COOPEffATIVeémis en anciens francs, sont venus ensuite les billetsen nouveaux francs, puis les derniers en francs rétablis en 1960 (ils ont très certainement suivi les modifications appliquées aux billets de banque).Ces billets de l’USO sont à comparer à ceux émis parl’Union de Limoges, autre institution coopérative denotre région *.Le dessin est de même inspiration, avec seulementune vue différente du siège social, Limoges pour l’un,Saint-Junien pour l’autre.La taille et la couleur varient avec la valeur.La logique nous feit penser qu’aussi bien Limogesque Saint-Junien ont fait appel aux mêmes imprimeurs :A. Poméon et Cie à Oullins, S.M.I.C. à SaintChamond.J,R.P.ASociété numismatique du Limousin Tome Ifivrier 199-f

Le chercheur d’orLE CHATELARDPublicalio/i de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine dupays de Saint-JunienRÉDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200SAINT JUNIENFranck Bernard / David Chaput/ PierreEberhart / Eric Fougeras / Thierry Granet /Jean René PascaudSociété des Vieilles Pierressiège social : mairie de Saint JunienLa lempète de décembre 1999 a mis à bas les arbres séculaires du parc du châtelard déjà minés par l’âge et tes parasites. Cette dévastation, en ouvrant de larges panoramas sur la vallée de la Glane, a permis de redécouvrir la beauté du site, son intérêt stratégique ainsique le charme rude et mystétieu.t du manoir. A l’heure où la commune a entrepris d’indispensables travaux de restauration, il nous aparu utile d’entrouvrir le dossier historique du Châtelard.Nous remonterons l’histoire du Châtelard en cinq étapes :I -Depuis 1934, une propriété communale2-De IS38à 1934, la propriété Surin3-De 1763 â IS26. les RouIhacdeRocliebtune, rénovateurs du Châtelard4 -De 1605 â 1763, les Mangnacs de Rochebrune, seigneurs du Châtelard5 -Aux origines du Châtelard1 : Depuis 1934, une propriété communaleLe domaine du Châtelard est entré dans le patrimoine communal en 1934avec l’achat de la propriété à Léon surin pour 190 000 F. C’est alors unebonne opération, compte tenu de la superficie du domaine (16,69 ha) et de saqualité (terres et surtout château).Mais la commune n’a pas d’idée précise, à ce moment là, sur l’utilisation dudomaine et ce n’est qu’en mai 1937 qu’elle décide d’y installer une aubergede jeunesse. Il faut pour cela aménager des locaux: le projet définitif des travaux, votés en novembre 1937 pour un montant de 58597 f, prévoit la création dans les bâtiments annexes du château d’une cuisine, d’un réfectoire, dedeux dortoirs, de douches et lavabos (ceux-ci avaient été oubliés dans un premier projet I). Le secrétariat aux loisirs et aux sports accorde une subventionde 50% et, après adjudication à des entreprises locales, les travaux sont entamés en novembre 1938. En mars 1939, il ne manque plus que le mobiliermais la commune qui n’a encore n’en touché de la subvention ne peut en fairel’acquisition. Finalement, en novembre 1939, quand est enfin versé unacompte de 10650 f, les « circonstances de la guerre» empêchent la mise enservice de l’auberge de jeunesse.En octobre 1940, la commission municipale mise en place par le gouvernement de Vichy doit louer le domaine du Châtelard au commissariat général àla jeunesse qui a décidé d’y installer une école régionale des cadres de la jeunesse. Celle-ci reçoit la visite en février 1941 du secrétaire d’état à la jeunesse et en juin celle du Maréchal Pétain lui-même.A la fin de la guerre le Châtelard est occupé par les FFI (août-octobre 1944)puis par « les réfugiés des unités militaires soviétiques » (fin octobre 44 / 15août 45)A partir de 1947, le Châtelard héberge des enfants et des adolescents; il sertde dortoir pour quatre vingt dix garçons du centre de formation professionnelle (devenu par la suite le centre d’apprentissage) dont les locaux des Charmilles sont insuffisants. Le bail (18000 f puis 24000 f par an) prévoit que leChâtelard sera laissé à la disposition de la commune du 15 juillet au 15 septembre de chaque année. En effet, pendant celte période, la commune loue lesinstallations aux colonies de vacances de l’Ecole Charentaise (80 enfants).Celle-ci sont remplacées en 1952 par l’UFOVAL (Union française des œuvres de vacances laïques) avec qui la commune signe un bail de neufanspour 4000 f par an. Quant au centre d’apprentissage il ne quitte le Châtelardqu’en 1955, dès que la construction d’ateliers lui permet de disposer de nouveaux locaux en ville.Finalement, ce n’est qu’au début des années soixante que le Châtelard accueille l’auberge de lejeunesse projetée depuis 1937 et qui prend alors lenom de Marcel Cachin; mais les locaux peu adaptés et l’implantation tropexcentrique incitent la commune, dès 1968, à envisager un autre site. En1981, l’auberge de la jeunesse est transférée dans les bâtiments de l’abbayede Saint-Ainand (un autre lieu historique!). Le Châtelard est alors consacréuniquement au centre aéré municipal qui partageait les lieux, depuis sa création en 1968, avec l’auberge de la jeunesse.A travers toutes ces péripéties on remarquera que depuis 1937 la commune afait du Châtelard un lieu destiné à la jeunesse et aux loisirs. Mais à l’heureactuelle, certains remettent en question cette vocation et suggèrent de tirer unmeilleur parti de la qualité du site, à l’image de ce qui s’est fait depuis peu àLa Vergne, un autre domaine de caractère aux portes de Saint-Junien.<* V ->.T.t.s-¥iVisite du maréchalPétain au Châtelard,alors « école des cadres de la jeunesse »,en Juin 1941.Photographie tirée dumagazine « Voyageofficiel du MaréchalPétain en Limousin ,19-20 juin 1941 »,édité par le Nouvelliste de Lyon.Des cartes postales représentant le Châtelard, avec en mentionl’école des cadres dela jeunesse, seront éditées et perdurerontplusieurs années aprèsla fin de la guer