N® 28décembre 2007Publication de la Société des Vieilles PierresPouria promotion du patrimoinedu pays de Saint-JunienUN JEAN TEILLIET RETROUVEC’est chez un collectionneur parisienque nous avons découvert cette petitepeinture de Jean Teilliet datant de la findu XIX ® siècle. C’est une huile sur panneau de dimension modeste (environ30 X 20 cm).Au travers de cette petite peinture auxcouleurs vives, Jean Teilliet se fait letémoin d’une scène coutumière à l’époque, aujourd’hui disparue, ie marché dela place de la mairie à Saint-Junien.Cette œuvre constitue un beau document sur la vie quotidienne de notrepetite ville à l’aube du XX ® siècle.Jean Teilliet fut un formidable acteur deson temps, conscient des exceptionnelles mutations que le siècle nouveauallait opérer. Il nous a légué de beauxtémoignages de ce temps révolu. Nousen reparlerons. TGSAINT-JUNIEN, TERRE DE MISSIONS ?IyColieoLlon JGAPAROISSE DE SAINT-JiUNïERSOUVENIB DE MISSION 20 MARS – 17 AVRIL 1927Curé-Doyou : M. lo Cltanoino DURON. — Vicaires : MM. les Abbes TB£IER el PATIÉ.Missionnaires-; RR. PP. GARÉNAUX ot V09SELLE.Ce « souvenir de mission » avec sa beile Image pieuse a étéédité il y a tout Juste quatre-vingts ans à l’occasion d’une mission organisée à Saint-Junien, du 20 mars au 17 avril 1927.Il s’agit d’une production courante destinée à ceux qui ontparticipé aux activités chrétiennes proposées par les pères missionnaires: rencontres, prêches, confessions et processions. Lebut des missions est en effet de ranimer la foi chrétienne, enparticulier auprès des jeunes.D’autres missions ont eu lieu à Saint-Junien: nous connaissons celle de 1968, mais surtout celle de 1851 qui s’est achevée par l’érection d’une croix de mission à l’entrée du faubourgpont-Levis, dans ce qui allait devenir ie champ de foire. Le 27avril 1851, la croix de fonte fut portée en procession le long desboulevards par 104 jeunes hommes de la ville — 26 de chaquequartier — avant d’être dressée sur le terrain donné par le sieurMarchadier.Elle y resta jusqu’à sa destruction, le 19 avril 1905, au coursd’un des épisodes les plus célèbres de l’agitation anarchiste àSaint-Junien au début du 20e siècle (voir 1905. le printempsV. Brousse et alli, Limoges 2005, p.84-89J.

Page 2Le Chercheur d’OrUNE BULLE PAPALE A SAINT-JUNIENEn 1970, le déblaiement du niveau inférieur de la chapelle du cimetière avait révélé une bulle dupape Innocent VI.Une bulle est un sceau en plomb, mais le terme désigne aussi le document qui la porte, documentofficiel de la chancellerie pontificale, où cette bulle de plomb est pendue par des lacs de soie.Le décor de ses deux faces est fixé depuis le XII ® siècle:- A l’avers, les visages de saint Paul et de saint Pierre sont surmontés des lettres S{anctus) PA(ulus)S(anctus) PE(trus). Les deux têtes sont entourées d’un grènetls et séparées par une croix latine pattée.-Au revers, le nom du pape se lit sur trois lignes:INNO / CETIUS / PPVI, c’est-à-dire Innocent VI pieux pontife.Pour un diamètre de 40 mm, la bulle a une épaisseur de 5 mm.Photo PVInnocent VI est le nom pris par Etienne Aubert, né en 1295, à Beyssac (Corrèze). Il eut une brillantecarrière, étant évêque de Noyon, puis de Clermont. Devenu cardinal, il est élu pape le 18 décembre1352, alors que le pouvoir pontifical est en Avignon depuis 1305.Malgré la guerre de Cent Ans, qui commence, et les ravages de la peste, Il sera un grand bâtisseur.On lui doit la chartreuse du Val-de-Bénédiction à Villeneuve-lès-Avignon. Décédé le 12 septembre 1362,il y repose dans un tombeau encore conservé. Pape limousin. Innocent VI favorisera les prélats de sarégion d’origine. Il a donc très bien pu avoir des rapports avec le chapitre ou le clergé de Saint-Junien,et lui adresser une bulle.Les conditions de découverte ne permettent pas de savoir si la bulle en plomb était isolée ou attachée à un document. Elle se trouvait dans une tombe bâtie en pierres et fermée par des plaques degneiss. Une lourde dalle en granit surmontait le tout, affleurant le niveau du sol recouvert de remblaisplus récents.La dalle est sans inscription, avec juste le contour d’un livre gravé en creux. On peut en déduire qu’ils’agit de la sépulture d’un religieux. Vide, mais envahie par l’eau, la tombe ne contenait que la bulle deplomb. Dissous par l’humidité, les ossements avaient disparu.Si cette sépulture correspond au destinataire ou au propriétaire de la bulle, elle est datable, commeelle, de la seconde moitié du XlVe siècle. PEN’ 28’y-iLA ROUTE DES VINSNous avons vu que notre célèbre photographe anonyme (Chercheur d’Or n® 25 et 27) « bouérait » les photos et les légendes. Son goût immodéré pour la dive bouteille est très certainement la cause de sa perte de boussole.En regardant le plan Collin de plus près, nous nous rendons compte que la périphérie proche de la ville était plantée denombreuses vignes. Il n’y a pas si longtemps les terrasses de l’abbaye Saint-Amand en étaient couvertes. A la campagne,tous les paysans cultivaient une vigne et produisaient du vin pour leur consommation personnelle.Notre Niepce local avait donc le choix entre le vin gris ou le vin bourru, peu importe qu’il soit d’Etagnac, de la Costa de!Mons, des côtes de Croyer, de Plaud ou de Sicioreix.Mais peut-être était-il amateur du célèbre mais funeste Noa? Vin d’origine américaine, chargé en méthanoi comme l’absinthe, qui fut interdit en 1930 et dont toutes les vignes auraient dû être arrachées en 1960. Il culottait les verres Jusqu’àles dépolir, maquillait les lèvres d’un bleu acier, floconnait la cervelle de pétéchis, donnait aux yeux un air bovin d’où l’intelligence semblait s’évaporer, faisait dès la première gorgée dresser les cheveux sur la tête pour une coupe en brossesans fixateur et donnait la « fouère » dans les minutes qui suivaient. Son consommateur avait alors une allure de cheval audressage, faisant des appuis à gauche et à droite, ponctués de contre-pieds qui feraient pâlir le meilleur trois quart centredu monde.Il pouvait aussi boire de la piquette produite « Chez le Péri «. Il y a une quarantaine d’années encore, le père Clépeu enavait fait sa spécialité. La récolte était foulée aux pieds par ce vieil homme, grand et sec comme un coup de trique qui enslip tournait dans son petit pressoir en répétant durant sa longue marche, telle une litanie: • noun dé di, fé dé di, noun dédi, fé dé di … » Cette piquette était à boire très fraîche et ne devait pas trop vieillir. Le père Clépeu la buvait à table, danssa cave avec les voisins, ou à l’occasion pour ser^^^-Vlctapnlen (Hw? f fvice rendu Q’en ai bu). Il la bouchait dans des fioles pour la garder Jusqu’à l’hiver, et là, quand lesengelures lui pelaient les doigts, quand ses rhumatismes le faisaient souffrir, il débouchait unesainte fiole et se frottait le corps avec son miraculeux liquide. Il devait boire toute sa production etsans modération ce qui lui créait quelques troubles et hallucinations. En 1968, ne pouvant supporter d’entendre de Gaulle à la radio, il tira uncoup de fusil dans le malheureux poste de TSF!S’en revenant de Verneuil, après une dégustation du fameux rosé, celui qui plâtre le « gorjareu »,qui tapisse les papilles d’un velouté âpre, notrephotographe a franchi le pont à Saint-Victurnien.Mais cette fois la légende de la carte postale estd’une logique implacable! JRP.Vjeaot) – Poffi reli»ni U rî*e gtuchc à Is« St-Victurnieii (Hte-Vienne) – Pont reliant la rive gauche à la rive droite »Jeu-RvoC* fdiouuiLes Sapeurs-Pompiersde Samt-Jiiiilen1826 – 1998Jean-René PASCAUD publie, avec le concours de la commune, unlivre consacré à l’histoire des pompiers de Saint-Junien, depuis la création du corps en 1826 Jusqu’à son rattachement au SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) en 1998,L’ouvrage, vendu au prix de 15 6, sera disponible à partir du 17 décembre 2007 auprès du service des Archives municipales. Il est possible aussi de le recevoir en faisant parvenir aux Archives Municipales(2, place Auguste Roche – BP 115 87205 SAINT -JUNIEN Cedex) uneenveloppe prête à poster ia Poste Livre à votre adresse, ainsi qu’unchèque à l’ordre du trésor public d’un montant correspondant au nombre de livres désirés.A l’occasion de la sortie du livre, une exposition est organisée à laMaison des Consuls place Guy Môquet, du 17 au 31 décembre 2007.Elle présentera le livre, et retracera l’histoire du corps des sapeurs-pompiers de la ville à travers matériels et documents anciens.

Le Cherchenr d’OrPublication de la Société des î ‘ieil/es PierresPour In promotion dn patrimoine dn pays de Saint-]/mienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput/ Pierre Eberhart /EricFougeras/ Thierry Granet/Jean-René Pascaud .Société des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunlenMAISONS 1900 (4)Parmi les très nombreuses manufactures de gants de Saint-Junien, rares sont celles qui ont adopté de beaux en-têteillustrés. Après le GANT DESLYS dans les années trente(Chercheur d’Or n°27), voici la manufacture LAGARDEJEUNE, au tout début du XX® siècle. Son fondateur semble’être le mégissier Julien Lagarde dont l’usine en bord deVienne connaît alors une belle prospérité.MANU.PAÇTtrKB: iîE, GaNTS ©36 PfeAtToe GAnTCRi£ rins de LuxeByRfrçïctoî’HLa manufacture, telle qu’elle apparaît surl’en-tête, est adossée à une grande maisonqui, à l’époque, était un restaurant tenu parla mère de Julien Lagarde. Ganterie et restaurant ont disparu depuis longtemps, maisles deux bâtiments ont gardé de nos jours lamême apparence. La présence de la voie ferrée devrait vous permettre de les identifierfacilement, (réponse en bas de page) FBiri'(01,51La famille Barbarin est une très vieille famille implantée depuis le 15® siècle dans TAngoumois et le Poitou dontle blason et la devise figurent ci-dessous. La branche qui intéresse plus particulièrement Saint-Junien est celle de laCharente Limousine.Le premier des Barbarin portant le titre d’écuyer sieur du Monteil est un certain Jean Barbarin, qui rendit hommage du Monteil en 1512 au seigneur de Brigueuil. Ils sont ensuite huit générations à porter ce titre de sieur ou seigneur du Monteil, de Puyfragnoux et autres lieux. Depuis lors, ils se sont partagés entre Saint-Junien et Brigueuil.Mais c’est surtout dans les paroisses de Saint-Junien (Saint-Pierre ou Notre-Dame du Moûtier) qu’apparaissent leursdivers événements familiaux (baptêmes, mariages ou décès).Quatre générations de BARBARIN DU MONTEE, de 1670 à 18361 – Léonard BARBAIUN, écuyer, sieur de Puyfragnoux, né vers 1670,marié en 1690 à Isabelle Montjon. Père du suivant.2 – Jean BARBARIN, écuyer, seigneur du Monteil, de Puyfragnoux, 1695 -1776, marié en 1717 à Marie de Salignac. Cinq enfants dont le suivant.3 – Etienne BARBARIN, écuyer, seigneur du Monteil, de Puyfragnoux, néen 1722, marié en 1746 à Catherine du Soulier. 12 enfents dont le suivant.4 – Louis BARBARIN, 1756 – 1836. Marié en 1773 à Marie Mathurine duPin. 10 enfantsLouis, le dernier des Barbarin représentant de cette lignée, né àSaint-Junien (au Monteil) et baptisé le 15 janvier 1756 à Notre-Damedu Moûtier, émigra pendant la Révolution Française. De retour enFrance, il fit sa déclaration devant le préfet de la Haute-Vienne le 8prairial an X (28 mai 1802) et fut amnistié le 6 messidor an XI (25juin 1803). Il porta désormais le nom de Barbarin Puyfragnoux (c’estainsi qu’il signait). Chevalier de l’ordre de St Louis, il est décédé àSaint-Junien, faubourg Saler, âgé de 80 ans, le 7 août