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N° 31Septembre 2008Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienFABRICANT DE BRIQUES: DE LA BRETAGNE AU BRESILMême en pays de granité comme le Limousin, la terre cuite a toujours occupé une place importante dans la construction (tuiles,dallages, cloisons et encadrements de briques…). Autour de Saint-Junien fonctionnaient de nombreuses tuileries-briqueteries: LaClautre de Saint-Martin, La Malaise, La Tuilière de Javerdat, LeBois au Bœuf … Quelques briques provenant d’une démolition\ienncnt de nous révéler une autre de ces briqueteries, sur le territoire même de la commune. Les briques portent en effet la marquedu fabricant, E. SENSAUD.Evariste Sensaud (1854-1920) est issu d’une très ancienne famillede Saint-Junien, propriétaire du vaste domaine de Lavaud(commune de Saint-Brice). En mars 1872, il s’associe avec un autreSaint-Juniaud, Opta de Grandsaigne, pour la fabrication des tuileset des briques à l’usine de La Bretagne qu’il \ient d’édifier. Maisdès 1874 la société SENSAUD & DE GRANDSAIGNE est dissoute. Evariste Sensaud continue d’exploiter la briqueterie jusqu’en 1876 puis il quitte Saint-Junien pour Roumazières et part enEspagne, toujours pour diriger des briqueteries. Finalement, en1898, il émigré au Brésil avec son épouse d’origine russe, Alexan-drina Bogdanov, et son fils Dimitri. Ce dernier, ingénieur et inventeur, est le premier à faire voler un aéroplane en Amérique du Sud, le 7 jamier 1910.Mais revenons à Saint-Junien! La briqueterie de La Bretagne n’est pas restée en acthité après le départ d’EvaristeSensaud et elle est détruite en 1880. Son emplacement, près des Séguines, est désormais occupé par le nouveau tracéde la RN141 récemment ouvert à la circulation. FBt.RANDSAlGNEBIENVENUE AUX CHTIS !Il y a mille ans cette année, une épidémie de peste menaçait la villede Valenciennes. Fort heureusement la Vierge Marie intervint poursauver la cité, en déroulant autour d’elle un cordon (on pourraitdire cordon sanitaire en l’occurrence I ), fort efficace semble-t-ilpuisque la maladie épargna nos chers Nordistes.Depuis, chaque année, en remerciement et hommage à la Vierge, leshabitants organisent au mois d’août une procession autour de lavieille ville, sur le parcours supposé du fameux cordon.Ainsi est née la tradition de la procession de Notre- Dame du Cordon, mais cette année du millénaire il fallait « marquer le coup » parune action d’éclat. Le choix a été d’amener la statue de la Viergejusqu’à Lourdes, et un certain nombre de fidèles (assez nombreuxd’ailleurs) ont décidé de suivre le parcours jusque dans la cité deBernadette, qui à pied, qui en vélo, en procédant bien sûr par étapes.Lune de ces étapes s’arrêtait le 14 août à Saint-Junien, permettantaux gantiers de voir une procession partant du champ de foire pourse rendre à la Collégiale via la rue Lucien Dumas, l’évêque de Limoges recevant les pèlerins dans notre église.Certes, les Saint-Juniauds ont l’habitude de voir de grandioses processions tous les sept ans, mais ce petit événement nous rappelleque justement, les ostensions arrivent, et que bientôt beaucoup degens se mettront à l’ouvrage. Les Ch’tis nous auront donné unavant-goût de procession quelques mois avant les nôtres. DC
Le Chercheur d’OrixnwMPMvunk^iL^-..?-^TIMBRES EN MEMOIRE D’ORADOUR SUR GLANELe comité pour la sauvegarde des ruines d’Oradour sur Glaneest à l’oiigme du timbre rappelant le massacre perpétré parl’armée allemande le 10 juin 1944.L’administration est d’abord sollicitée pour surcharger un timbre de la mention 10juin 1944 – Souviens-toi d’Oradour sur Glane.Le refus qui s’ensuit détermine une autre demande, celle d’untimbre à surtaxe. Le directeur des Postes et le préfet de laHaute-Vienne transmettent ce nouveau projet, qui doit évoquer « l’action malfaisante de la barbarie allemande ».Pour éviter d’éventuelles difficultés, il revient au général deGaulle, chef du Gouvernement provisoire, de choisir entre lesdeux maquettes présentées. Et le 13 octobre 1945, le timbre estmis en circulation.C’est une réalisation en taille-douce du graveur Raoul Serres(1881-1971), qui s’est inspiré d’une de ses œuvres de plus grandformat. On en retrouve le motif principal, l’église en flammes,cernée par des soldats, à la silhouette plus accentuée sur letimbre.Ce timbre est tiré à 4 500 000 exemplaires, par feuilles de 50unités. D’une valeur faciale de 4 F + 2 F, il affranchit les lettressimples pour la France (2 F) ou celles pour l’étranger (4 F). Lasurtaxe est au profit de l’Entraide française.Le timbre d’Oradour existe en exemplaires non dentelés et enépreuves de luxe. Quelques défauts sont à signaler: « pli en accordéon » à l’impression, dentelure en « piquage à cheval ».Le thème et l’époque ne permettent guère d’associer la sortiedu timbre à beaucoup de documents philatéliques. Parmiceux-ci, une modeste enveloppe 1er jour, non illustrée, en papier gris-bleuté, avec le timbre et l’empreinte d’un cachet circulaire. La légende Oradour sur Glane 13 octobre 1945 entoure unevue du clocher de l’église, au-dessus du panneau Oradour surGlane Souviens-toi Remember.Le dessin du cachet se différencie de la gravure et du timbre deRaoul Serres. Celui-ci montre encore, dans les flammes et la fumée, le clocher et sa tourelle adjacente avec leurstoitures d ardoises, toitures disparues dans l’incendie de l’édifice. La voûte de l’église, qui avait résisté, s’effondreraà la fin d’octobre 1944, comme tout le laissait craindre.Diverses cartes, postales ou non, accompagnent le timbre avec application du même cachet. Elles reproduisent lagravure de Raoul Serres, que l’on retrouve sur une enveloppe à bordure de deuil, peut-être postérieure. L’une descartes émane du Comité de secours d’Oradour au profit des familles martyres.Le 1er janvier 1946, une hausse des tarifs postaux ne destine plus le timbre d’Oradour qu’aux lettres du 2^ échelon. En conséquence, le 2 février suivant, il est retiré de la vente.Vmgt ans plus tard, la République démocratique allemande consacrera un timbre à Oradour sur Glane. Sur le fondtricolore de la vignette, se profilent des ruines et une croix dominés par le monument du cimetière. Ce timbre, quine s’inscrit dans aucune série, est d’une valeur de 25 pfennigs.Le même jour que le timbre français d’Oradour sur Glane, une autre émission marque le Journée du Timbre de 1945.C est encore une taille-douce de Raoul Serres, honorant Louis XI, créateur du service d’où allaient sortir, plus tard,la poste aux lettres et la poste aux chevaux. Louis XI, un roi venu à Saint-Junien, en 1463 et 1465 en hommaee àNotre-Dame du Pont. PE ‘ORADOURORADOURmORADOURN »30JACQUES BLENY, ILLUSTRATEUREn 1951, l’édition du centenaire des œuvres complètesd’Honoré de Balzac donna l’opportunité aux éditions Albert Guillot de publier sous le titre L’envers de l’histoirecontemporaine la totalité de la Comédie Humaine. Letrente-septième volume (sans doute plusieurs autres) futillustré par des dessins de Jacques Blény; une suite debois gravés en couleurs par Michel Kozyr complétantl’approche de ce travail spécifique de l’éditeur.Dans cet ouvrage, le Jacques Blény Illustrateur accompagne plus qu’il n’interprète les pages souvent sombres durécit. Dès lors, l’artiste dessine les traits, les costumes etles saynètes dans une ambiance à couper au couteau.Chaque personnage, tout en longueur, en charme décharné comme dans ses tableaux de silhouette des lieux, promène une raideur douloureuse et distante. Un brun violacé, un vert spectral et un noir caverneux contribuent àmaintenir l’ensemble comme sorti d’une chanson réaliste.Dans la reproduction choisie le lugubre sèche l’air, la« veuve », le panier garni d’une tête, cadre au plus effrayant. 11 n’y a guère que les nuages taillés pareils à desauréoles à angles aigus qui laissent un petit espoir à cebas monde.Jacques Blény conforte sa palette avec une rare unité, démontrant, encore une fois, sa spécificité. Bien sûr monregard est tout juste une esquisse, un brin d’œil voletantsur une œuvre importante. André DUPRATGANTERIE: LE COUTEAU A DOLER« Il accrochait la peau d’un seul geste, au talon du marbre, puisIctalait et la roulait en partie, pour mieux l’avoir en mains et latendre fermement à l’aide de la main gauche et de l’avant-hrascouché. Et le couteau rectangulaire à courte poignée, tranchantcomme un rasoir, semblait faire corps avec son bras et sa maindroite (…) Et le couteau courait sur la peau à petits coups brefs,dans un mouvement mécanique, soulevant des lamelles de chairssur toute sa largeur. Et l’on voyait la peau se nettoyer, se polir,s’amincir, changer de couleur, s’unifier sur un espace d’une régula-ritéparfaite, de la largeur du marbre (…) »*Ces quelques lignes de Jean Bourgoin décrivent le dolage queles gantiers pratiquaient pour amincir et assouplir la peauavant le dépeçage. L’opération, très délicate, nécessitait unapprentissage long et difficile; elle a été mécanisée, à partirdes années trente, avec l’emploi de meules. Il n’y a plus au-jourdhui de doleur à Saint-Junien, mais l’on conserve précieusement quelques couteaux à doler comme celui présenté ci-contre avec son « balassou » (petit tampon pour protéger des ampoules) et son étui en carton à l’enseigne de Victor BERNARD, coutelier et marchand d’outils pour ganterie,rue Lucien Dumas. FB* Jean BOURGOIN, Les Antitouts. N.E.D.. 1964, p.48,OLu’» »n*
Le Chert^eor d’OrPublication de la Société des l’ieU/es PierresPour lapromotion dupatrimoine du pcrfs de Saint-JnnienREDACTION 1 Ffag Uebknecht 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre Ebertiart /Eric Fougeras/ Thieny Granet/ Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunienLe plus curieux de ces monuments est1861. Seule tombe ancienne qui ne soitdeux grandes pièces en fonte moulée. Ils’agit d’une fabrication industrielle,étrangère à notre région, comme on entrouve dans les régions métallurgiques(Belgique, Nord et Est de la France). Lemodèle peut provenir d’un catalogue, àmoins que le monument ait été réalisésur commande. Le commanditaire de latombe, Pierre Routurier, était charpentier – mécanicien ce qui peut expliquer lechoix de cette sépulture. Cet exemplairetrès rare, voire unique, mérite donc uneprotection particulière, d’autant plus queson état est très dégradé, fb* voir Frank BERNARD, Le cimetière ancien deSaint-Junien, projet de réaménagement, étude etpropositions, 2005, archives municipales.NOTRE VIEUX CIMETIERE (1)Depuis quelques mois des travaux de réhabilitation d’unepartie du cimetière ancien de Saint-Junien ont été entrepris. Nous n’évoquerons pas ici la philosophie et les péripéties de cette opération indispensable qui, nous l’espérons-, va se poursuivre et s’accélérer *. Contentons-nousde présenter quelques-unes des tombes remarquables quifont l’attrait du vieux cimetière et qui méritent sauvegarde.sans conteste la sépulture de la famille Routurier, datée depas édifiée en granité, elle est constituée de l’assemblage deUN PEINTRE DE LA GLANE, HENRI RAPINHenri Rapin est né en 1873 à Paris. Il fut peintre et décorateur de renom. Elève de Gérôme commeJean Teilliet (son contemporain né en 1870) et de J. Blanc. Il a fixé sur la toile nombre de paysages àl’instar de celui que nous présentons ici. C’est à l’occasion de voyage en Limousin qu’il vint à Saint-Junien sur les bords de Glane au site Corot. Attiré par l’influence de l’illustre maître et peut-être à l’invitation de Jean Teilliet, Henri Rapin fut saisi par la grave beauté des rochers de la Glane. Son nom estinscrit sur le rocher deCorot aux côtés de sesillustres contemporainsvenus comme lui marcher sur les traces deCorot.Henri Rapin a souventexposé à Paris et à partir de 1900 au salon desartistes français dont ildevint sociétaire. Il a.obtenu plusieurs médailles récompensant sontravail.Le paysage d’automneprésenté ici est un dessin à l’encre de chineprobablement réalisédans les proches alentours de St-Junien. TG