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35septembre 2009Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienTRESORS DE NOS GRENIERSLes travaux dans les malsonsanciennes du centre ville livrentparfois des surprises. Ainsi c’estdans la charpente d’un grenierque fut trouvée récemment cettevieille chaussure, découverte modeste il est vrai, mais précieuxtémoignage de la vie quotidienned’autrefois.C’est un sabot à tige de cuir assemblé par cloutage qui s’apparente, par sa forme allongée etson décor, au type limousin. Lasemelle de bois semble avoir été taillée avec une machine, mais le dessus en cuir a été assemblé par un artisansabotier – galochier. Ce type de sabot, principalement utilisé par les femmes dans les bourgs ruraux, dans lescours de ferme pour les travaux du quotidien, est un modèle courant, parfois employé à la mauvaise saison avecun chausson de basane. L’objet peut être daté de la fin du XIX e siècle, au plus tard avant la Première Guerremondiale.Saluons le bon réflexe du propriétaire qui a su le préserver et rappelons, s’il est nécessaire, que l’histoire du quotidien se fait avec une multitude de témoignages de cette sorte. Pensez-y si l’occasion se présente aussi pourvous de trouver un tel objet. FB (avec le concours de J. Chauvin auteur de Le sabaron et l’escarpin, chaussures et métiers, 1990)ARCHEOLOGIE A SAINT-JUNIENL’archéologie est à l’honneur à Saint-Junien en ce mois de septembre 2009. Du 14 au 20, IMPACT et la communeexposent les plus belles découvertes faites sur le territoire de la communauté de communes K Dans le mêmetemps, les archéologues de l’INRAP procèdent au diagnostic archéologiques de la place Lénine, au chevet de lacollégiale.C’est l’occasion pour nous d’évoquer quatrepièces archéologiques conservées autrefois àSaint-Junien, mais perdues depuis le décès en1952 de leur propriétaire, Léon RIGAUD. Celui-ci, qui consacra sa vie à l’histoire de Saint-Junien, nous a laissé un fonds d’archives d’unegrande richesse ^ dont nous avons extrait cettephotographie, prise semble-t-il dans son jardin,boulevard Victor Hugo.On y voit quatre blocs de granit bien taillés, donttrois sont des autels gallo-romains avec inscription en latin, tandis que le quatrième ressembleau couvercle d’un coffre funéraire. Albert deLaborderie qui a décrit l’ensemble dans un bulletin de la Société Archéologique du Limousin 3 n’a pu identifier qu’une seule inscription (dédicace au dieu Silva-nus). Il précise que Léon Rigaud tenait ces éléments archéologiques de Jean Teilliet et suggère sans preuve qu’ilspourraient provenir de Chassenon. FB1 De la Chapelle aux Saints à Comodoliac, exposition à la Maison des Consuls.2 Archives départementales de la Haute-Vienne, fonds Rigaud, 9 F (photographie dans le dossier 9 F 90).3 Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin. LXXIX, 1942, p.103-104 des p-v.
Le Chercheur d*Or35PagesL’ACTUALITE DES FRERES THARAUDLes académiciens Jérôme et Jean Tharaud nés à Saint-Junien en 1874 et 1877, décédés respectivement en1953 et 1952 jouissent depuis quelques mois d’un regain d’attention dont nous ne pouvons que nous féliciter.En mai 2008 les éditions Saint-Rémi ontdécidé de rééditer pas moins de cinq ouvrages des frères Tharaud, V ombre de lacroix. Petite histoire des juifs. Les contes de lavierge, Quand Israël est roi, et Quand Israëln’est plus roi. Plus récemment encore, cetteannée, ce sont les éditions Confluencesqui, sous la houlette de Yvonne Foubert-Daudet rééditent La maîtresse servante.Yvonne Foubert-Daudet est bien connueentre Vienne et Glane, autexir d’un ouvrage sur la vie et l’œuvre des frères Tharaud, La règle du je, elle est venue en 2001à l’invitation des « Amitiés de Saint-Junien » animer xme conférence sur cesdeux écrivains dans notre ville. C’était àl’occasion de l’exposition que l’associationleur avait consacré. Il est notable que depuis une dizaine d’années les œuvres des Tharaud sont id ou là régulièrement rééditées et c’est tantmieux.L’actualité littéraire des deux frères ne s’arrête pas là. Jean Texilé, écrivain de talent qui s’est fait connaîtredans une célèbre émission de télévision « L’assiette anglaise » aux côtés du regretté Bernard Rapp, a récemment publié un livre sur le crime de Hautefaye en Dordogne qui s’intitule Mangez-le si vous voulez. Ceroman relate l’assassinat de Monsieur de Moneis, hobereau du Nontronnais abominablement lynché parune foule en délire au lendemain de la défaite de Sedan en 1870. Les frères Tharaud avaient traité cet événement en 1902 dans leur livre intitulé Les hobereaux. Interrogé sur cette antériorité qu’il ignorait, JeanTeulé a déclaré après avoir lu le livre des Tharaud qu’il avait apprécié leur façon de relater cet événement.2009 marque également deux anniversaires. C’est en 1919, il y a tout juste 90«w ans, que les frères Tharaud se sont vudécerner le grand prix de l’Académiefrançaise pour l’ensemble de leur œuvre qui était déjà conséquente à cetteépoque. C’est en 1939, il y a 70 ans, queJérôme fut élu à l’Académie française.Il faudra attendre 1946 pour que sonfrère Jean le rejoigne sous la coupole.Plus de cinquante ans après leur disparition ces deux auteurs prolifiques sortent de l’oubli dans lequel l’arrivée du« nouveau roman » après guerre lesavait plongés. Les rééditions en chaînede leurs œuvres depuis le début desannées 2000 prouvent l’intérêt que lalittérature des frères Tharaud suscite ànouveau. Cette mise en lumière devrait faire réfléchir à Saint-Junien sur la façon dont notre ville pourraitenfin rendre l’hommage qu’ils méritent à Jérôme et Jean Tharaud. T.G.UN SOMMEIL NON REPARATEURSAIST-IUSIEN (Hte-Vic^ – CkiM 4a ChataU^ ! ! !E4JtMsL’usine du moulin Brice mal identifiéeNous retrouvons notre photographe et son compère le père Clépeu au moulin du Châtelard. L’un prenddes photos et l’autre pêche. « Rien ne mord » crie le péchaillon à son ami. Qu’à cela ne tieime, ils descendent un peu plus bas à l’usine du Châtelard. Après ime pause casse-croûte bien arrosée, le père Clépeu s’estendormi à l’ombre d’un gros jchêne. Notre photographe infatigable vient de découvrirxme barque plate et l’utilisepour aller là-bas, un peu plusloin, pour une photo mieuxexposée. Le cadrage est bon,clic sur l’obturateur et c’estdans la boîte! Après avoir misl’embarcation à l’abri du courant, il enlève ses chaussures,relève les jambes de son pantalon, s’allonge dans la barcasseet laisse tremper ses piedsdans l’eau. Là il s’endortcomme xm bienheureux.Une petite brise et les clapotisde la rivière ont bientôt fait dedégager l’embarcation de sonbanc de sable. C’est unvoyage merveilleux, fait debalancement, de demi-tours entre les rochers, d’accélérations, tantôt en marche avant, tantôt en marche arrière. Sans bruit et sans heurt la croisière s’achève à la retenue d’eau de l’usine du moulin Brice.Les paupières de notre naufragé se soulèvent Tune après l’autre. L’homme s’étire, rajuste sa chemise, enfileses chaussures, met son appareil en bandoulière, quitte sa barque et se remet à prendre quelques photos,pensant toujours être à l’usine du Châtelard. Telle est l’explication de la légende erronée de cette carte postale. JRP ^UNE CURIEUSE CONSTRUCTIONCe document nous a été aimablement prêté par madame Marie-Louise Du-vieux, grande conservatrice de documents liés à l’histoire de Saint-Junien,et notamment ceux concernant la seconde guerre mondiale et les faits deRésistance dans la région.On y remarque, au premier plan, un homme visiblement occupé à quelquetâche agricole ou de jardinage. Nous sommes dans un terrain Jouxtant lemanoir de Château – Trompette, en 1943 ou 1944. Mais le sujet principal,but de ce cliché, est au loin en arrière, un peu flou, mais cependant bienvisible.C’est un mirador, ou poste de guet, fait en rondins et troncs d’arbres abattus sur place. Il avait attiré l’attention des personnes qui étaient amenéesaux alentours du manoir, manoir ou un détachement d’une quinzained’hommes était stationné (armée française, mais là nous parlons de Vichy ).Marie-Louise avait donc décidé de prendre en photo cet équipement afind’en prévenir les maquis alentours. C’est son père qu’elle a choisi commesujet, pour servir de prétexte à un cliché qu’elle n’aurait pas pu faire sansprendre de gros risques, et sans approcher de trop cette construction (cequi aurait attiré l’attention des occupants du manoir). L’entreprise de feutres Depland, possédant des terrains dans cette zone, les avait mis à la disposition de ses ouvriers, afin d’y cultiverquelques legumes; le père de Mme Duvieux bénéficiant de cette prérogative, sa présence n’éveillait pas les soupçons.En fait, à l’origine, cette tour de guet était un des éléments construits pour la défense passive à la veille de la guerreElle servait a la surveillance aérienne afin de prévenir d’éventuelles attaques aériennes sur Saint-Junien auquel elleétait rehee par une ligne téléphonique. I) était ainsi prévu de couper tout l’éclairage électrique de la ville en cas de raidnocturne. Deux autres tours existaient, route de Bellac et route de Saint Martin. D.C.
Le Chercheiir d’OrPublkat/on de la Soàêtê des l’ieilies PierresPour hpromotion dupatrimoine dupays de Saint-JunienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre Eberhart / EricFougeras/ Thierry Granet/ Jean-René PascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunienEN MEMOIRE D’UN PENITENT BLEUEn 1969, le concierge du cimetière avait recueilli quelquesplaques funéraires provenant de sépultures abandonnées,envahies par une végétation abondante qu’il supprimait.Certaines de ces plaques concernent une famille Nougier-Chaillac, sur laquelle il est possible d’apporter des renseignements à partir des archives commimales.Jean Noyer naît le 25 pluviôse an IV (14 février 1796), fils de Jean Noyer, cultivateur àLa Bretagne, et d’Anne Michaud. Sa futureépouse, Anna Chaillac, aussi originaire deSaint-Junien, a vu le jour le 20 nivôse an 111 (9janvier 1795), fille de Junien ChaiQac, cultivateur faubourg du Pont-Levis, et de MarieTherlaud. Leur mariage est célébré le 5 mars1821. Des enfants issus de cette imion, nousintéressent Junien Noyer, né le 17 août 1822,et Léonard Louis Nougier, né le 5 juillet 1828.Le père est alors cabaretier faubourg duPont-Levis (actuelle avenue Henri-Barbusse).On notera que le patronyme Noyer est devenu Nougier, sans aucune explication.L’ime des plaques en cuivre, de 17 cm dehauteur et 22,5 de longueur, se rapporte à cesdeux enfants, avec une légende frappée àl’aide de lettres mobiles.Des larmes estampées comme les lettres garnissent le haut et le bas du texte. C’est tmsymbole de la douleur, peut-être aussi imeallusion à l’appartenance de Léonard Louis àla confrérie des pénitents bleus de Saint-Junien, placée sous le patronage de saint Jérôme. Le précieux registre conservé dans lesarchives paroissiales nous apprend que lejexme garçon avait été reçu le 11 février 1838.Il atteignait à peine ses dix ans, mais le cas nesemble pas exceptionnel.La mère des enfants est décédée le 30 novembre 1857, à Saint-Junien. La plaque ronde enporcelaine, qui signalait sa tombe, l’appelleAnna Chailiaque. Cette plaque peinte de 26cm de diamètre est d’xme bonne exécution, etfort bien conservée. Dans un décor paysagé,une mère et ses deux enfants se recueillentdevant une tombe. La mère porte un bonnetalors que les enfants sont tête nue, et que l’unessuie des larmes^.Quant à Jean Nougier, décédé le 30 juin 1874,à Saint-Junien, rien n’est parvenu de sa sépulture. PE^ Nous nous intéresserons prochainement à quelques-unes des belles plaques en porcelaine décorée du cimetière.sî.iii^cnjîCI GITLES CENDRES MORTELLES DES FEUX1° JUNIEN NOUGIER ÂGÉ DE 12 ANS ET S MOISDÉCÉDÉ LE 27 DÉCEMBRE 1834.2° LEONARD LOUIS NOUGIER DE LA CONGREGATIONDE ST JEROME ÂGÉ DE 16 ANS ET 35 JOURSDÉCÉDÉ LE 10 AOUT 1844 FIL DE JEAN NOUGIERAUBERGISTE ET DE ANNE CHAILLAC; ILS EMPORTENTLES REGRETS D’UNE FAMILLE INCONSOLABLE.PRIEZ DIEU POUR EUX