N° 36décembre 2009Le ChercheurPublication de la Société des Vieilies PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienAU CHEVET … DE NOTRE HISTOIRELes résultats des sondages archéologiques de septembre au chevetde la collégiale ont dépassé nos espérances! Toutes les tranchéesouvertes par les chercheurs de l’INRAP ont révélé des structures:fondations, tombes, fosses, sols . . . parfois à quelques centimètressous le goudron.La découverte la plus Intéressante semble être celle d’un grand fossése prolongeant sous l’abside de la collégiale et donc antérieur au 13esiècle. Inconnu des textes. Il pourrait correspondre à un aménagement (défensif ?) des premiers temps de la cité.Mais II ne s’agit pour le moment que de repérages ponctuels. Une vued’ensemble des vestiges conservés, sur la plus grande surface possible, est nécessaire pour établir des Interprétations solides. Souhaitons que la commune acceptera d’autoriser et de financer une fouilled’envergure sur le site. Certes, une partie des travaux d’aménagement de la place pourrait en être retardée, mais II s’agit d’une occasion unique de faire avancer l’histoire ancienne de notre ville.Pour en savoir plus sur le diagnostic archéologique et sur les nouvelles perspectives de notre histoire locale, venez assister à la conférence de Christophe MANIQUET, responsable des fouilles.Le vendredi 22 janvier 2010, à 20h , à la Salle des fêtesCette soirée est co-organisée par la Société des Vieilles Pierres, l’association Etienne Maleu et la commune de Salnt-Junlen (entrée libre).Lty:î-SVUE DE SAINT-JUNIEN PAR LOUIS CX)DETSi Louis Codet s’est davantage fait connaître pour son œuvre écrite (voir page 2), Il était aussi un peintre remarquable.Nous présentons ici une petite huile sur panneau (28,5 x 18 cm) représentant une vue de Salnt-Junlen probablement exécutes sur la route du Quarteron au Nord Ouest de la ville.Ce petit tableau est signé du monogramme LC et daté de 1894. La composition est remarquable et démontre la parfaite maîtrise de l’artistedans ce genre d’exercice.Louis Codet comptait beaucoup depeintres dans ses amis proches,Louis Bausil, peintre catalan dont lesœuvres sont visibles au musée dePerpignan, mais également MarieLaurencin qui fut la compagne d’A-polllnalre, grand ami de Codet. Etaussi, Picasso et sa bande, que LouisCodet aimait à rencontrer dans lesannées 1910.Lors de ses fréquents séjours àSalnt-Junlen, Louis Codet aimait à sepromener dans la campagne limousine pour en saisir toutes les subtilitésqu’il savait si bien reproduire surpanneau ou sur toile. T.G.

Page 2■■•■•y..Le Chercheur d’OrLa petite Chiquette de Louis CodetEn février-mars 2001, Les Amitiés de Saint-Junicn etnos Vieilles Pierres organisaient à la salle Lauren-tine-Teillet rexposition « MiUe ans d’écrits… » ,avec la collaboration des Archives départementales de la Haute-Vienne et des Archives communales.IXïUIâ CODETlaDifférents écrivains de « chez nous » y figuraient: Jean Teilliet, Jérôme et Jean Tharaud,Louis Codet, Jean Bourgoin, Martial Pascaud,Georges Gaudy. Pour ne citer que ceux ayant« posé » leur plume.On ne connaît pas assez Louis Codet, né en 1876à Perpignan, décédé en 1914 au Havre, des suitesd’une blessure de guerre. Il appartient à cettefamille, dotée d’une confortable aisance, qui afourni parlementaires et élus locaux. Ecrivain etpeintre, Louis Codet a laissé des œuvres littéraires, posthumes pour la plupart. Parmi cellesprésentées à l’exposition, se trouvaient les deuxseuls titres publiés de son vivant: LaRosedujar’din (1907) et La Petite Chiquette (1908).petitechiquette•Imtii i*TiT->>t ■OC coxNrr<rjttk itàjgfKni ica choses du bout de son ombrelle ; elleè Chqueitc .— Hootres-noas ça, ma petite !Chlore, comme on peut penser, lui rendait la monnaie’ |Mcc.Si l’exquise Rose du Jardin s’épanouit avec délicatesse àSaint-Junien et dans les environs, la petite Chiquette vitdes heures insouciantes et bohèmes à Montmartre. Quelbonheur si l’on pouvait ressortir le premier de ces titres,aujourd’hui introuvables en librairie.Le second a bénéficié de plusieurs éditions, dont celle dueà la société des bibliophiles du Cornet. C’est un fort volume in-8° de 271 pages, sur vélin blanc à la cuve des papeteries de Rives, achevé d’imprimer en décembre 1932. Tiréà 175 exemplaires, il est illustré d’eaux-fortes par HenriMirande (1877 – 1955). Le volume exposé en 2001, portant le n°83, était destiné à Gabriel Beytout. Il comportedeux suites sur chine des illustrations, ainsi que desaquarelles et dessins originaux qui leur ont servi. Le relieur Trinckvel l’a revêtu d’un demi-maroquin outremer àcoins. Le dos à nerfs est armé au centre du motif mosaï-qué d’un moulin, rappel de ceux de Montmartre, sinoncelui de la Galette.Le souvenir de Louis Codet revit donc dans ce très belexemplaire, qui enrichit désormais le patrimoine deSaint-Junien, par le biais de son entrée récente à la Médiathèque municipale. PElÀi .J.Vendredi 15 janvier 2010, CONFERENCE proposée par IMPACTDU RADEAU DE LA MEDUSE… AU CHATEAU DE LACHENAUD (Bussière-Boffy)par Nicole RAYNAUD 20h 30, Halle aux grains, entrée libreUne œuvre picturale originaleSur la commune de Saint-Junien existe une petite bergeriediscrètement enfermée dans un petit pré par quelques rangées d’arbres, de haies et de ronciers. Rien d’extraordinaireà cela dans notre région, mais cette bergerie-là abrite uneœuvre bien curieuse.Sur presque toute la surface des murs blanchis à la chaux,des avions, des bateaux de guerre, le tout dans un mouvement d’ensemble qui laisse deviner la représentation d’unévénement militaire de grande envergure, et l’on ne peutque penser au débarquement du 6 juin 1944.Un habitant du voisinage (nouveau venu cependant), nousexplique qu’on lui avait dit que ces peintures étaient l’œuvre de « maquisards » qui se cachaient dans cette bergerie.Renseignement pris auprès de résistants saint-juniauds,et notamment deux qui connaissaient bien la zone enquestion durant la deuxième guerre mondiale, il s’avèrequ’aucun ne connaissait l’existence même de ces peintures, et qu’à leur connaissance personne ne s’était cachédans cette bergerie.Pour appuyer la version « autre » que celles de maquisards artistes, il faut bien reconnaître qu’il a fallu pas malde temps pour réaliser cette œuvre, même si les élémentssont souvent stylisés; de plus on remarque que plusieurscouleurs de peinture ont été utilisées, et dans une période derestriction et de pénurie comme celle de l’Occupation, ilsemble difficile de se procurer le matériel nécessaire.Le mystère reste entier, qui a peint le « débarquement » ?Maquisard inconnu ayant la chance de disposer de peintures ,, ^ ^et de temps, et sachant bien manier le pinceau, ou artisteanonyme qui a œuvré plus ou moins récemment, mais après ^la guerre ? La Société des Vieilles Pierres espère qu’un de seslecteurs pourra lui apporter une réponse. D.C.Bon saint Junien guérissez-nous !' ».' »■■•’Ut»Pour guérir de la fièvre les Poitevins qui venaient l’implorer, Junien fit jaillir une source miraculeuse. C’étaitau VI ‘ siècle, près de l’ermitage de Saint-Amand, etlongtemps après on a continué à boire l’eau bienfaisante et prier saint Junien.Au début du XX ^ siècle, la tradition thaumaturge dusaint n’était pas oubliée et un pharmacien de la ville0- Ferraud, rue Saler) eut l’heureuse idée de baptiserONGUENT DE SAINT JUNIEN une de ses préparations. Pour en recommander les bienfaits, le pot enporcelaine était orné du portrait d’un saint Junienbarbu. La pommade, quant à elle, était spécifiée pour laguérison rapide des brûlures, engelures, plaies et ulcères de toute nature. Ses vertus semblent n’avoir pas dépassé cependant les limites de la commune et c’est un vraimiracle d’en avoir conservé un spécimen. FB

:. IlPubB(ation de la Soàété des Vieilles PierresPour lapTomolion du patrimoine dupajs de Sœnt-]utàenREDACTION 1 Fbg Uebknecht 87200 SAINT-JUNIENFrank Bernard / David Chaput / Pierre Eberhart /EricFougeras/ ThierryGranet/Jean-RenéPascaudSociété des Vieilles PierresSiège social: mairie de Saint-JunienLa présence d’une pièce d’une telle qualité n’est pas sans surprendreà Saint-Junien où la fabrication de la porcelaine n’a été que très secondaire dans l’industrie locale C’est l’identité de la sépulture quinous donne l’explication. Il s’agit en effet de la tombe de Léopold-Maurice DUBOIS, fabricant de porcelaine à Limoges et artiste céramiqueNé en 1811 en LorNOTRE VIEUX CIMETIERE (4)Comme tous les cimetières limousins, celui de Saint-Junien possèdeun trésor de plaques funéraires en porcelaine. Mais il présente aussiun exemplaire beaucoup plus rare — voire exceptionnel — de décoren porcelaine modelée . Il s’agit d’un médaillon ovale Hanc lequels inscrivent deux mains jointes, symbole de l’attachement conjugalau-delà de la mort. La réalisation est d’une grande délicatesse et âerévèle le talent du sculpteur à l’origine du modèle.raine, LéopoldDubois révéla très jeune des talents de sculpteur et fut l’élève àParis de Henri Lemaire, auteurdu fronton de l’église de la Madeleine. En 1841, il est engagé àLimoges pour réaliser des modèles pour porcelaine.11 devient ensuite fabricant, asso-cié à Hippolyte Jouhannaud, et obtient de nombreuses récompenses (Londres 1851, Paris1855). En 1866, il fonde une nouvelle société avec l’entreprise UTZSCHNEIDER de Sarre-guemines, une des plus grandes faïenceries d’Europe. Après 1876. il se retire des affaires etvient sinstaller à Saint-Junien, dans une maison de l’avenue Thiers où il meurt en octobre1895. Par testament, il lègue 10 000 francs à l’hôpital de Saint-Junien et en reconnaissanceson nom est donné à l’ancienne rue du cimetière. PB’ Voir Ferrer et Grandcoing, D«funérailles deporcelaine. Limages. 2000, p.n2-113^ Une fabrique de porcelaine faubourg Notre-Dame de 1850 à 1890.La tombe n’est pas dans la partie la plus ancienne du cimetière, mais près de la porte principale.RUEPEYRUSSON…ET RUE DES VALETQuand nous consultons le plan Colin datant de 1655, la rue des Valet existe bien.Aucune autre voie ne vient se raccorder surla rue Saler hormis la ruelle « qui montevers les murailles ». Aujourd’hui, deux ruesparallèles aboutissent à la rue Jean-JacquesRousseau.Il semble en regardant la photo ci-contre,datant des années 1910, qu’une seule rueexiste, et nous reconnaissons la rue Peyrus-son. Cette rue est caractéristique avec sonmur confirmant la démolition d’une maisonqui a laissé la trace d’ancrages de plusieurscheminées. Cette rue a été créée à la fin du19e siècle, après une convention entre lacommune et la famille Perrusson (un y est venu s’ajouter sur faplaque de rue transformant l’orthographe de ce nomde famille). De l’autre côté de la rue, une palissade clôt un terrain nous montrant que le bâtiment hébergeant actuellement le bureau du « NouveUiste » n’est pas encore construit.La ruette des Valet ne se distingue pas sur la photographie; seule une trace sur le trottoir, après la maison Rivet, atteste de cette voie. Elle débouchait rue Saler par un passage de 1,30 m environ. C’est en 1919 qu’elle fut élargie. Lamaison Rivet fut alors rasée ainsi que les bâtiments en arrière. Un alignement du bâtiment Banque BNP-Paribas surle magasin Quériaud-Besson a permis la rectitude de la rue, lui donnant le tracé que l’on connaît a