® 718 mal2002Le Chercheur d*0.Publication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine du pays de Saint-JunienHISTOIRE A LA CARTE ET CARTE D’HISTOIRECarte postale dudébut du siècle,éditée au « GrandLivre », présentantl’avenue Bobillot,de nos jours avenueGustave Flaubert.La vue est intéressante car elle meten reliefle développement urbain desfaubourgs à une période d’essor industriel important.Ml »■ TSAINT-JUNIEN — Avanue BoblHotm-.iteiW’» .Vm■. »Tr,r-T’.3c:La statue du sergent Bobillot, gravoire à la une de« rillustré pour Tous » du 22 juillet 1888MAIS QUI DONC ETAIT LE SERGENT BOBILLOT ?Jules Bobillot, né à Paris en 1860 s’est engagé au 4è régiment dugénie à Grenoble.Il est parti au Tonkin en 1884 comme sous-officier.Une lettre adressée au colonel Faure, son chef direct, par le commandant Sorel, chef du génie du corps expéditionnaire du Tonkin,relate la conduite héroïque du jeune homme ,lequel, avec onzehommes, avait réalisé autour de Tuyen-Quan des ouvrages de campagne qui ont sauvé la garnison, cela sous le feu de l’ennemi.Grièvement blessé le 8 février, le sergent Bobillot est mort le 18mars 1885 à l’hôpital de Hanoï.Cette lettre, largement publiée par les journaux de l’époque, demême que sa jeunesse, vont grandement contribuer à faire de JulesBobillot un héros national.De nombreuses villes de France vont baptiser une rue de son nom,c’est le cas à Saint-Junien.Paris lui élève une statue inaugurée en 1888 , œuvre d’Auguste Pa-ris(1850-1915 ). C’est cette statue, installée sur le boulevard Richard Lenoir, disparue de nos jours, que nous vous présentons enillustration-D.C.

Le Chercheur d’OrLe Chercheur d’OrDE MOULINS EN USINESL’ USINE DES SEILLESN° 20 et 21 sur le plan (cf Chercheur d’Or N°2)IL Y A CINQUANTE ANS DISPARAISSAIT JEAN THARAUDLes moulins des Seilles sont cormus dès le XVIème siècle, sous le nomde moulins de Mafféras, et au XVIIème siècle sous celui de moulinsGroliers. Ils occupent sur la Vienne un site favorable et très anciennement aménagé.La fin du XIXème siècle y voit rédificaiion d’un puissant complexe industriel, la mégisserie Desselas et l’usine de feutres Dordet.Le temps moulinsL’aménagement d’un moulin sur la Vienne, large et puissante, estbeaucoup plus complexe que sur la Glane. A l’origine, les constructeursprofitent d’un îlot rocheux près de la rive qui détermine un chenal naturel. Ils édifient alors un barrage en travers de la rivière, appuyé surl’île, pour forcer le courant dans le bief. Aux Seilles, le site est encoreplus propice du fait de la présence de deux îlots parallèles qui formentun chenal particulièrement étroit.Les anciens ont su utiliser au mieux cette disposition en établissant ungrand nombre de roues : ainsi, l’Etat des Fonds de 1744 indique-t-ildeux moulins aux Seilles, l’un à neuf roues, l’autre à trois. On y broiele froment, le seigle et les noix, on y foule aussi les draps. Des dynasties de Mazaud et de Jourdanaud, meuniers ou foulons, s’y sont succédé; en 1657, le propriétaire du « moulin à foulonnerie », Josias Pranier,est aussi teinturier.En 1812, cinq moulins fonctionnent aux Seilles, trois à farine(Marchadier, Radenne, Mazeau) et deux à foulons (Déserces, Ra-denne). En 1859, les propriétaires sont Déserces, Raderme père et fils« apprêteurs d’étoffes et teinturiers », Brandy et Lefort. Le plan dresséalors pour la réglementation du barrage (croquis 1) montre que le nombre de biefs a été augmenté par la construction de bajoyers; ainsi lechenal entre les deux îles a-t-il été divisé en deux. Mais la vie est devenue difficile pour les meuniers dont l’activité décline. Les Seilles vontconnaître un nouvel essor, à partir de 1888, avec la mégisserie; c’est letemps de l’industrie.L’usine des SeillesJean Baptiste Desselas et son fils André fondent leur société en 1887.Tous deux viennent de la mégisserie Dumas & Raymond Installée auGoth (voir Chercheur d’0rN°6). L’expérience du père, ancien contremaître, et le sens des affaires du fils font merveille: en quelques annéesleur entreprise connaît un essor exceptionnel et devient la rivale del’usine du Goth. Elle occupe 70 ouvriers en 1894,300 en 1900 et selance sur le marché américain en 1906. La fortune des Desselas estalors énorme, légendaire même à Saint-Junien où elle s’affiche dansleur « château » de la Grange (actuel centre des Impôts).Les Desselas se sont installés aux Seilles en achetant à Léonard Rlpetles bâtiments de l’ancien moulin à foulon Radenne transformé en mégisserie. Ils acquièrent, en avril 1892, deux autres moulins (Brandy etCussaguet) qu’ils remplacent aussitôt par un bâtiment moderne; c’est ledébut d’incessants travaux d’agrandissement et de modernisation. En^ I – LES MOULINS DES SEILLES’EN 1859trois étapes (1893, 1896, 1901), l’usine va recouvrir le déversoir du barrage (malgré l’opposition de l’entreprise Dordet elle aussi installée auxSeilles). Deux machines à vapeur viennet compléter les trois turbines hydrauliques tandis que le barrage est reconstruit et que les bâtiments sontreliés par des passerelles métalliques. L’usine se développe aussi au-delàdes anciens moulins, avec un vaste magasin pour les peaux brutes et leslaines, et de somptueux bureaux.L’usine est à son apogée avant 1914 (croquis 2); après la guerre ne serontajoutés qu’un nouveau lavoir des laines (1918) et une centrale hydroélectrique à Saint-Amand (1936). Mais, avec les années vingt, la situation dela mégisserie est moins florissante; les fondateurs disparaissent, Jean Baptiste en 1925 et André en 1929. L’entreprise est alors dirigée par le frèred’André, Martial, puis par ses fils Pol et Jean. Sa chute est précipitée parde mauvaises opérations sur les laines, au début des années cinquante.L’activité industrielle ne disparaît pas pour autant des Seilles : la mégisserie s’y maintient avec la Bourbonnaise puis les établissements PommièsJusqu’en 1999, de même que la teinturerie (H.Jourdain) ; les feutres yconnaissent une forte expansion avec la COFPA successeur de Dordet.Mais la plupart des bâtiments anciens sont aujourd’hui inoccupés et menacent ruine. Encore un site qui mérite d’être sauvé, au moins partiellem^t;nous pensons en particulier au bâtiment de 1893, remarquable par son implantation (il est construit « sur l’eau ») et par son architecture.Uiiar do bcillo. – l.a ClaBf, – Siint-Junicn (lltsic-Yka»).Les usines des Seilles vers 1900, carte postale J. FaissatNotez l’amusante erreur de légende2 – LES SEILLES EN 1914Légende pour 1914USINE DESSELAS1 mé^sserie bâtiment de 18932 mégisserie bâtiment de 18963 mégsserie bâtiment de I90I4 teintureries bureauxUSINE DORDETNé le 9 mai 1877 à Saint-Junien, faubourg Saler (actuellerue Defaye, dans l’immeuble aujourd’hui occupé par leCrédit Agricole), où son père était notaire, Charles Tha-raud qui n’était pas encore devenu Jean allait connaîtreune destinée hors du commun. Avec son frère Ernest quiallait devenir Jérôme, ils allaient ensemble construire uneœuvre littéraire considérable couronnée par l’académieConcourt et par l’académie Française.Après la mort de son père en 1880 le petit Charles suivitsa famille à Angoulême où son grand père maternel Martial Charles Bourzac avait été proviseur du lycée impérialde cette ville. Après sa scolarité à Angoulême il allait rejoindre son frère Ernest à Paris pour poursuivre ses études. Élève de la classe de mathématiques élémentaires àl’école Sainte-Geneviève puis pensionnaire au collègeSainte-Barbe où l’avait précédé Ernest, puis élève au lycée Saint-Louis, il prépare le concours de l’école militairede Saint-Cyr, auquel il échoue.Revenu à Angoulême pour son service militaire, il prépare une licence en droit et une licence en philosophie à laSorbonne : nanti de ces deux diplômes il prépare ensuitel’inspection des finances où il connaîtra le succès.C’est donc avec un solide bagage que sa collaborationavec son frère Ernest va débuter.Le point de départ de cette collaboration est la relationépistolaire que les deux frères entretiennent alors qu’ Ernest est à Paris et Charles encore à Angoulême. Ce dernier est étroitement associé à tout ce que découvre Ernest , Paris, les camarades de Sainte-Barbe dont l’illustreCharles Péguy avec lequel ils seront liés de manière indéfectible, puis, lorsque Ernest devient lecteur à l’universitéde Budapest, après ses études.Sous l’influence de Péguy, qui les baptisera Jérôme(Ernest) et Jean (Charles), car cela « fait mieux », ils publieront un premier roman en 1898 , « le coltineur débile », où ils dépeignent un Limousin empreint de souvenirs et d’émotion.Leur style s’affirmera dans les ouvrages qui suivront cepremier essai et notamment avec leur roman « Dingleyl’illustre écrivain » qui obtient le prix Concourt en 1906.A cette époque Jean remplace souvent son frère aux côtésde Maurice Barrés dont il est le secrétaire.Puis vint la première guerre mondiale, Jean est caporal etchef de poste alors que Jérôme est cycliste de liaison. Ilsconnaîtront la boue des Flandres aux côtés de leurs compatriotes limousins et charentais. C’est à cette époquequ’ils sont appelés par le maréchal Lyautey au Maroc.De cette expérience ils tireront quelques uns de leurs plusfameux ouvrages.En 1920 les deux frères se voient décerner le grand prixde l’académie Française; leur collaboration littéraire vaencore durer quelques trente années au cours desquellesils vont façonner le « troisième Tharaud », ce personnagequi écrit à la première personne, ce «je » qui empêche quiconque de savoir qui, de Jérôme ou de Jean a écrit telle outelle phrase. Cette symbiose entre les deux êtres est particulière et assez rare dans l’histoire de la littérature. Jean livrequelques secrets de cette écriture à quatre mains dans la« double confidence », écrit peu de temps avant sa mort.Chaque livre était âprement discuté, puis lorsque venait laphase d’écriture tout était joué: alors chacun pouvait indifféremment prendre la plume, l’un commençant une phrase,l’autre la finissant sans rien altérer de l’idée qu’ils avaientconvenu d’exprimer.En 1946 Jean est élu à l’académie Française au fauteuil deLouis Bertrand; il rejoint ainsi Jérôme, élu en 1938 : à jamaisles deux frères sont réunis.Agé, fatigué et désargenté, c’est an avril 1952 que Jean décède à Versailles où il repose au côté de son épouse, disparueen 1989. Jérôme meurt en 1953, quelques mois seulementaprès son frère, comme pour signifier que même la mort nepouvait les séparer très longtemps.i.A • /Portrait au crayon de Jean, daté de 1952, réalisé parFrançois De Hérain (1877-1962) peu de temps avant lamort de l’écrivain.

Notre unique exemplaire de« rouelle » à cabochonsLe chercheur d’orPublication de la Société des Vieilles PierresPour la promotion du patrimoine dupctys deSaint-JunienREDACTION 1 Fbg Liebknecht 87200SAIISfTJUNI^NFranck Bernard / David Chaput/ PierreEberhart/ Eric Fougeras/Thierry Granet/Jean René PascaudSociété des Vieilles Pierressiège social : mairie de Saint JunienNous avons dans un précédent numéro parlé d’une boucle de ceinture gallo-romaine en bronze,trouvée dans la vallée de la Glane.Aujourd’hui nous vous présentons ce qui est communément appelé une « rouelle à cabochons ».D’une taille d’environ 20 mm de diamètre, en plomb, il s’a^t là d’une pièce intéressante, àhuit cabochons, la seule trouvée à ce Jour dans la vallée de la Glane.Sujettes à caution, les rouelles, dans leur appellation générale, et quel que soit leur style (il yen a de toutes les formes et de tous les métaux), semblent appartenir au monde gaulois ou gallo-romain. Ont-elles servi de monnaie comme certains l’avancent, ou s’agit-il d’objets votifs,parfois luxueux (or, argent), ou utilitaires détournés à des fins religieuses ou superstitieuses? Ilnous est difficile de répondre.Certains auteurs fustigent le mot « rouelle » (pe^te roue, symbole solaire chez les gaulois)lorsqu’il désigne un élément à cabochons comme celui que nous vous présentons ci-contre,préférant le présenter comme une flisaïole d’un modèle utilisé jusqu’à la fin du XIXé siècle.A la décharge de ces derniers, la multiplicité des diamètres d’axe central impliquerait un fuseau pour chaque fiisaïole …. Rétorquent d’autres auteurs.Ces objets ont été trouvés par milliers dans les cours d’eau, les fontaines et les sources,comme autant d’objets votifs jetés là pour exaucer un vœu ou une prière. A quelle date ? Modestement nous ne sommes pas en mesure d’entrer dans le détail.Ce que nous pouvons dire, c’est que cette « rouelle » à cabochons a été trouvée dans une zonequi a livré de nombreuses boucles de ceinture , dont une identifiée comme gallo-rommne dansson style, des anneaux de divers diamètres, aucun semblable (non manufacturés), une agrafeainsi que des éléments d’attache de vêtements, le tout en bronze.D’autres éléments en plomb, mis de côté car identifiés sommairement comme lests de filets depêche, sont également classés parmi les rouelles par certains ouvrages.U est évident que des éléments métalliques isolés apportent plus de questions que d’explications, mais lorsque ils sont trouvés tous dans la même zone et que l’ensemble des modèlessont présentés au sein d’un même ouvrage en temps que « rouelle celtique », la pensée nousvient à l’esprit : y avait-il un lieu de culte dans les forêts bordant la glane ?Les travaux de terrassement du futur bâtiment de V UTAS(unité territoriale d’action sociale), avenue Camot (près dela place Lacôte), ont mis au jour une petite structure archéologique. Il s’agit d’un aqueduc en pierres d’une quarantainede centimètres de haut, repéré sur une quinzaine de mètresselon une direction NE-SW. Il est jalonné par deux puitscirculaires montés en pierre sèche sur 1 mètre de hauteurpour 0.80 mètre de diamètre intérieur (photo).Comme souvent, une telle découverte amène plus de questions que d’informations : quelle est son ancienneté, sonampleur, sa fonction ? Se rattache-t-elle à une autre structure ? A défaut d’y répondre, notons une nouvelle fois l’intérêt de surveiller tous les travaux qui éventrent notre sol.Notre association, la Société des vieilles Pierres, s’y est engagée, en partenariat avec le Service Régional d’Archéologie et la commune de Saint-Junien auxquels nous transmettrons les fiches dressées pour chaque sit